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Bivalence et 30 heures de cours pour les enseignants pré-insérés: Les aspirants aussi condamnés à subir…

Publié le mercredi 28 octobre 2020  |  Matin libre
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© aCotonou.com par TOP
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Mécontents suite aux exigences de bivalence et de l’augmentation de quotas horaires de cours par semaine, les enseignants pré-insérés ou aspirants haussent de plus en plus le ton. Des cris de détresse aux messages de dénonciation, cette catégorie d’enseignants décide de recourir à la principale arme de revendication : la grève. Si l’on peut bien douter du succès du mouvement dans un contexte où les travailleurs ne jouissent plus du droit de grève, nul doute que ces derniers soient aussi condamnés à subir…

Les aspirants, comme les autres travailleurs, seraient simplement condamnés à subir, accepter leur sort. En effet, pour pallier le déficit d’enseignants dans les établissements scolaires, le gouvernement, pour le compte de la rentrée scolaire 2020-2021, a opté pour la bivalence et exigé des aspirants, 30 heures de cours par semaine. L’enseignant pré-inséré, recruté sur la base d’un contrat de neuf (09) mois, devra donc dispenser deux matières différentes et ceci, pendant 30 heures hebdomadairement. De la levée de boucliers sur les réseaux sociaux à la rencontre avec le Chef de l’Etat, Patrice Talon, une lueur d’espoir semblait se pointer à l’horizon. Mais les enseignants pré-insérés se retrouvaient face à la réalité au moment de la signature des contrats. Les aspirants ont simplement découvert que les 30 heures de cours sont bel et bien maintenues dans le contrat de travail pour le compte de la rentrée scolaire 2020-2021. Déçus, des motions de protestation n’ont pas tardé. Plus important, l’Union des pré-insérés pour la sauvegarde de l’école du Bénin (Up-Seb), décide de déposer la craie pour protester contre le traitement qu’on leur inflige. Dans une motion, la Fédération nationale des collectifs des enseignants pré-insérés du Bénin a annoncé le boycott des cours à partir du 31 octobre 2020. Mais feront-ils exception à la règle ? La question reste toute posée. Etant donné que depuis le retrait du droit de grève, les travailleurs encore moins les organisations syndicales ne recourent plus à une cessation collective de travail pour exiger la satisfaction d’une quelconque revendication. Selon plusieurs observateurs, il s’agit d’une erreur à ne pas commettre au risque de la payer très chère. Si les enseignants contractuels (Ace 2008) en passe de devenir agents permanents de l’Etat ont été licenciés pour boycott de l’évaluation diagnostique, les aspirants grévistes pourraient simplement subir une résiliation de contrat. Un contrat qui ne s’étendait d’ailleurs que sur neuf mois et que les autorités refusent de faire passer à 12 mois. Pourront-ils alors tenir tête et résister en déposant réellement la craie ? En tout cas, la première motion de grève aura été un échec sur le terrain avec à la clé, une désolidarisation des enseignants pré-insérés. Réunis au sein de l’Union des pré-insérés pour la sauvegarde de l’école du Bénin (Up-Seb), ils ont décidé de déposer la craie pour exiger le maintien en poste de tous les pré-insérés admis dans la base de données ; le retour au quota horaire normal fixé par l’arrêté N° 069 (20 à 24 heures), l’annulation pure et simple du contrat en cours de signature et l’extension de la durée du contrat à 12 mois sur 12. Seulement, dans la foulée, le Collectif national des aspirants du Bénin (Conab) s’est désolidarisé du mouvement. Intervenant sur la radio Urban FM, le secrétaire général de ce collectif, Henri Adje a déclaré qu’il est inutile de recourir à la grève en ce moment. Il s’agirait d’une décision unilatérale prise par le représentant de l’Up-Seb alors que des assemblées générales s’imposent avant toute grève. Outre le défaut d’unité d’action qui demeure un handicap, les aspirants risqueraient gros en recourant à la grève. D’une possible défalcation sur les salaires pour fait de grève à la résiliation de contrat, difficile de s’assurer que tous les aspirants adhèrent au mouvement. Quand bien même pour certains, le gouvernement n’oserait pas résilier des contrats alors que l’école béninoise fait face à un déficit d’enseignants. Pour d’autres, nul n’est indispensable encore moins irremplaçable sous la Rupture. Encore qu’il faudra s’assurer que le gouvernement sera contraint de revenir sur sa décision alors que le problème reste entier. Que de vacarme et de tapages en vain autour de l’option de la bivalence et des 30heures de cours par semaine imposées aux enseignants pré-insérés ? En tout cas, les aspirants semblent plus que jamais coincés et les jours à venir nous édifieront.

A.B
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