Les élections professionnelles sont prévues pour le 10 décembre 2020, soit dans quelques jours. Et déjà, les confédérations et centrales syndicales peaufinent leur stratégie afin de se retrouver parmi les centrales les plus représentatives. Après avoir longtemps dénoncé des machinations ne garantissant pas la transparence du processus, la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) sonne depuis peu, la mobilisation. Cependant, d’autres voix s’élèvent pour dénoncer des manœuvres…
A travers une série de communiqués relayés sur les réseaux sociaux, la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) a haussé le ton pour dénoncer des actes ne garantissant pas la transparence des élections professionnelles. Comme si ces dénonciations ont laissé indifférentes les autorités compétentes, la Confédération se contente depuis quelques jours de mobiliser ses militants sur tout le territoire national dans l’optique de maximiser ses chances. Dans une correspondance adressée aux militants à la base par le directeur de campagne de la Cstb, Julien Adjinda a lancé un appel aux travailleurs. “Voici venues les élections professionnelles, le moment où vous renouvelez votre confiance en la CSTB et en faire de nouveau, la plus représentative des Centrales et Confédérations Syndicales du Bénin, la seule à même de défendre vos intérêts et de conduire vos luttes. C’est à vous d’organiser et de gagner la bataille des élections professionnelles“, lit-on dans le communiqué. Ainsi, les travailleurs ont été invités à s’organiser pour assurer la victoire dans chaque structure concernée. Notons que sont concernées par les élections professionnelles, les structures de l’Administration générale (tous les services déconcentrés des ministères), les démembrements de l’Administration centrale des finances (Recettes des finances, Recettes-Perceptions, Délégations du Contrôle Financier, CPMP, etc.), les directions et agences des Banques et autres Institutions financières, les centres de santé et hôpitaux, les écoles (primaire et secondaire), les universités, les mairies, les entreprises industrielles, la Police, la Douane, les Eaux, Forêts et Chasse, etc. Les travailleurs sont aussi appelés à se mobiliser contre la fraude. « Nous voulons des élections transparentes sur la base de l’arrêté N°047/MTFP/DC/SGM/DAF/DGT/SA/051SGG20 DU 12 OCTOBRE 2020 portant création, attribution, organisation et fonctionnement du comité électoral national et des comités électoraux départementaux, notamment en son article 8 qui énumèrent toutes les opérations électorales, (vote avec des urnes, bulletins, isoloirs, “cachés à voter”, “cachés non utilisés”, des cadenas et des scellés, des cantines, etc.). Les élections doivent devenir les sujets de débats d’actualité au drapeau, à la cantine, au terrain, dans les salles de sport, au marché, etc. La campagne électorale ne doit pas occulter les revendications actuelles, générales et sectorielles“ précise la direction de campagne. Ce lundi, 23 novembre 2020, la Cstb a également organisé une conférence publique sur les élections professionnelles.
D’autres voix dénoncent…
Le Collectif pour la sauvegarde de la démocratie au Bénin (Csdb) dénonce des manœuvres et s’oppose à la “nomination des représentants des travailleurs“ et “ au vote électronique et à l’implication de la CENA non prévus par le décret gouvernemental en vigueur“. Dans un communiqué de presse signé de son coordonnateur, Justin Azankpo, le Collectif exprime ses doutes quant à la transparence du scrutin prévu pour le 10 décembre prochain. « Le Csdb dénonce énergiquement et vigoureusement les manœuvres en cours du gouvernement de la Rupture pour nommer les représentants des travailleurs et appelle le peuple à dire NON!…Notre mémoire est vive et se souvient toujours de la nomination des autorités rectorales et doyens des facultés universitaires en violation répétée et flagrante des franchises universitaires; la nomination, dans le sang, de 83 individus comme députés, tous issus d’un parti politique bicéphale initié par le chef de l’État et installés comme parlement à l’Assemblée Nationale; la nomination de la quasi-totalité des conseillers et des maires dans le pays…Le pouvoir de la Rupture veut appliquer ce modus operandi au monde syndical où auront lieu, le 10 décembre prochain, les élections des représentants des travailleurs par l’introduction frauduleuse de nouvelles dispositions non prévues dans le décret gouvernemental qui régit ce processus. Il s’agit du vote électronique et l’intervention de la Cena » dénonce le Collectif. Il appelle toutes les catégories socioprofessionnelles du pays à œuvrer pour un scrutin transparent.