Editorial de Paul Amoussou: Temps de travail

Publié le lundi 5 octobre 2020 | La Nation

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Une enseignante en salle de classe

Par Paul AMOUSSOU,

Le débat qui s’ouvre sur les 30 heures attribuées aux enseignants aspirants invite, au-delà de toute polémique, à la réflexion sur le temps de travail au Bénin dont l’actualisation, voire l’harmonisation n’apparaît que plus évidente.

Si l’on prend pour référence la France, une référence qui agace plus d’un dans les ex-colonies françaises, de plus en plus, la bataille autour des 35 heures hebdomadaires, acquis social obtenu de hautes luttes, fait toujours rage, mais ce fut indéniablement une avancée notable, concourant à l’épanouissement du capital humain d’un certain point de vue.
Au Bénin, le fonctionnaire travaille en moyenne 40 heures par semaine, s’il ne se rend pas coupable du ” midéwouzô”, c’est-à-dire faire semblant de travailler, dont seuls les fonctionnaires ont le secret. Et l’on pourrait être de ce fait amené à s’interroger sur le bien-fondé des récriminations à propos des 30 heures attribuées aux enseignants en préinsertion: ils sont jeunes donc pleins de vigueur, serait-on tenté de leur opposer et les exhorter à travailler, à livrer au prix du sang ce combat éclatant qu’est l’enseignement. Mais ce serait perdre de vue la pénibilité inhérente à la fonction enseignante dans un contexte difficile comme le nôtre. Sans doute donc que la copie, de ce point de vue, doit être revue par l’autorité ministérielle porteuse de cette donne, aux antipodes du Talonisme, du nom de cet homme d’affaires bien connu, pour bonifier ces travailleurs. Du reste, travailler plus pour gagner plus, telle doit être la dynamique, dans la droite ligne du leitmotiv sarkozyen qui tient beaucoup du Taylorisme, donc tout dévoué à la motivation pour un meilleur rendement.

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