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Lutte contre les violences basées sur le genre: La non-dénonciation, la faiblesse du Couffo

Publié le vendredi 23 octobre 2020  |  La Nation
Véronique
© aCotonou.com par dr
Véronique Tognifode ,ministre des affaires sociales
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Par Désiré C. VIGAN A/R Mono Couffo,

Le Couffo figure parmi les départements les plus touchés au Bénin par les violences basées sur le genre. Il doit alors s’engager un peu plus pour la dénonciation des présumés auteurs. C’est l’exhortation des ministres des Affaires sociales, Véronique Tognifodé Mèwanou et de la Justice, Séverin Quenum, mercredi 21 octobre dernier à Aplahoué, lors d’une campagne nationale de sensibilisation aux violences basées sur le genre.


En matière de dénonciation des violences basées sur le genre, le département du Couffo doit s’engager davantage pour jouer sa partition dans la lutte contre ce fléau. Ce message fort a été adressé aux élus communaux, chefs traditionnels et acteurs de la Justice ainsi qu’aux représentants des Organisations de la Société civile et à la gent féminine par la ministre Véronique Tognifodé Mèwanou en charge des Affaires sociales et son collègue Séverin Quenum de la Justice.
Cette activité entre dans le cadre de la campagne de sensibilisation initiée en prélude à la célébration de la Journée mondiale de lutte contre les violences basées sur le genre. Les échanges du mercredi dernier ont porté notamment sur la lutte contre le phénomène des violences contre les enfants, les filles et les femmes qui, au dire de la ministre des Affaires sociales, n’épargne aucun département du Bénin, mais le Couffo figure parmi les départements les plus touchés. Ce département a enregistré 1051 cas de violences basées sur le genre en 2019 contre 474 au premier trimestre de cette année 2020.

Il s’agit, entre autres, selon la délégation ministérielle, des faits d’abus sexuels, de mariages précoces, de viol, d’exploitation économique, de séquestration et de traite. Dans la lutte contre ces actes, le ministère en charge des Affaires sociales a recours à l’appareil judiciaire. Et c’est à juste titre que les ministres en charge des deux secteurs ont effectué ensemble la descente dans le Couffo. Ceci, pour encourager les acteurs de la lutte à la base à s’engager davantage afin de permettre au Bénin de se rapprocher un peu plus de son objectif qui est de devenir, à l’horizon 2025, un pays exempt de violences basées sur le genre. L’occasion a été saisie par la ministre Véronique Tognifodé Mèwanou et son collègue
Séverin Quenum pour mettre, à tour de rôle, l’accent sur la faiblesse de la lutte dans le Couffo.

Les normes socioculturelles en cause

Les violences faites aux enfants, aux filles et aux femmes se perpétuent encore dans nombre de localités du Couffo du fait de la passivité ou du peu d’engagement de certains acteurs clés attendus sur la première ligne de la lutte. Il s’agit des leaders communautaires, des leaders religieux dont l’adhésion et surtout l’action méritent d’être renforcées pour une déconstruction sensible des normes socioculturelles. La ministre en charge des Affaires sociales retient qu’un changement de comportement est nécessaire pour infléchir la courbe de violation des droits des enfants, des filles et des femmes


. Pour elle, il est important que s’établisse une synergie d’actions encore plus dynamique entre les acteurs étatiques, les collectivités locales, les acteurs de la Société civile pour un changement de regard et de comportement en faveur de la protection des enfants et de l’épanouissement des femmes.
Son collègue en charge de la Justice note, à son tour, que la crainte habite encore des témoins des violences qui hésitent à dénoncer les présumés auteurs tapis dans les rangs des citoyens du Couffo. Toutes choses qui, regrette-t-il, ne facilitent pas la tâche aux acteurs du système judiciaire dont il a salué l’engagement. « Nous souffrons de la faiblesse de la dénonciation qui participe de la faiblesse de la répression », souligne le ministre Séverin Quenum. A l’en croire, c’est pour renverser cette tendance que son département ministériel soutient la campagne de sensibilisation. Selon lui, « il faut sensibiliser pour que les victimes se manifestent et que de l’autre côté, les auteurs soient châtiés à la mesure de leur forfait».
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