Par Pintos GNANGNON,
Déclaré vainqueur de l’élection présidentielle américaine depuis samedi dernier, Joe Biden ouvre une nouvelle ère avec de nombreux défis à relever.
Après plusieurs jours de suspense, les résultats de l’élection présidentielle donnés samedi dernier aux Etats-Unis, consacrent celui qui déjà à 29 ans, a été le plus jeune sénateur élu des Etats-Unis, Joe Biden quarante-sixième président de la plus grande puissance mondiale. L’élection de Joe Biden, ce sont aussi des évènements, des faits nouveaux dans l’histoire politique américaine.
A 78 ans, il est le plus vieux président élu des Etats-Unis, il est également le mieux élu, car remportant le plus grand nombre de grands électeurs élus.
Kamala Harris, quant à elle, devient la première femme élue vice-présidente des Etats-Unis et surtout la première femme de couleur élue à ce poste.
Le scrutin, très suivi à travers le monde entier, s’est avéré très serré dans de nombreux Etats, au point de laisser croire à Trump comme à Biden qu’ils étaient chacun victorieux. Le président sortant Donald Trump a tôt fait de se proclamer vainqueur avant d’être démenti par les chiffres sortis des urnes après le dépouillement dans les Etats-clés. Il a fallu attendre samedi dernier, après les résultats de l’Etat de Pennsylvanie, pour qu’enfin Joe Biden se détache définitivement et prenne la pole position synonyme de vainqueur de la course. Très vite, les médias américains, Fox News pro Trump en tête, annoncent la nouvelle qui fait le tour du monde.
Quels sont les défis qui attendent le 46e président américain fraichement élu ?
Essentiellement, pour Biden, il s’agira de réconcilier les Américains qui, à travers cette élection, ont montré des signes de division, d’un pays en fracture, car les chiffres issus de l’élection prouvent qu’il y a encore une grande partie d’Américains qui se revendiquent trumpistes et par conséquent ne partagent pas les aspirations du démocrate élu. On en voudra pour preuve la violence verbale observée pendant la campagne électorale et durant le dépouillement, très perceptible entre démocrates et républicains avec un président sortant qui ne voulait pas accepter sa défaite.
Signe précurseur de ce que le nouveau président saura relever le défi est que Joe Biden, en vétéran de la politique, a puisé dans ses nombreuses années d’expérience pour se présenter en rassembleur à chacune de ses sorties et promettre d’être le président de tous les Américains.
Autre défi majeur, l’élection de Joe Biden marquera à coup sûr un nouveau tournant dans les relations entre les Etats-Unis et le reste du monde. Ce qu’on connaît d’ores et déjà est qu’il réintègrera son pays dans les accords de Paris sur le climat. Il l’a annoncé durant sa campagne. On connait également sa position par rapport à l’accord sur le nucléaire iranien auquel il est favorable, contrairement à son prédécesseur qui l’a dénoncé dès son arrivée au pouvoir. Il reste néanmoins opposé au rapprochement entre Donald Trump et le régime nord-coréen marqué par deux rencontres entre les dirigeants des deux pays. Aussi, il reste opposé à la construction d’un mur entre son pays et le Mexique.
Que peut attendre l’Afrique ?
Le président américain nouvellement élu s’est jusque-là abstenu de faire des déclarations quant aux relations de son pays avec le continent africain. C’est son équipe de campagne qui a promis des relations de mutuel respect avec l’Afrique. On peut croire qu’il va se démarquer de Donald Trump qui a toujours affiché une vue condescendante à l’égard de l’Afrique. Une équation inconnue toutefois est ce que décidera Biden de la présence militaire des Etats-Unis au Sahel, cette partie de l’Afrique en proie à des attaques terroristes. En matière d’immigration, on retient également son engagement de supprimer le « Travel ban », c’est-à-dire les restrictions de voyage qui touchent des ressortissants du Soudan, du Nigéria et de la Somalie.