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Élu pour un mandat de 5 ans Talon: la prolongation qui divise

Publié le mardi 20 octobre 2020  |  Matin libre
Patrice
© aCotonou.com par DR
Patrice Talon,Président de la République du Bénin
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En vigueur depuis le 7 novembre 2019, le Bénin est depuis ce temps caractérisé par une nouvelle Constitution. Pendant que cette nouvelle Loi fondamentale, venue remplacer celle entre temps dénommée la loi fétiche de février 1990, n’est pour certains qu’un amendement qui n’induit pas de ce fait une nouvelle République, elle est tout de même composée de plusieurs dispositions nouvelles. Lesquelles s’apparentent beaucoup plus à des reformes politiques majeures, notamment dans tout ce qui concerne l’élection du premier Magistrat du pays. Si cette modification de la Constitution a été une controverse majeure à cause de la division de la classe politique sur les tenants et aboutissants de son intervention, près d’un an après cette opération chirurgicale de la Loi des Lois, une autre polémique s’amplifie, toujours la concernant.



Depuis un moment, des voix s’élèvent pour dénoncer l’une des dispositions nouvelles de la Constitution révisée. En effet, alors que l’ancienne Constitution fait obligation au nouveau Chef de l’Etat élu de prêter serment devant, entre autres, les sages de la Cour constitutionnelle un 6 avril, la nouvelle vient remettre en cause cette pratique vielle de 31 ans au Bénin. Ainsi, désormais, selon l’article 153-3, alinéa 4, de la Constitution en vigueur ‘’(…) le Président de la République, élu entre en fonction et prête serment le quatrième dimanche du mois de Mai’’. Ce qui suppose qu’en 2021, Patrice Talon finit son mandat le 23 mai, soit six semaines après le 6 avril, date à laquelle les béninois ont toujours été habitués. Et comme justificatifs, certains proches du pouvoir font savoir que cette date est retenue, pour se conformer à cette nouvelle Constitution qui recommande que le Chef de l’Etat devra prêter serment devant la Cour constitutionnelle, l’Assemblée nationale ainsi que la Cour des comptes. De ce fait, toutes ces institutions ne pouvaient pas être installées avant Mai, vu l’alignement des mandats qui débute en 2026.


A contrario, l’Opposition, une partie de la Société civile et plusieurs d’autres mouvements récusent cette thèse. En dehors donc des personnalités politiques comme Komi Koutché, Amissétou Affo Djobo, c’était le tour de l’ancien député et actuel Vice-président du parti ‘’Les Démocrates’’, Nourenou Atchadé de mettre aussi les pieds dans le plat, devant micros et caméras. En abondant dans le même sens que ses prédécesseurs qui caractérisent cette disposition de prolongation délibérée du mandat de Patrice Talon, Nourenou Atchadé ne comprend pas comment par cette logique, les députés doivent rallonger le mandat du Chef de l’Etat. Ainsi, pas question pour lui, ni pour l’Opposition ou encore pour cette partie de la Société civile, de voir le Président de la république actuel rester encore au pouvoir, six semaines après le 6 avril 2021. En renfort, les autres arguments allant dans ce sens font état de ce que du moment où l’application de plusieurs dispositions de la nouvelle Constitution ont été déférées pour 2026 comme les élections générales, il est aussi de bon ton que cette prolongation du mandat n’intervienne pas dans tous les cas, en 2021. En dehors donc du parrainage, voilà encore un tiraillement de plus, qui ne fait que diviser davantage la classe politique et de la société civile béninoise. Ceci, seulement à quelques mois de cette élection présidentielle, qui surchauffe déjà les esprits.

Janvier GBEDO
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