La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), après deux renvois, a fini par vider, mardi 11 novembre dernier, le dossier de l’accusé Kalifala Touré alias David poursuivi pour les faits de complicité de faux et usage de faux en écritures publiques, escroquerie et complicité d’escroquerie. Ce dossier est le premier inscrit au rôle de la première session criminelle au titre de l’année judiciaire 2020-2021 de la Criet.
La cour a requalifié les faits en diffusion de fausses nouvelles, complicité de faux en écritures publiques et authentiques. Elle a condamné l’accusé à la réclusion criminelle à temps de 10 ans et ordonné son expulsion du territoire national après exécution de la peine. La cour est allée dans le même sens que le ministère public représenté par Gilbert Togbonon, procureur spécial près la Criet. La défense assurée par Me Judith Goudédjessin a plaidé la non constitution des infractions de complicité de faux et usage de faux en écritures publiques, escroquerie et complicité d’escroquerie à l’égard de son client. Elle demande la requalification des faits en faux certificat et usage de faux certificat.
Les faits
Les faits remontent à 2016. En effet, Kalifala Touré alias David se dit ancien militaire ivoirien et serait un agent de renseignements. Il s’est installé au Bénin, prétendant avoir fui son pays d’origine avec Rouguiatou Diallo sans prendre sur lui ses effets personnels et ses actes d’état civil. En raison des difficultés qu’il aurait avec les autorités de la Côte d’Ivoire. Pendant son séjour dans un hôtel à Parakou, il a fait la connaissance de Razacki Liadi Lawani, le gérant dudit hôtel à qui il a exprimé le besoin d’avoir un acte de naissance au Bénin. Ce dernier l’a aidé à se faire établir un acte de naissance frauduleux supposé être délivré à Ouèssè, au nom de David Liadi Lawani. Cet acte de naissance lui a permis de se faire délivrer une carte nationale d’identité à Parakou puis un certificat de nationalité. Depuis lors, Kalifala Touré David, sous le nouveau nom béninois, s’est donné comme activité de donner via Internet de fausses alertes d’attentats terroristes aux autorités des pays de la sous-région. Il se fait transférer par ce moyen de l’argent par les autorités en charge de la sécurité de ces Etats. Il tentait à nouveau d’extorquer les fonds aux autorités nigérianes quand il a été appréhendé. Il sera placé en détention préventive le 15 juin 2016 avec son acolyte Razacki Liadi Lawani aujourd’hui décédé.
fraction (22e dossier)
Formation de jugement
Président : Guillaume Dossa Laly
Assesseurs : David Anani et Christelle Adonon
Ministère public : Gilbert Ulrich Togbonon
Greffier : Me Ferdinand Montcho