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Cadhp/ Demande de rétablissement du droit de grève au Bénin: Les centrales et autres syndicats du public interpellés

Publié le mardi 8 decembre 2020  |  Matin libre
Anselme
© aCotonou.com par DR
Anselme Amoussou,Secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (Csa)
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La réaction des Centrales attendue
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Alors que les députés de la septième législature avaient retiré le droit de grève aux secteurs de la justice, de la santé ou encore de l’éducation en décembre 2017, ils ont été pris à partie par la Cour constitutionnelle. Cette dernière en jugeant le projet de loi votée non-conforme à la Loi fondamentale a renvoyé les parlementaires à leur copie. En son temps, pour les travailleurs, la société civile, les centrales syndicales et autres défenseurs des droits de l’Homme et des libertés, c’était une décision salutaire. Car selon eux, la grève constitue la seule arme qui permet aux travailleurs surtout dans la fonction publique d’obtenir de l’Etat, la satisfaction des revendications. Mais, c’était sans compter sur l’intrépidité de ces députés. Trop courte pour durer, cette joie des travailleurs juste quelques mois après cette petite victoire, s’est à nouveau transformée en colère et tristesse. Car pour la nouvelle tentative réussie en octobre 2018, en lieu et place de la suppression, ce droit a été selon le législateur, encadré. Ainsi, depuis le 5 octobre 2018, les fonctionnaires au Bénin n’ont plus droit qu’à dix jours de grève au maximum dans l’année, alors qu’ils allaient même jusqu’à quatre jours voire cinq jours par semaine. Suscitant à nouveau un tollé, cette loi en vigueur ne donne plus de marge de manœuvre à ces agents de l’Etat, de revendiquer convenablement par ce moyen de pression. A les en croire, cet encadrement est une suppression qui ne dit pas son nom, puisque d’ailleurs soumise à plusieurs conditions. A l’instar donc de ce droit qui n’est plus acquis, plusieurs autres lois ont été votées par le régime de Patrice Talon et qui sont considérées par ces travailleurs, par l’opinion publique nationale et internationale, comme des lois scélérates qui ne protègent pas l’employé et ne garantissent non plus, un emploi stable. Voilà que deux ans après la promulgation de cette loi sur la grève, la justice Africaine donne raison aux travailleurs et demande l’abrogation de cette disposition. En effet, La Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (Cadhp) a rendu vendredi 4 décembre 2020 un nouvel arrêt contre le Benin. Dans cette décision, elle demande en clair, le rétablissement du droit de grève et ce, dans un délai de six mois. Mieux, les juges ont aussi demandé l’abrogation de « l’article 2 de la loi 2018-34 du 05 octobre 2018 modifiant et complétant la loi n°2001-9 du 21 juin 2001 portant exercice du droit de grève au Bénin ». En d’autres termes, les onze juges de la Cour désavouent le Bénin, à propos de cette loi.

Les centrales et autres syndicats interpellés…

Alors qu’ils n’ont jamais digéré cette restriction voire interdiction de leur droit depuis plus de deux ans, les centrales, confédérations syndicales et autres syndicats des travailleurs n’ont, depuis ces deux ans, manqué d’occasion pour déplorer ce fait. Puisque, avec le gouvernement actuel, ils ont toujours dénoncé une certaine usure dans les démarches et la prise de certaines décisions qu’ils jugent cavalières, mais pourtant les concernant. Aujourd’hui que la justice vient à leur secours en leur donnant appui et raison, quelle sera leur attitude ? Que feront-ils ? Reviendront-ils à la charge en surfant sur cet arrêt de la Cour d’Arusha ? Pour l’heure, rien n’est si sûr. Car depuis, aucune voie de leur côté ne s’est encore curieusement levée pour commenter ou apprécier la décision. En attendant qu’ils ne montent éventuellement au créneau, il est important de rappeler qu’ils sont les plus concernés par ce verdict. De ce seul fait, ils sont donc interpellés.

J.G
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