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Rentrée scolaire 2020-2021: Des classes toujours sans enseignants

Publié le mercredi 14 octobre 2020  |  Matin libre
L`école
© aCotonou.com par dr
L`école béninois la rentrée scolaire
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Déjà quelques semaines que les apprenants ont repris le chemin de l’école au Bénin. Alors que le gouvernement avait rassuré des dispositions pratiques prises pour une effectivité de la reprise des activités académiques, le constat est encore loin d’être rassurant dans les établissements scolaires. Dans la plupart des établissements sillonnés dans le premier arrondissement de Cotonou et dans la commune de Sèmè-Podji, des élèves attendent toujours des enseignants…



Il sonnait environ 9heure ce mardi, 13 octobre 2020. Des élèves sont aperçus de part et d’autre de la clôture du Collège d’enseignement général Le Littoral. Alors que certains, bien qu’ils soient en tenue kaki, jouaient au football, d’autres notamment les filles, se retrouvent en petits groupes. Un peu plus loin vers la plage, c’est une course folle des apprenants qui s’observe. On essayait de se rattraper, se jeter dans du sable, etc. Visiblement, les vacances se poursuivent pour certains apprenants. Grâce G est élève en classe de 2nde dans ce collège du 1er arrondissement de Cotonou. A l’ombre d’un arbre, elle aidait une de ses copines à refaire ses cheveux. “Je viens toujours au cours mais les professeurs ne sont jamais là. Au début, il y a eu trois professeurs mais après, ils ne sont plus venus. Seul celui d’Histoire-géographie vient au cours », nous a confié la jeune élève, lassée de toujours parcourir une longue distance pour venir juste bavarder. “Le censeur nous a dit de rester en classe et que les professeurs seront là mais en attendant, moi je vais aider ma maman“, lâche une autre. Même son de cloche du côté des “élèves-footballeurs“. Dans la cour du collège, des élèves se promènent alors que ceux de la terminale sont presque tous en salle. Selon un enseignant qui a requis l’anonymat, la rentrée n’est pas encore effective et les choses finiront par rentrer dans l’ordre. A l’en croire, le gouvernement a manqué d’anticiper convenablement sur ce qui se passe aujourd’hui. Au Ceg Suru-Léré, toujours dans le premier arrondissement de Cotonou, la situation est identique. A. Coles, élève en classe de 4ème ne se rend plus au collège depuis quelques jours car lassé de venir au cours alors que les enseignants ne sont jamais présents. Au Ceg Agblangandan, les élèves sont maintenus de force dans les salles de classe malgré l’absence des enseignants. Le portail demeurant fermé, il faudra attendre l’heure de la récréation pour s’échapper, selon des témoignages recueillis. Certains élèves préfèrent même ne pas franchir le portail et attendent que leurs camarades leur donnent des nouvelles. Au collège Yagbé au Ceg Sekandji, le constat reste également déplorable. Dans un reportage réalisé par Educ’Action, il ressort que “seuls quelques rares enseignants Agents Permanents de l’Etat (APE) et Agents Contractuels de l’Etat (ACE), en nombre donc limité, prennent en charge l’encadrement des apprenants.“

« Au CEG 2 Nikki dans le département du Borgou, ce jeudi 8 octobre 2020, quelques élèves du premier et du second cycle du Secondaire sont en plein cours de SVT et d’Anglais. La majorité des apprenants sont loin des salles de classes pour défaut d’enseignants. Idem au CEG Komiguéa, à Parakou, où des apprenants, errant, doivent retourner chez eux faute d’enseignants ; les aspirants n’ayant pas officiellement repris les cours. Même constat dans plusieurs autres écoles et établissements parcourus dans diverses localités du pays. Ici, au CEG du Lac, situé au quartier Sainte-Cécile en plein cœur de Cotonou, les cours n’ont pas encore atteint leur vitesse de croisière dans toutes les classes, deux semaines après la rentrée. Des salles de classes sont sans enseignants en dépit de la présence des élèves, des apprenants errant dans la cour du collège », rapporte le média, spécialisé en éducation. Invité dimanche dernier sur l’émission “ Grand format“ de Canal 3, Anselme Amoussou, secrétaire général de la confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin) a estimé que la rentrée n’est pas effective dans les établissements d’enseignement public. S’expliquant, le syndicaliste a fait savoir que la mesure de bivalence et des 30 heures de cours par semaine a contraint plus de cinq mille enseignants à rester à la maison. Loin de parer le déficit d’enseignants, la mesure vient inéluctablement saper les efforts visant à rehausser la qualité de l’éducation au Bénin, déplore Anselme Amoussou. Alors que le gouvernement s’obstine à ne recruter que sur la base de données des aspirants, le déficit d’enseignants sur le terrain demeure inquiétant. Comment combler ce vide ? Ce qui est certain, l’option de bivalence et de 30 heures de cours par semaine exigée aux enseignants pré-insérée est loin d’être la solution car fortement critiquée et désapprouvée. Et de la dernière rencontre des confédérations syndicales avec le Chef de l’Etat, il ressort que des réflexions seront menées pour parvenir à la meilleure approche. En attendant, les apprenants errent dans les ruelles tandis que les enseignants semblent introuvables dans les salles de classes.


A.B
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