A travers une décision prise le 6 novembre 2020, les instances dirigeantes du parti Bloc Républicain ont infligé un blâme au premier secrétaire général adjoint chargé de l’organisation des structures décentralisées du parti, Jean-Michel Abimbola. A ce titre, il est interdit de toute participation aux activités du parti, notamment aux réunions du Bureau exécutif national et à celles du Bureau politique jusqu’à nouvel ordre. Cette décision fait suite au rapport du comité de discipline relatif à la destitution de la Maire élue du Bloc Républicain de la commune d’Adja-Ouèrè. Selon des sources proches du parti, cette décision est en réalité mue par l’implication de Jean-Michel Abimbola dans la non réélection de l’ancienne Maire de la commune d’Adja-Ouèrè, Karamatou Fagbohoun. Une contestation prônée par six conseillers communaux issus de l’ancien parti de Jean-Michel Abimbola. En effet, après l’élection de la maire, la Cour suprême a invalidé le siège d’un élu Bloc Républicain suite à un recours. Le parti s’est ainsi retrouvé avec 12 conseillers contre 12 pour l’Union Progressiste. A la première convocation pour élire le nouveau maire, 6 conseillers contestataires du Bloc Républicain avaient boycotté la séance. Ils ont d’ailleurs sorti un communiqué pour désapprouver la désignation de la Maire Fagbohoun pour le compte de la reprise de cette élection. Par conséquent, le Bloc Républicain n’avait plus eu la possibilité de décider d’un accord de gouvernance avec l’Union Progressiste. A la reprise du vote, lesdits conseillers ont apporté leur soutien au candidat de la liste adverse. Ce qui a permis à cette formation politique de prendre le contrôle de la mairie de concert avec les 6 conseillers du Bloc Républicain. Les mêmes sources renseignent qu’après ce camouflet, le parti Bloc Républicain a diligenté une commission d’enquête qui a détecté les auteurs de cet acte. Cette enquête s’est soldée par un rapport du Comité de discipline ayant demandé une sanction à l’encontre du premier Secrétaire général adjoint du parti, Jean-Michel Abimbola. Puis réuni le 5 novembre 2020, le Bureau exécutif national a entériné la demande du comité de discipline.
Le poste ministériel de Jean-Michel Abimbola menacé ?
La réforme du système partisan produit déjà ses effets. En effet, de mémoire de politiciens béninois, c’est la première fois que l’indiscipline au sein d’une formation politique est sanctionnée de main forte. En effet, la sanction que le parti Bloc Républicain a infligée à son premier secrétaire général adjoint chargé de l’organisation des structures décentralisées, Jean-Michel Abimbola est non seulement une première, mais ne manquera pas d’avoir des répercussions. La plus immédiate est le reflet de ladite sanction sur sa participation au gouvernement, vu que c’est au nom du parti qu’il siège à l’actuel Gouvernement de la Rupture en tant que Ministre du tourisme, de la culture et des arts. Etant donné que ses pairs Républicains ne lui font plus confiance du fait de la nébuleuse affaire dans laquelle il se serait impliqué, ceux-ci pourraient demander son limogeage du Gouvernement, ou lui-même pourrait prendre acte de ce retrait de confiance et démissionner de son propre gré. Mieux, en raison de ce que le chantre de la réforme du système partisan est le président de la république qui tient à la moralisation de la vie publique dans tous les sens, il pourrait également décider de démettre le militant blamé, Abimbola de de son poste au sein de l’exécutif pour donner corps à la décision du parti et montrer à tous que les temps ont changé. Par ailleurs, d’autres sources annoncent que dans les tous prochains jours, les sanctions vont descendre au niveau des militants à la base, notamment les conseillers, qui sont les vrais acteurs de la réelection de la Maire Karamatou Fagbohoun, ainsi que ceux qui ont bafoué les décisions du parti dans le cadre de la désignation des exécutifs communaux.