Le Président de la République, Patrice Talon a ouvert les vannes pour que se répandent sur le Bénin, une pluie de paix et une pluie de réconciliation nationale. Conscient des frissons entre acteurs politiques, le Chef de l’État qui a entamé une tournée nationale n’a cessé de proclamer la paix sur le pays. ” L’heure de la réconciliation a sonné. Moi j’ai pardonné, l’État a pardonné, la République a pardonné. C’est à vous maintenant de pardonner. “, a déclaré Patrice Talon le jeudi 12 novembre 2020 à Savè. À Parakou, le Président de la République a affiché son souhait de se réconcilier avec son prédécesseur Boni Yayi avec qui, il est en froid depuis quelques temps. Patrice Talon a demandé aux sages de travailler à ce qu’il se retrouve avec son ” aînés ” le plutôt possible à Parakou ou à Tchaourou. Il s’agit pour le chef de l’État d’une action de réunification totale du pays avec certains acteurs politiques en rupture de communication depuis les législatives d’avril 2019. Le 13 novembre, soit 24 heures après cet appel à la paix et à la réconciliation du Chef de l’État, Yêkini Assika, le président national de l’association des chasseurs du Bénin a réagi. ” Il est le père de la nation, il a dit qu’il a demandé pardon, la République aussi. Quelqu’un à qui l’on demande pardon et il refuse est un criminel”, a réagi Yêkini Assika donnant suite ainsi au pardon présidentiel. Mais cette dynamique qui agrée les populations tarde à prendre chez les acteurs politiques notamment ceux qui se réclament d’une opposition radicale. La semaine dernière, le Parti Communiste du Bénin ( PCB), à travers un communiqué a émis des réserves quant au discours de paix du Président Patrice Talon. Les conditions que pose le parti pour entrer dans la dynamique de paix sont logées dans un passé douloureux que le Présent Patrice Talon essaye de vite faire oublier aux Béninois. Alors que l’on travaille à refermer la page des différends, certains acteurs politiques évoquent des faits qui relèvent du domaine judiciaire. Ce lundi 16 novembre 2020, l’un des caciques du parti d’opposition Les Démocrate a aussi réagi. Il s’agit de l’ancien secrétaire général du gouvernement, Alassane Tigri. Réagissant à la réconciliation entre Patrice Talon et Boni Yayi, Alassane Tigri fait savoir qu’il ” faut que l’ouverture soit faite pour qu’il n’y ait pas seulement un dialogue entre [ les deux hommes d’État]. Il faut qu’il y ait un dialogue national afin que les questions cruciales qui se posent à notre pays en ce moment soient discutées sans tabou “. Entre les lignes de ces différents discours qui fusent des rangs de l’opposition, l’on aperçoit une froideur à saisir la perche de la paix et de la réconciliation tendue par le Président de la République, Patrice Talon. En revenant sur les éléments d’un passé douloureux qu’il faut transcender et pouvoir regarder ensemble vers l’avenir, l’opposition s’engouffre dans une radicalité qui finira par desservir le pays. La paix est un processus auquel doivent prendre part toutes les parties. Monter les enchères est souvent un choix paralysant pour le processus de paix. La dynamique de paix et de réconciliation des filles et fils du Bénin doit continuer et se mettre au service du progrès.