Par Alexis Meton,
Le Bénin introduit un vaccin contre l’hépatite B à la naissance dans son Programme élargi de vaccination. Le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, a donné le top de l’administration de ce vaccin, vendredi 2 octobre à l’Hôpital de la mère et de l’enfant à Cotonou, en présence des agents de santé et du représentant résident de l’Unicef au Bénin.
Les nouveau-nés au Bénin sont désormais soumis au vaccin contre l’hépatite B, conformément à une décision du gouvernement. Ce vaccin monovalent et uni-dose a été introduit dans le Programme élargi de vaccination au Bénin, sous la férule du ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin et des partenaires du secteur de la santé, dont l’Unicef et l’Organisation mondiale de la Santé. L’opération a débuté, vendredi 2 octobre dernier à l’Hôpital de la mère et de l’enfant (Homel), par une dose dudit vaccin administrée aux nouveau-nés. Elle sera élargie à toute l’étendue du territoire national. Les nouveau-nés doivent bénéficier systématiquement de ce vaccin, selon les explications des autorités présentes à la cérémonie.
« C’est avec beaucoup d’émotion et de plaisir que je déclare qu’à partir de ce jour, la transmission de l’hépatite B de la mère à l’enfant est définitivement conjuguée au passé grâce à la vaccination des enfants dès la naissance », a martelé Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé. Jour mémorable, selon lui, il marque le point de départ de la grande croisade contre l’hépatite B. Ce virus se transmet de la mère à l’enfant et la contamination se fait quasi exclusivement lors de l’accouchement où le risque de transmission peut atteindre 90 %, causant plus de 20 % de la mortalité périnatale, selon Claudes Kamenga, représentant résident de l’Unicef au Bénin. Présentant ses manifestations, Claudes Kamenga indique que les nourrissons infectés survivants développent au cours de leur première année de vie une infection chronique qui fait le lit du cancer de foie. «La vaccination à la naissance constitue un moyen très efficace de réduire ce risque d’infection et de sauver des milliers d’enfants», a indiqué Claudes Kamenga qui affirme que l’introduction du vaccin contre l’hépatite B à la naissance permettra de prévenir la transmission mère-enfant tout comme la morbidité et la mortalité liées à l’infection.
Précisant que l’introduction du vaccin revêt une importance capitale pour la survie et le développement de l’enfant, le représentant de l’Unicef martèle que l’infection par le virus de l’hépatite B constitue la cause de près de 80 % des carcinomes hépatocellulaires, l’un des cancers les plus mortels et les plus répandus en Afrique. L’hépatite B, poursuit le représentant résident de l’Unicef cause chaque année dans le monde, le décès de plus de 600 000 personnes et constitue un véritable problème de santé publique. « C’est une victoire certaine qui est le couronnement des efforts conjugués du gouvernement, des partenaires techniques et financiers et de tous les acteurs impliqués dans la chaîne de prévention et de prise en charge des enfants », fait savoir Benjamin Hounkpatin.
Prévenir la maladie
D’après le premier rapport mondial de l’Organisation mondiale de la Santé sur l’hépatite, 325 millions de personnes vivaient en fin 2015 avec une infection chronique causée par le virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C, précise le ministre de la Santé qui souligne que la situation des mères et nouveau-nés est préoccupante par rapport à l’hépatite B.
Il informe que la prévalence de l’hépatite B chez les femmes enceintes varie de 8 à 15 % en Afrique avec des chiffres plus élevés pour la région subsaharienne dont le Bénin. Chez les enfants nés de mères porteuses du virus de l’hépatite B, la prévalence de la maladie s’élève jusqu’à 55 %.
Dans la grande majorité des cas, la maladie de l’hépatite est asymptomatique, c’est-à-dire que beaucoup de personnes porteuses ne présentent aucun signe de la maladie. Ce qui favorise la propagation rapide, mais silencieuse de la maladie dans la population qui n’a pas suffisamment de connaissance sur son mode de transmission. D’où la nécessité de prévenir cette maladie, d’après Benjamin Hounkpatin. Depuis août 2002, le Bénin ayant pris conscience de la situation, a introduit la vaccination contre l’hépatite B dans le Pev, et elle est administrée à partir de la sixième semaine de vie.
« C’est à juste titre que le Bénin s’engage à offrir à ses nouveau-nés le vaccin contre l’hépatite B, pour démarrer leur protection dès les premières 24 heures de vie. Tous les nouveau-nés quel que soit leur lieu de naissance, doivent bénéficier de ce vaccin dans le même délai », a rassuré le ministre de la Santé.