Bien que le secteur mondial de l’énergie ait été affecté par la pandémie du Covid-19 cette année, le pétrole étant le plus durement touché en raison de sa dépendance à l’égard de l’industrie des transports en difficulté, le gaz a été moins exposé aux chocs de 2020, selon l’Africa Energy Outlook 2021.
Selon le rapport Outlook, qui a été récemment publié par la Chambre africaine de l’énergie, la production de pétrole et de gaz du continent africain devrait augmenter l’année prochaine, même si la production de 2020 avait été « mitigée ». « Il va sans dire que l’Afrique a connu sa part de moments difficiles, cette année. Même si les activités pétrolières et gazières ont été touchées, l’optimisme concernant les projets africains, le régime fiscal et les investissements existe toujours, mais nous oblige tous en tant que parties prenantes à faire plus. Il y a toujours eu une opportunité dans des temps difficiles et sans précédent, ce qui nous donne beaucoup à espérer », a indiqué NJ Ayuk, président exécutif de la Chambre africaine de l’énergie.
Bien que le marché mondial du gaz faisait face à une surabondance de (gaz naturel liquéfié) GNL avant le Covid-19, entraînant des prix encore plus déprimés alors que l’impact de la pandémie sur la demande commençait à prendre effet au début de 2020, l’Afrique de l’Ouest a été en mesure de profiter de ces prix bas, selon les perspectives. Par exemple, le projet Tema LNG est le premier hub de GNL offshore en Afrique subsaharienne et sera bientôt en mesure d’approvisionner le Ghana et ses voisins en gaz bon marché et fiable, en concurrence avec des options d’approvisionnement locales irrégulières et plus chères, selon les experts en énergie.
Les prévisions ont noté qu’il pourrait maintenant y avoir une opportunité de stimuler davantage la consommation intérieure de gaz en Afrique, soulignant les avantages économiques et de développement que les investissements d’infrastructure à grande échelle comme l’usine de Tema LNG peuvent avoir sur leur pays et la région au sens large.
« L’expansion des infrastructures pour remplacer le diesel, l’utilisation accrue du gaz dans le mix énergétique et du gaz à des fins industrielles sont autant d’initiatives qui bénéficieraient du faible coût actuel du gaz. La monétisation du gaz est encore plus logique en Afrique, étant donné les très fortes intensités de torchage du continent. Alors que l’Afrique bénéficie d’hydrocarbures conventionnels et faciles à extraire, l’incapacité à empêcher le torchage de gaz catapulte néanmoins le continent vers le continent globalement le moins efficace en carbone avec environ 31 kilogrammes de CO2 émis par baril équivalent pétrole produit », a déclaré Outlook.
Cependant, la Chambre africaine de l’énergie a exhorté les producteurs de ressources naturelles du continent à maintenir la compétitivité du secteur et à créer des emplois, mais a également averti que les parties prenantes de l’industrie devaient réformer le secteur pour faire face à des marchés incertains qui devraient subir une réduction de 30 milliards de dollars (plus de 16 530 milliards FCFA) des dépenses en capital.
Outre la réduction des dépenses de 30 milliards de dollars, la Chambre a identifié 80 milliards de dollars (44 080 milliards FCFA) supplémentaires d’investissements dont l’approbation dépendra de l’amélioration des conditions du marché, « ainsi que des réformes politiques et fiscales audacieuses des régulateurs africains ».
Source : afrik.com