Les acteurs de la filière anacarde et des chercheurs universitaires étaient, la semaine écoulée à Savè, dans le cadre des journées scientifiques sur cette filière en plein essor au Bénin. L’anacarde représente le deuxième produit agricole d’exportation après le coton. Cette filière contribue à 8 % aux recettes d’exportation et à 25 % aux revenus agricoles d’exportation. Un véritable enjeu qui mobilise déjà tout le savoir-faire des chercheurs.
Ces journées scientifiques ont été initiées par l’Institut national des recherches agricoles du Bénin (Inrab) sous l’égide du ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Maep). Elles visent à partager avec les utilisateurs et les décideurs les résultats de recherche sur l’anacardier, sélectionner les technologies et innovations à présenter aux acteurs de la filière anacarde à travers le comité régional de recherche-développement, et identifier les actions prioritaires constituant les perspectives de recherche sur l’anacardier puis les sources de financement possibles pouvant contribuer au développement de la filière.
De nouvelles générations de semences
Dans le cadre de ces journées scientifiques, des universitaires et autres acteurs de cette filière se sont rendus dans la matinée du jeudi 1er octobre dernier à Ouoghi, un village situé à 12 km de la ville de Savè, qui abrite le site expérimental de l’amélioration de l’anacardier, pour mieux apprécier ce qui se fait au Bénin afin de booster davantage cette filière. Il s’agit d’un verger de production de semences «polyclonales», de «gërmoplasme» d’anacardiers (des greffages de types nouveaux), de parcs à bois d’anacardiers, de pépinières de production de plants greffés, de parcelles des premiers hybrides d’anacardiers installés en 2019 et 2020 et de parcelles des plants introduits d’ailleurs.
Nestor Adjovi Ahoyo, directeur général adjoint de l’Inrab, et les techniciens du site ont eu à présenter tout l’appui scientifique apporté à cette filière par la recherche.
A cette occasion, le directeur général de l’Inrab, Dr Adolphe Adjanohoun, a rappelé que la filière anacarde fait partie de celles à hautes valeurs ajoutées retenues par le gouvernement du Bénin pour assurer le développement économique du pays. L’anacarde contribue aujourd’hui à 3 % au produit national brut (Pnb) et à 7,4 % au produit intérieur brut agricole (Piba). Ce faisant, le programme national de développement de la filière anacarde s’est fixé comme objectif de doubler prochainement la production nationale des noix d’anacarde en la portant à 300 000
tonnes à partir de 2021.
Identifier les priorités et les perspectives de recherche
Pour réussir ce pari, Dr Adolphe Adjanohoun précise qu’il était indispensable de capitaliser et de partager avec les acteurs de la filière anacarde les acquis de recherche « les nouvelles connaissances scientifiques et technologiques générées par l’Inrab et de discuter de leur validité scientifique ».
Puis, il ajoute qu’elles permettront par ailleurs de répertorier les technologies et innovations à mettre à la disposition des acteurs pour le développement de la filière anacarde. Mieux, elles permettront d’identifier les actions prioritaires qui constitueront les perspectives de recherche à court, moyen et long termes sur l’anacardier en vue de chercher le financement pour leur mise en œuvre.
Car, explique Dr Adolphe Adjanohoun, puissant moteur du développement agricole, la recherche agricole nationale a pour défi de développer des technologies plus performantes en termes de productivité, de revenus monétaires et de préservation de l’environnement. Dès lors, des travaux de recherche se mènent depuis ces deux dernières décennies dans des domaines variés par les enseignants-chercheurs et chercheurs du système national de recherche agricole.
A Savè, plusieurs autres intervenants ont été séduits par la qualité du travail fait pour améliorer le rendement de cette filière. Ceux-ci seront appuyés par le représentant du Maep, Gonroudobou Orou Dèkè, qui a mis en exergue le travail scientifique significatif fait par l’institut sur cette filière. Un travail scientifique qui permet désormais l’amélioration variétale de l’anacardier au Bénin. Il y va de l’amélioration des itinéraires techniques de production de l’anacardier