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Boni Yayi : un citoyen adresse une lettre ouverte à l’ancien président de la République

Publié le mercredi 21 octobre 2020  |  L'Investigateur
L’école
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
L’école de formation des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) lancée par le président d`honneur du Parti l`ancien président de la république le docteur Thomas Boni Yayi
Abomey Calavi le samedi 26 Mai 2018. Les FCBE lancent leur école politique
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Lettre ouverte à Boni Yayi, ancien président de la république du Bénin

Monsieur le Président,

L’actualité politique nationale, une fois de plus, est alimentée par un fait qui, à mes yeux, n’est pas une première. Une parade de plus de vous, l’ancien Président de notre pays, toujours poussé par ce besoin de répondre coûte que coûte à toutes les sorties du Président Patrice TALON, votre successeur. Un président dont vous ne digérez toujours pas les méthodes de gouvernance, plus rigoureuses, portées sur la performance de ses collaborateurs. Une autre façon de gouverner que les Béninois découvrent avec joie et qui porte des résultats encourageants dans tous les secteurs.

En effet dans le style d’une gouvernance axée sur le dialogue social, cap qu’il s’est fixé depuis son accession à la magistrature suprême depuis le 06 avril 2016, le Président Patrice TALON, une fois de plus a invité le vendredi 16 octobre 2020 au Palais de la Marina, les sept (7) Secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales. Le but de cette rencontre surprise qui fait suite à celle du jeudi 08 octobre 2020, est d’échanger avec les partenaires sociaux qu’ils sont, sur les efforts du Gouvernement pour ce qui relève de l’épineuse question de la satisfaction des besoins des travailleurs.

Au cours de la séance, le Président Patrice TALON, dans le registre du langage direct qui lui est propre s’est attardé sur les sacrifices des travailleurs, les nombreuses réformes engagées par le Gouvernement en quatre années et demi et qui ont permis de dégager d’énormes ressources pour éponger une part importante des dettes de l’Etat à l’égard des agents de l’Etat. Des dettes qui découlent de diverses décisions prises avant 2016 dont notamment 18 047 agents reversés en 2008, les recrutements massifs de 2014 et dont les agents sont restés sans avancements à ce jour.

Le Président Patrice TALON, chiffres à l’appui démontré que sur un total de 94 milliards de FCFA de dettes envers les travailleurs, son Gouvernement a déjà payé, à la date du 16 octobre 2020, l’équivalent de 52 milliards FCFA. De même, pour 49 milliards FCFA de dettes envers les retraités, 26,7 milliards FCFA ont déjà été payés. A cela s’ajoutent 6,9 milliards FCFA de primes exceptionnelles de motivation aux agents de la santé et 1 milliard FCFA de prime de risque. La liste est longue car sans aller dans les détails, il est à noter que divers autres engagements ont été honorés. Le résultat, sur un montant global de 173 milliards FCFA dus aux travailleurs et retraités avant son accession au pouvoir en 2016, ce sont 87 milliards FCFA qui ont été effectivement payés, soit plus de 50% de niveau de paiement.
C’est cette vérité des chiffres qui vous a fait sortir, une énième fois, comme à votre habitude, c’est sur votre page Facebook que vous affirmez, pour la mémoire collective des Béninois qu’en votre qualité d’ancien Président du Bénin, prédécesseur immédiat du Président TALON sur la base des informations qui vous avaient été communiquées par les ministères de tutelle d’alors, vous ne vous reconnaissez pas sur une quelconque dette ou arriérés validés en Conseil des ministres à l’endroit des travailleurs.

Une déclaration qui a surpris plus d’un au sein de l’opinion publique nationale et internationale. Il est évident que personne n’a cru à cette déclaration qui, tout au moins pour ce qui a trait à la gestion de la chose publique.
Bien entendu, Monsieur le Président, lorsque vous affirmez que vous n’avez laissé aucune dette en quittant le pouvoir en 2016, plus tôt que rêvé, le citoyen lambda sait que cela n’est pas possible et vous aussi le savez bien. De la même manière que vous reconnaissez que les différents régimes qui vous ont procédé vous ont laissé une dette de 180 milliards FCFA que vous avez payée, il est clair que vous avez dû en laisser aussi à votre successeur, le Président Patrice TALON qui, lui aussi, en laissera à son successeur. Il n’y a rien d’anormal dans le fait, puisque l’Etat est une continuité.

Monsieur le Président permettez-moi de le dire, avec tout le respect dû à votre rang, de vous rappeler avec preuve que vous avez été repris de façon magistrale par Paul Issè IKO, ancien secrétaire général de la CSTB, qui affirme au lendemain de votre sortie sur Facebook : « Yayi a laissé des dettes des travailleurs avant de partir. » Il n’y a donc pas mieux qu’un ancien responsable syndicale pour venir témoigner de cela . Ceci va de soi puisqu’il n’y a aucun pays au monde où un Chef d’Etat ne laisse de dettes avant de partir.
Monsieur le Président, rien qu’en prenant seulement les dettes issues de la revalorisation du point indiciaire de 25% au profit des travailleurs du Ministère de l’Economie et des Finances, on peut affirmer que votre régime avait bel et bien laissé des dettes. Mieux, sous votre règne, il n’est un secret pour personne qu’il y avait une grande injustice dans l’octroie des primes de motivation allant d’un ministère à un autre. De sorte que les centrales syndicales ont réclamé en vain l’harmonisation des primes au sein de l’administration publique. Les incidences financières qui découlent de cette revalorisation ont été planifiées pour être apurées en fin de mandat en 2016, mais la suite de l’histoire, tout le monde la connaît mais malheureusement elles n’ont pas été apurées.

Monsieur le Président je vous demande de reconnaître que c’est de ce passif que le Président Patrice TALON a hérité en accédant au pouvoir en 2016. Un pays à l’économie exsangue qu’il a fallu remettre sur les rails. Personne n’a oublié les recrutements régionalistes et fantaisistes, les concours frauduleux érigés en norme qui ont introduit dans le fichier des salariés de l’Etat des agents sans aucun mérite et qu’aujourd’hui le pays est contraint d’avancer.
Monsieur le Président, ce qui ’importe pour l’ensemble des Béninois, c’est la remise sur les rails du Bénin.

Il est impérieux pour la période électorale qui s’approche que vous, en votre qualité d’ancien Président que vous aidez le Bénin pour une élection apaisée pour le bonheur des fils et filles du Bénin
Avec mes respectueux hommages, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, .l’expression de ma très haute considération.
Florent HOUESSOU
Gestionnaire de Risques financiers
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