Augmenter les ressources internes pour financer la planification familiale et l’achat de produits contraceptifs. C’est pour relever ce défi que le Ministère de la santé, avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), organise à Cotonou, du 21 au 23 octobre 2020, un atelier de mobilisation et de plaidoyer pour la mise en œuvre de l’Initiative financement Double contrepartie PF (FIx2).
Le Fonds Incitatif de Contrepartie Double (FIx2) résulte d’un accord de financement entre le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et la Fondation Bill et Melinda Gates. Il vise à relever le niveau de la planification familiale par la sécurisation des produits contraceptifs. Au Bénin, comme dans la plupart des régions d’Afrique, le taux de fécondité est élevé, en moyenne 4 à 5 enfants par femme, bien que l’utilisation de la planification familiale augmente. Pour faciliter la mise en œuvre du Fonds Incitatif de Contrepartie Double (FIx2), les pays du partenariat de Ouagadougou doivent faire plus d’efforts dans la mobilisation de ressources internes pour l’achat et la sécurisation des produits contraceptifs. L’atelier de Cotonou vise donc à définir les orientations y afférentes et développer les plans d’actions pour y parvenir. De façon spécifique, il s’agira de répertorier les différentes parties prenantes en fonction de leur rôle et responsabilités dans la sécurisation des produits contraceptifs, identifier les obstacles liés à la mobilisation de ressources domestiques pour l’achat de produits contraceptifs et proposer des solutions, définir un mécanisme pour le suivi et l’évaluation de l’utilisation des ressources domestiques pour l’achat de produits contraceptifs, etc.
Dans son allocution, la représentante de l’UNFPA Barbara Laurenceau a souligné que le combat pour s’assurer que les services de contraception soient disponibles et accessibles, jusqu’au dernier kilomètre sur le territoire, s’inscrit dans la dynamique de donner aux familles la possibilité de faire le choix, et d’avoir le nombre d’enfants voulus au moment voulu. A ses dires, c’est en cela que le Fonds de contrepartie, une initiative appuyée par la Fondation Bill et Melinda Gates et l’UNFPA, permet d’inciter et d’encourager les Etats à investir plus pour la planification familiale et la santé de la reproduction. En échange, la Fondation Bill et Melinda Gates double ce qui a été mis au niveau national en termes de montant, a-t-elle laissé entendre, tout en se réjouissant que le Bénin n’ait pas attendu cette initiative pour s’engager à appuyer les services de santé de la reproduction des filles et des femmes à travers le territoire national.
Représentant le ministre de la santé, le directeur Coufp Thierry Lawale a rappelé qu’au Bénin, le taux de prévalence contraceptive est encore de 12% pour les méthodes modernes et les besoins non satisfaits s’élèvent à 32%. C’est-à-dire que 1/3 des femmes en situation d’utiliser la contraception n’en utilisent pas. Les causes de cette situation, selon lui, ont rapport à l’insuffisance ou le manque d’accès aux services de planification familiale de qualité, laquelle contribue de façon significative au nombre élevé de grossesses non désirées. Pourtant, en matière de mobilisation de ressources domestiques, le Bénin a fait des efforts. « Pour preuve, nous sommes passés de 20 millions en 2014 à 250 millions en 2019. Ce qui fait une augmentation, en l’espace de 6-7 ans, de 1150% », a-t-il laissé entendre. Mais, reconnait-il, ces efforts ne couvrent qu’une petite partie des besoins pour l’achat de produits contraceptifs. D’où la nécessité de maintenir les acquis, de renforcer les plaidoyers afin d’augmenter la contribution de l’Etat pour la planification familiale et pour l’achat de produits contraceptifs.