La fumée blanche a fini par apparaitre dans le ciel de Pennsylvanie, lourd de tensions jusqu’à l’annonce de l’élection de Joe Biden à la Maison Blanche, samedi dernier. Une délivrance sans doute pour les Américains qui n’en pouvaient plus de ce yoyo électoral qui n’a que trop duré ! Avec à la clé un torrent de dérives verbales, symptomatiques d’une société américaine politiquement divisée.
Ce qui présageait même un affrontement entre des supporters de Trump les nerfs mis à fleur de peau et à cran par leur champion et ceux de Biden. Il n’en sera finalement rien, car cette guerre psychologique, consubstantielle à la joute électorale, n’ira pas plus loin pour glisser sur la pente sinueuse d’un conflit réel. C’est le triomphe de la démocratie qui, comme l’amour, dit-on, finit par l’emporter. C’est heureux !
Sont heureux aussi, tous ceux qui, à travers le monde, se réjouissent du départ de la Maison-Blanche, du transgressif et porteur d’un indicible chaos, l’inénarrable Donald Trump ! On en voudra pour preuve l’empressement avec lequel les dirigeants du monde, et pas des moindres, ont salué Biden pour sa victoire.
Sous des réclames qui ne peuvent que flatter l’ego des Américains, Trump en mettant tout sens dessus dessous, à coups de tweets et d’emportements outranciers, a plutôt foutu la honte (comme diraient les adolescents aujourd’hui encore) à la grandeur de l’Amérique qu’il prétendait pourtant restaurer. Nul doute que ce président antisystème incarne une frange importante des Etats-Unis dont il est le porte-étendard. Mais elle est loin d’être la substance de celle qui fait l’image projetée par l’Amérique, qui fait tant rêver, l’American dream qui fait le substrat de ce pays. Exit Trump, dont l’épisode a secoué quasiment toutes les conventions, Biden devrait renouer avec les fondamentaux et très vite remettre les repères en bonne place.