En évaluant les réalisations faites sous sa présidence au profit des populations, et ce dans le cadre du Programme d’action du gouvernement, le chef de l’Etat, au cours de sa tournée nationale, a déclaré notamment à Dassa-Zoumè : « Nous avons en 5 ans fait ce que personne n’a jamais fait ! ». Pour Patrice Talon, les résultats sont palpables dans maints domaines dont entre autres : cantines scolaires, énergie électrique, routes, eau… Même s’il semble célébrer ces performances avec son peuple à qui il attribue plus ce mérite, il faut néanmoins admettre que le chantre de la Rupture aurait voulu faire mieux, surtout le miracle ; s’il n’avait pas été, comme lui-même l’a dit, surpris par les 5 ans qui sont passés très vite. Pour preuve, Patrice Talon continue de recevoir beaucoup de doléances des populations sur des préoccupations qui leur tiennent à cœur. Et sur place, le président de la République prend des décisions sur fond de promesse pour les calmer.
Au fait, que Patrice Talon et son gouvernement aient hissé le Bénin à un piédestal jamais égalé, et que dans le même temps il continue de faire des promesses quant à la satisfaction de besoins pressants des populations, à quelques semaines de la fin de son mandat, il faut s’en préoccuper. Normalement le chef de l’Etat devrait effectivement battre tous les records. Tous les ingrédients sont réunis pour qu’il ait une telle performance et même plus. En effet, contrairement à ses prédécesseurs, c’est sous Patrice Talon qu’il y a eu restriction des libertés. Donc sa mandature n’a pas été agitée. La Rupture n’a presque pas connu de marche et grève d’étudiants, de marche et grève des enseignants toutes catégories confondues, de marche et grève des magistrats, de marche et grève des agents de la santé. La mandature Talon n’a pas été non plus perturbée par de grandes marches de l’opposition qui est d’ailleurs diminuée de certains de ses lieutenants qui se trouvent aujourd’hui à l’extérieur. Lorsqu’on a la majorité des médias acquis à sa cause, le Parlement, les conseils communaux, une facilité d’aller lever des fonds presque sous quinzaine sur le marché régional, révisé la Constitution pour aller au développement, instauré des Agences dont certaines supplantent des ministères, y-a-t-il de raison de ne pas faire des prouesses ? Encore que pour ce qui est de la réalisation de certains chantiers, des Béninois disent ne rien maîtriser du processus allant jusqu’à l’attribution des marchés aux entreprises adjudicataires. En dépit de tous ces ‘’avantages’’ sur ses prédécesseurs, il n’est pas évident que certains chantiers du Pag se concrétisent avant avril. D’autres seront même lancés à partir de janvier pour durer deux ans. C’est-à-dire au-delà du quinquennat unique normalement sollicité pour faire le job et produire le miracle. Eu égard à tout ce qui précède, il y a bien des raisons pour Patrice Talon d’avoir des remords quand bien même il semble dire que quelque chose d’inédit a été fait durant les cinq années de sa gouvernance.