Son accent congolais mélangé à celui parisien cache bien ses origines béninoises. Mais Amandine porte fièrement son patronyme Dossou aux côtés de ses rêves d’un monde meilleur pour l’Afrique. L’Association Aide Soutien Secours aux Enfants Congolais dont elle est la fondatrice n’est pas venue ex nihilo. « L’idée de cette association vient de mon enfance. Je suis une rescapée de guerre au Congo Brazzaville », confie-t-elle, souriante. Un sourire qui cache bien d’épreuves d’où elle a souvent puisé ses forces. « J’ai vu des humains tomber à coup de balles. Par la grâce de Dieu, je m’en suis sortie avec ma famille. Ça m’a fait mûrir, ça m’a fait grandir. Je me mets donc à l’écoute des autres. Je me force de venir en aide à mes prochains autant que possible », martèle l’aide-soignante de formation.
Cultiver la paix et l’amour
De ce pays qui a connu, de par ses affrontements, des milliers de morts, elle est partie il y a 20 ans. La présidente de l’Aassec ne cesse pourtant d’y revenir, cette fois pour panser des plaies, aider l’Afrique à se donner la main. L’ancienne surveillante de nuit d’un établissement pour les enfants en danger fait de l’action humanitaire son bâton de pèlerin. « Ayant vécu la guerre, j’ai connu, comme vous pouvez l’imaginer la misère. J’essaie d’apporter des vivres aux enfants démunis et d’expliquer l’importance d’aller à l’école. Puisque c’est eux l’Afrique de demain. J’évolue en Europe, mais je ne peux oublier la terre de mes aïeux », dit-elle avec assurance.
Les jeunes migrants : « Ils ont tort »
Prophétesse de la solidarité et de l’humanité, Amandine Dossou n’a pas de frontière. Elle ne pense pas qu’aux enfants et femmes démunis, mais surtout à la jeunesse qui devrait être la force ouvrière même de l’Afrique nouvelle, mais qui se voit piégée dans les conflits, le chômage et la pauvreté. Cependant, pour la Présidente de l’Association Aide Soutien Secours aux Enfants Congolais, la solution ne saurait être l’Eldorado. « Les jeunes qui partent pour l’eldorado. Ils ont tort. A l’extérieur, ce n’est pas mieux qu’au pays. On peut ici bâtir un mieux-être. Pourquoi alors quitter pour là où ça s’empire ? C’est une perte d’énergie car en Afrique on peut aussi se débrouiller pour transformer notre continent. Avec la nouvelle technologie, nous voyons bien qu’à l’étranger c’est aussi difficile. Alors, le mieux serait d’évoluer dans nos propres pays », dit Amandine Dossou.
En Afrique, comme au Bénin…
Elle ne fréquente pas de milliardaires. La passionnée de l’humanitaire travaille dans le monde paramédical pour venir au secours de ses semblables. Elle compte aussi sur les bonnes volontés. Et cette année, elle est attendue à Cotonou, sans doute pour une magie de Noel. « Nous allons visiter des orphelinats pour donner des vivres et vêtements dans la mesure du possible ». Mais ça ne s’arrêtera pas là. « À l’heure actuelle, j’ai un représentant de mon association au Bénin, lorsque nous aurons des donateurs et des partenariats, je reviendrai vers vous afin d’en dire un peu plus sur nos perspectives ».