Ça regarde dans le rétroviseur encore et encore. Bientôt 5 ans que le pouvoir de la Rupture s’est installé. Mais, on a l’impression que le régime Yayi hante toujours le sommeil du chantre du nouveau départ. Tout comme au début du quinquennat, rien n’a changé. On a passé tout le temps à peindre en noir tout ce qu’a fait le régime précédent. Le chef de l’Etat ne rate aucune occasion pour évoquer la gestion de son prédécesseur. Cela a commencé avec la médiatisation des affaires Dangnivo, siège de l’Assemblée et autres. Mais après plus de 4 ans de gestion, une seule affaire, Icc-Services, a connu un procès jusqu’à son terme. Un procès surmédiatisé pour un résultat mitigé, étant donné que les épargnants sont toujours dans l’atteinte d’être payés, au moment où les principaux mis en cause ont recouvert leur liberté. Pour les autres affaires, où il a été également promis de faire la lumière, c’est silence radio. Est-ce parce que les personnalités supposées impliquées ont fait allégeance à la Rupture ?
Il y a quelques jours, c’est dans le magazine panafricain Jeune Afrique que Patrice Talon a évoqué les raisons de son éloignement avec ses prédécesseurs, arguant que, quand viendra son tour, il sera un ancien président exemplaire. Vendredi dernier, il est revenu à la charge avec les centrales et confédérations syndicales. En effet, quel besoin avait le chef de l’État de préciser que les arriérés étaient des dettes d’avant 2016, si tant est que l’État est une continuité ? Une fois encore, on a tenté de peindre en noir la gouvernance Yayi dans un secteur particulier, celui de l’enseignement où tout le monde reconnaît les efforts du gouvernement précédent. Et la rengaine a repris sur les réseaux sociaux. Les ‘’klébés’’, longtemps sevrés, ont trouvé du boulot. Des vidéos de Boni Yayi, d’anciennes interviews d’Abt sont remises au goût du jour pour rappeler combien, la gestion Yayi était catastrophique. C’est le chef même qui a donné le top de cette nouvelle campagne, à quelques mois de la présidentielle. C’est à croire que, conscient de son impopularité, le régime de la Rupture pense trouver son salut, au soir de la présidentielle de 2021, dans cette campagne qui consiste à jeter la responsabilité, de tout ce qui arrive de mauvais au pays, sur le régime Yayi. Or, le combat en 2021 ne se fera pas entre Talon et Yayi. Mais entre Talon, son bilan et le peuple.