Une pluie de soutiens des partis de la mouvance présidentielle à Patrice Talon. C’est ce que prédisait la météo politique au Bénin et depuis ces dernières heures, lentement mais sûrement, à ce sujet, le doute n’est plus permis. Si l’alignement de Moele-Bénin derrière la candidature du chef de la majorité présidentielle ne faisait l’ombre d’aucun doute puisque ne disposant pas de personnalités d’envergure pour bousculer la hiérarchie établie sur l’échiquier politique national à la faveur des dernières consultations électorales, le ralliement du Bloc républicain est, à tout point de vue, très significatif. Déjà, cela suppose qu’à ce niveau, il a été apparemment possible de faire taire d’autres légitimes ambitions en ce qui concerne la quête de la magistrature suprême. Si d’aucuns avaient pensé que d’anciens candidats à la présidentielle de 2016, membres de ce bloc à l’instar du ministre d’Etat, Abdoulaye Bio Tchané ou du Général Robert Gbian pouvaient se manifester et prétendre à une présence dans le starting-block, ils peuvent constater que vraisemblablement, ce ne sera pas le cas. Du moins, pour l’instant, après Moele-Bénin, le Bloc Républicain, à la conquête du pouvoir d’Etat, ne compte que sur Patrice Talon.
Et comme le dit l’adage, il n’y a jamais deux sans trois. Dans les prochains jours, ce ne sera non plus une surprise si l’Udbn de Claudine Prudencio se réunit et réaffirme son soutien à Talon et à sa candidature à la présidentielle de 2021. D’ailleurs, au vu de l’échéance du 11 avril prochain qui s’approche, c’est écrit que l’heure de la déferlante de soutiens à Talon a maintenant sonné. Et donc, à l’exercice du choix de son champion pour la course au fauteuil présidentiel, l’Union progressiste ne peut plus longtemps se déroger. Là également, les signaux montrent et démontrent qu’au sortir du conclave du choix du candidat à soutenir, sans surprise, le nom de Patrice Talon serait fredonné. Finalement, au sein de la mouvance présidentielle, il ne reste que la position du Prd et des autres partis peu connus notamment Per de Nathanaël Koty à élucider. Et si de ces côtés-là, il s’avérait que les choix opérés sont encore à la faveur de Patrice Talon, il ne restera qu’à conclure que la mouvance, en dépit de sa pluralité, a fait bloc derrière son chef afin de parer à toute éventualité.
Paramètres pour vice-présidence !
Seulement, en dehors de cette union sacrée de la mouvance présidentielle autour de Patrice Talon qui s’en va être opérée, il faudra également faire pareil pour le poste de vice-président. Sans porter de gang, il serait difficile qu’une unanimité soit dégagée autour du second membre du ticket présidentiel sans tenir compte de certaines réalités sociologiques. En effet, si théoriquement, il est dit que le Bénin est une nation, il y a de ces pesanteurs dont, tout moment, il faut tenir compte au risque de fragiliser un équilibre très vulnérable. Ainsi, la balance pencherait plutôt pour un colistier originaire de la partie septentrionale du pays. En dehors de ce paramètre, l’autre point d’achoppement pourrait être le parti de provenance du vice-président ou pourquoi pas de la vice-présidente. D’après la météo politique, l’Union progressiste aurait un léger avantage à ce niveau. Mais, rien ne dit que les autres partis de la majorité présidentielle n’ont pas leur carte à jouer. Tout compte fait, tout doucement, on s’achemine vers la fin d’un autre suspense.
A l’occasion, il serait loisible à chacun de mesurer son importance aux côtés de Patrice Talon, le principal candidat. Car, un ticket présidentiel, c’est avant tout pour bonifier les chances de victoire et rallier le maximum d’électeurs à une cause. Aux Etats-Unis où cette pratique est le plus en vue, ces dernières années, les choix sont souvent orientés vers la gent féminine ou des colistiers en provenance des régions qui permettent d’engranger un nombre important de grands électeurs ou de rallier des communautés, histoire de se donner plus de chance. Ce qui est sûr, même si ici le contexte est différent, l’expérience béninoise ne pourra pas s’empêcher d’aller à cette école.
Enfin, la mouvance avec déjà Moele-Bénin et le Bloc Républicain se jette à l’eau et à coup sûr, est en train de sortir ses jokers pour remporter la présidentielle à venir. Pendant ce temps, l’opposition aux plusieurs visages cherche ses marques et certainement, ceux de ses représentants qui sont les plus acerbes devront avant de se mesurer à Talon et à son vice-président, résoudre l’équation ‘‘parrainage’’. Autrement, il n’y aura pas match.