Presqu’une éternité que cette situation perdure dans les Collines. Depuis la désignation des chefs-lieux des 12 départements au lendemain de l’avènement au pouvoir du président Patrice Talon et le décès de son tout premier préfet, la préfecture Dassa est devenue un mirage. Des années sont passées, des voix se sont élevées mais, jusqu’ici, la situation est restée telle. Pourtant, il serait vraiment difficile de la justifier par le manque de cadres compétents pour continuer l’œuvre entamée par le regretté Donatien Nonhouégnon. S’il est vrai qu’après la désignation des chefs-lieux, dans la plupart des nouveaux départements créés, les infrastructures faisaient cruellement défaut, cela n’a non plus empêché que le travail se fasse tant bien que mal. A raison donc, les populations des Collines ne pouvaient pas rater l’occasion de la tournée du chef de l’Etat pour ne pas lui faire toucher du doigt un vide qui commence par devenir inquiétant. Sans aucun doute, avec le cumul qui s’impose au préfet du Zou, le président Patrice Talon s’en est rendu compte et ne devrait plus tarder à agir.
Maintenant, avant de s’avancer sur un terrain glissant, il y a lieu de tenir compte des réalités sociologiques afin d’éviter d’envoyer encore à la préfecture des Collines, un autre mouton de sacrifice. En plus clair, si Dassa a finalement été choisie comme chef-lieu du département des Collines, c’est au grand dam de Savè et de Savalou. Alors, pour éviter que le remplacement de Donatien Nonhouégnon ne débouche au cauchemar, il ne serait pas exagéré de procéder à de larges consultations. Evidemment, cela relève des prérogatives du ministre de l’intérieur et du chef du gouvernement. Dans tous les cas, ce vide dans le département des Collines malgré l’intérim assuré par le préfet du Zou n’a fait que trop durer. D’ailleurs, avec la gouvernance de la Rupture, il faudra se poser des questions sur cette difficulté à pourvoir aux postes vacants. Ceci, puisqu’en dehors de la préfecture des Collines, celui du Littoral enregistre également, depuis pas mal de temps, une situation similaire. Alors, il est à espérer qu’après sa descente sur le terrain, le président Talon ait compris la nuisance de ces vides sur le plan de la gouvernance décentralisée et agisse en conséquence. Enfin, le plus tôt serait le mieux.