Comme annoncé depuis quelques jours, le Chef de l’Etat, Patrice Talon, a reçu dans la journée du jeudi 8 octobre 2020 au Palais de la République, les Secrétaires généraux des Confédérations et centrales syndicales pour essayer d’apporter une solution définitive aux 30h de cours par semaine imposées aux enseignants aspirants du secondaire.
Dans son propos liminaire, le Président de la République a rappelé à ses hôtes les efforts engagés par son gouvernement, en organisant des évaluations de compétences, pour constituer une base de données, afin de disposer des profils les plus pertinents pour combler les déficits d’enseignants observés dans nos écoles, notamment dans le secondaire général. Mais ces évaluations, dira-t-il, n’ont pas permis d’avoir le nombre suffisant de personnes qualifiées. Ainsi, en raison du devoir de l’Etat de garantir un enseignement de qualité à tous les enfants du pays, à travers des enseignants qualifiés, « nous avons décidé, pour le bien de nos enfants, de nous limiter exclusivement à la base de données afin de ne pas envoyer en classe des gens qui n’ont pas un niveau minimum » a expliqué Patrice Talon, indiquant par ailleurs que même en descendant un cran en dessous de la moyenne, on note toujours un déficit. Or, fait-il observer, les enfants du Bénin, où qu’ils se trouvent sur le territoire national, ont droit à l’éducation. C’est donc dans le but de satisfaire ce droit de nos enfants, a-t-il poursuivi, que le Gouvernement a retenu de solliciter un peu plus les aspirants pour faire passer leur masse horaire à 30h par semaine tout en leur accordant des compensations financières au lieu de recourir à des personnes qui ne sont pas du tout qualifiées pour l’enseignement. En face, les hôtes du Président Patrice Talon vont, en chœur, reconnaître que son gouvernement fait des efforts appréciables pour améliorer les conditions des anciens enseignants vacataires en particulier et pour l’éducation en général. Mais, ils ont objecté passer à 30h de cours par semaine et par enseignant ne permettra pas au Gouvernement d’atteindre l’objectif de promouvoir un enseignement de qualité. A l’appui de leur argumentaire, ils ont soutenu que le Gouvernement n’a probablement pas eu les meilleures informations relativement à la base de données et à la situation de certaines catégories d’enseignants. « Oui, dans l’absolu, 30h c’est largement au-dessus de la norme, c’est demander pratiquement l’impossible aux aspirants », a admis le Président Patrice Talon, mais sachant que nombre d’enseignants font autant sinon plus en ajoutant les heures supplémentaires à leur masse horaire ordinaire. Et, pour lui, le rôle de l’Etat, c’est de régler l’ensemble des problèmes du pays avec les moyens disponibles car les ressources mobilisées doivent servir à satisfaire les besoins du plus grand nombre. Ouvert à la discussion, le Chef de l’Etat a, en écoutant ses interlocuteurs, promis de les associer à un inventaire de la base de données et, si les 30h s’avéraient irréalistes, de faire des accommodements puisque le sujet ne relève pas du fétichisme. Le seul souci, a-t-il martelé, c’est de rompre avec le fait que seuls les enfants de parents aisés puissent aller à l’école dans des conditions convenables. Au terme des échanges et tenant compte des explications et doléances de la délégation, le Chef de l’Etat a tenu à rassurer ses hôtes. « Aucun aspirant déployé l’année dernière et figurant dans la base de données ne sera laissé sur le carreau », a-t-il notamment déclaré précisant que si le calcul du Gouvernement s’est opéré sur la base de données erronées, il sera repris. Il a ainsi convié les Ministres et organisations syndicales au dialogue pour une meilleure approche de résorption du déficit horaire.