Le Chef de l’Etat, au début de sa tournée, a fait part de son intention de faire table rase du passé et faire la paix avec son prédécesseur, l’ancien Président Boni Yayi. Un message prononcé à nouveau à Parakou où le Président Patrice Talon a demandé aux sages et têtes couronnées d’œuvrer pour la réconciliation entre Boni Yayi et lui. Et depuis, des réactions fusent de toutes parts. Mais pour le Collectif pour la sauvegarde de la démocratie au Bénin (Csdb), il y a des préalables avant toute réconciliation. Selon le Collectif, répondre favorablement à cette demande de réconciliation du président sans ces préalables, «c’est tourner le dos aux désirs, souffrances et aux aspirations du peuple et oublier tous nos martyrs et toutes nos victimes ». Entre autres préalables évoqués, dans le communiqué rendu public, le Csdb exige le point des morts et blessés, des disparus à la suite des répressions militaires, notamment des mois de février, avril et des 1er et 2 mai 2019 à Kilibo, Savè, Kandi, Tchaourou, Cotonou. Il faut aussi opter pour «l’annulation de tous les procès politiques tenus à ce jour et la fin de ces procédures judiciaires arbitraires et iniques qui bafouent les droits des accusés à une pleine et entière défense », et la «libération immédiate des personnes détenues pour raison politique, et camouflées sous motif de droit commun tels METONGNON Laurent et ses Co-accusés, etc ». Par ailleurs, le Csdb plaide pour une «enquête sur tous les cas de persécutions, enlèvements, arrestations, emprisonnements et agressions physiques des opposants et activistes du web et la fin de ces agissements dans le pays » ; la fin à la chasse contre les opposants politiques et le retour des exilés politiques. L’abrogation de toutes les lois scélérates et liberticides, la suppression de la Criet ainsi que la délivrance de tous les papiers d’existence légale à tous les partis politiques existants et sans exclusion ont été évoquées.