Professeur de droit, Doyen de la Fadesp et acteur politique, membre du bureau politique du parti UP, Roch Gnahoui David est revenu sur la notion de la démocratie dans sa récente publication. Alors qu’elle est décriée, la démocratie offre pourtant la liberté d’expression sur un plateau d’or à des personnes parfois et souvent mal inspirées. Elle laisse même des personnes à passion haineuse proposer des actions dont la seule finalité est de pouvoir goûter aux délices du pouvoir. Le mirage du pouvoir dans ces conditions assassine les esprits mal préparés et dresse le lit à des diatribes. Face au pouvoir en place, il y en a qui livrent à la critique infondée les réformes. Les tenants de ces critiques pensent à une restauration de la démocratie. Mais dans cette quête de restauration, le Professeur Roch Gnahoui David relève dans la démarche des ” restaurateurs”, une absence de pédagogie par l’exemple. La restauration de la démocratie, analyse-t-il, porte les germes de destruction des règles qui fondent un Etat._
*Lire l’opinion du Prof. Roch Gnahoui David*
QUAND ON A TROP A DIRE ? ON NE DIT RIEN
” Ils prônent la démocratie, ils veulent restaurer la démocratie, mais ils confondent, par la démarche méthodologique utilisée, démocratie et démagogie. Elle est très nuisible à la démocratie (« les passions anarchiques grondent toujours dans les bas-fonds de la démagogie » -Emile Zola). Toujours inspirée par la poursuite d’une ambition, des passions, la peur ou la colère, la démagogie ce mal qui avilit et ruine entraine bon nombre de personnes dans la servitude et l’ignorance. Ces gens que les déceptions ont rendu irritables, agressifs prennent au piège d’un jeu improvisé, susceptible de déboucher sur un fanatisme, un asservissement, de pauvres et braves citoyens. Gardons-nous de vendre la personnalité que vous avons construite ou que nous construisons pour le bonheur de nos familles, de notre société. Aucune démagogie ne porte un regard objectif sur un régime en place et sa tendance est de critiquer les reformes entreprises, porteuses d’une évolution dans les domaines économiques, socio-politiques, culturelles etc. Si des réformes sont mises en œuvre, on conçoit quelles portent la marque d’une gestion publique nouvelle, la transformation substantielle de l’organisation, du fonctionnement de tout un système. Le frustré parce qu’il n’en tire pas profit, trouve que ces réformes n’ont contribué qu’à déstructurer, détruire et que les acteurs desdites réformes doivent platement venir présenter des excuses au peuple. Où allons nous ? Où sommes nous ? Vous avez le droit d’être aigri et c’est consacré depuis, mais vous n’avez pas le droit de briser l’espoir des autres. On pousse l’outrecuidance, la désinvolture impertinente envers autrui très loin en profitant quand même d’une démocratie qui laisse toute liberté d’expression. On oublie alors, que toute réforme en termes de loi nouvelle comporte une forte présomption de progrès. La présomption ne se démontre pas, elle est tout simplement imposée, et ceci doit suffire. Comment va-t-on expliquer aux auditeurs les finalités de la loi (ordre, justice, progrès, liberté, égalité, fraternité). Comment doit-on expliquer aux étudiants la formule dura lex, sed lex (dure est loi, mais c’est la loi). Faites des propositions et après analyses, on verra si on peut vous prendre au sérieux. Des creusets de réflexion exploitables existent à ce sujet. En politique, on voit tout a-t-on coutume de dire, mais en politique on ne dit pas tout (le silence gardé est parfois plus assourdissant que les paroles férocement prononcées), surtout quand on croit être doté d’une intelligence exceptionnelle alors qu’en réalité ce n’est qu’une intelligence fugace, éphémère et artificielle. Cette intelligence au service du mal qui fait jubiler certains soutenant avec d’autres à l’étranger que le pays n’est pas sûr. Vous n’avez pas compris. Le pays est sur une dynamique constructive positive, sûr de son évolution et sur ça, le débat est inutile.
La caravane passe, les aigris restent…..
Je ne suis pas intelligent, je me lave les mains et je porte mon masque.”
RDG