Élucider Les Supposés Scandales Sous Yayi/A L’heure Du Bilan: La Rupture A Échoué !

Publié le jeudi 22 octobre 2020 | Matin libre

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Célébration du 60è anniversaire de l`indépendance du Bénin
Cotonou, le 1er août 2020. Le président de la République, Patrice Talon et les Béninois, ont célébré le 60è anniversaire du Bénin dans la sobriété en raison de la pandémie de la covid-19

peuple berné
Ppea II, Dangnivo, Maria Gléta, Assemblée nationale, Icc-services, Logements sociaux,… du vent !

Patrice Talon, en accédant à la magistrature suprême du Bénin, avait affiché sa ferme volonté de rompre avec le passé et de faire la lumière sur les scandales ayant entaché la gestion du pouvoir par le régime du changement. Des scandales dont la promesse de révélation des auteurs, avait servi d’arguments pour captiver l’attention des électeurs. A l’heure du bilan, que peut-on retenir ?

Alors que la Rupture avait surfé et emballé l’opinion publique entre 2015 et 2016 sur ces dossiers appelés scandales, à l’heure du bilan, il urge que le chef de l’Etat et ses courtisans fassent le point exhaustif de la suite qui a été donnée à chacun de ces dossiers qu’on faisait porter au régime défunt. À son accession au pouvoir, le président de la République a affiché ses bonnes intentions de faire la lumière sur ces dossiers, de situer les responsabilités et de faire rendre gorge aux auteurs. Certains sont allés même jusqu’à soutenir que parce qu’il était encore aux affaires, le prédécesseur de Patrice Talon empêchait la lumière de jaillir. Cinq ans bientôt que le natif de Tchaourou, ancien premier magistrat s’est éclipsé après ses deux mandats constitutionnels à la tête du Bénin. Où en sommes-nous donc?

Des dossiers non encore élucidés

En gros, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Rien de concret. Le non-lieu prononcé dans le scandale Ppea ll continue de susciter critiques et indignation et les fonds détournés n’ont donc pas pu être recouvrés. Ceux dont les noms étaient abondamment cités dans l’affaire sont tapis dans la Rupture. Soutiens inconditionnels, ils sont libres de tout mouvement. Pareil dans les dossiers siège de l’Assemblée nationale et Maria Gléta. Le procès Dangnivo entamé en 2018, n’a jamais connu d’issue. Le très controversé procès Icc a, pour sa part, laissé un goût d’inachevé dans l’opinion. Jusqu’à ce jour, les épargnants qui ont défilé devant la Criet pour des témoignages le regrettent amèrement, puisque le remboursement rapide de leurs sous spoliés n’est qu’un château de cartes. Le scandale des machines agricoles, dénoncé à cor et à cri par un influent député rupturien, opposant d’alors, s’est noyé dans l’océan, avec le passage du dénonciateur dans la mouvance présidentielle. Il en est de même de l’affaire avion présidentiel dont le présumé coupable est devenu un soutien inconditionnel du chef de l’État.

Talon pris à son piège

Les propos mielleux tenus par Patrice Talon dans le cadre de la lutte contre la corruption à l’orée de son mandat sont restés des incantations. Tout s’est compliqué à partir du moment où le chef de l’État a commencé par faire de la politique, une fois au pouvoir. Lui qui pour la présidentielle n’avait pas grand soutien politique. Patrice Talon, pour faire passer ses réformes politiques et institutionnelles s’est lancé dans la recherche d’une majorité au Parlement. Ayant hérité d’une majorité à dominance yayiste, il fallait faire toutes les compromissions possibles. Les ralliements et cooptations ont pris corps et c’est ainsi que la Rupture s’est souillée. 90% des soutiens de l’ancien régime, des gens sur qui pesaient des soupçons sont devenus ”hommes nouveaux” rupturiens. Ce qui a plombé la volonté d’élucider les affaires Dangnivo, machines agricoles, avion présidentiel, logements sociaux… Patrice Talon, à vrai dire, s’est pris à son propre piège et aujourd’hui, il serait difficile d’aller devant le peuple et continuer de lier ces scandales à Yayi.

Mike M.

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