En attendant les communes d’Abomey-Calavi et de Cotonou pour clôturer la tournée de reddition de comptes dans les communes qu’il a initié, le président Patrice Talon a rencontré les populations de Ouidah, mardi 8 décembre dernier.
Mardi 8 décembre. 16h 33 minutes. Le chef de l’Etat fait son entrée dans la salle de la Maison de la culture de Ouidah. Toutes les personnes présentes se lèvent. S’ensuit une standing ovation d’environ trois minutes. C’est l’accueil du fils du terroir, le
« Gléxwévi djidji» . L’étape de Ouidah dans la tournée de reddition de comptes du chef de l’Etat n’a pas dérogé au protocole.
Première étape, l’allocution du maire de la ville, Christian Houétchénou. Mais avant, comme pour sceller un nouveau pacte dans la vie de cette cité aux mille merveilles touristiques, un patriarche entonne un chant d’appel à l’union et à la fraternité repris en chœur par la salle, sous le regard admiratif du président de la République.
L’élu de la ville remerciera alors le chef de l’Etat pour avoir décidé de passer, à la faveur de cette tournée, à Ouidah pour faire le bilan de son action. « L’enthousiasme qui anime Ouidah et qui se montre par la forte mobilisation spontanée témoigne de la fierté, de l’admiration et des félicitations pour l’immense travail abattu pour révéler positivement le Bénin au monde entier », indique le maire.
Ouidah sonne comme une marque de courage et d’abnégation, révèle-t-il. « Cette fierté, nous la devons à votre vision, à votre gouvernance. Depuis avril 2016, les Béninois se remettent peu à peu d’un passé qui ne les honorait plus » pour se rallier à une vision soutenue par une gestion rigoureuse qui propose aux citoyens de consentir des sacrifices pour bâtir la nation, poursuit-il. Et comme un peu partout dans le pays, pour Ouidah, c’est le soleil d’un nouvel espoir qui s’est levé. La ville longtemps délaissée, se voit promise à un avenir meilleur grâce au président de la République, se réjouit-il. Ouidah salue particulièrement la réforme du système partisan dont les effets sont perceptibles dans la cité des Kpassè. Un jour nouveau se lève, laisse entendre l’édile. Idem pour les nouvelles dispositions constitutionnelles sur la chefferie traditionnelle pour en finir avec les divisions dans les familles, souligne le maire.
Changer le visage de Ouidah
Berceau mondial du Vodoun avec une riche histoire et culture, cette terre sacrée de 964 km² avec plus de deux cent mille habitants et située à 40 km à l’ouest de Cotonou regorge d’atouts majeurs : ses multiples potentialités touristiques. D’ailleurs, sa transformation enclenchée sous l’ère de la Rupture vise à en faire la pupille touristique de l’Afrique de l’Ouest. « Des milliers de touristes se bousculeront bientôt à ses portes », promet Christian Houétchénou. De nombreux chantiers ouverts çà et là dans la commune préfigurent de son avenir dans les années à venir, se réjouit-il.
Le fort portugais en réhabilitation, le musée international de la mémoire des esclaves, la place aux enchères dont les travaux ont démarré, la construction de la route des esclaves, le complexe hôtelier de la Marina, la porte du non retour, la place Zomatchi, la station balnéaire qui propose des services de haut standing aux touristes, des travaux d’aménagement sur différentes escales, le stade omnisports dont les travaux sont presque achevés… Ouidah a amorcé la pente ascendante qui la hissera au rang d’une cité touristique fière de son passé et dont le présent rehaussé la préfigure à un futur radieux. Son maire en est tout heureux et a profité de cette occasion de reddition de comptes pour dire au président de la République et à son gouvernement combien heureux sont ses concitoyens et lui.
Mais la ville ne respire pas que les réformes et la réhabilitation touristique. Comme les 76 autres communes du pays, elle bénéficie d’une meilleure alimentation en eau potable. Son réseau électrique continue de s’étendre. Ses écoliers jouissent de3 repas chauds dans les cantines scolaires. Elle voit le marché de Pahou, l’un des plus importants lieux de commerce en pleine reconstruction. Dans presque tous les arrondissements se trouvent désormais des commissariats. Elle est bien prise en compte dans les réformes sanitaires, dans le développement du numérique et ses femmes jouissent déjà du microcrédit Alafia, sans oublier que le gouvernement est parvenu à régler la crise des Coopératives d’aménagement rural (Car), permettant ainsi à la filière palmier à huile de reprendre son envol.
Ce qui fait aussi la fierté du maire Christian Houétchénou, c’est que la Fondation Claudine Talon a impacté des populations de la commune, notamment celles de Djègbadji. Elles ont bénéficié d’eau potable. L’école de la localité a aussi bénéficié de modules de salles de classe avec bureau et magasin plus alimentation en eau potable. Relever le défi de la renaissance de Ouidah passe aussi par l’ouverture de son centre universitaire. Doléance principale du maire pour sa cité qu’il dépeint comme une citadelle multiculturelle et multicultuelle. « Vous avez réussi l’impossible en cinq ans, encore cinq ans et le Bénin deviendra une nation phare, une nation révélée », projette le maire de Ouidah.
Renaissance !
« Je suis sensible à l’honneur que me fait Ouidah pour ce que j’ai pu constater depuis mon entrée dans la ville… Tellement, je suis ému », dira en propos liminaire le président Patrice Talon. Aussi, regrette-t-il de n’avoir pas pu souvent venir rendre compte de sa mission. Mais il se réjouit d’y être enfin, non seulement pour échanger avec les populations, mais aussi pour recueillir les appréciations, remarques et suggestions.
Vaincre cette fatalité qui commençait à établir la certitude que les manques des Béninois relèvent d’une situation normale, c’est la première exhortation du chef de l’Etat. A force de répétition, nos difficultés et nos doléances deviennent un refrain. La litanie des manques, besoins et difficultés est telle qu’il faut prendre le pari d’inverser la tendance, a recommandé le président de la République.
Néanmoins, relève-t-il, le chemin parcouru par le Bénin ces cinq dernières années laisse croire à sa renaissance. « Notre pays n’est plus le même… Nous avons changé nous-mêmes. Notre grandeur réelle se révèle à nouveau à nous-mêmes et au monde entier. Le Bénin est déjà une grande nation », souligne-t-il. Il va saisir cette occasion pour réitérer son vœu de mettre fin à la dilapidation des ressources. Depuis plusieurs années, cette situation a privé le pays des biens préalables au développement comme les routes, l’électricité, l’eau, les infrastructures, indique le chef de l’Etat. « C’est pour cela que nous réclamons ces biens fondamentaux depuis des années. Nous avons trainé les mêmes requêtes depuis », illustre-t-il. Des grands projets touristiques du Programme d’action du gouvernement, il en dira aussi quelques mots. Il va rassurer ses compatriotes de Ouidah en particulier et du pays en général que le Bénin est parti pour être une grande destination touristique. Il leur demandera même d’être patients, car
« quelque chose de grandiose se déploie ». Mais, prévient le chef de l’Etat, la renaissance passe par l’effort. « L’effort que nous consentons, c’est pour en jouir. Le pays ne permettra plus que quelqu’un, par son incompétence et sa mauvaise volonté, nous ramène en arrière. Collectivement, nous n’avons pas été bons mais désormais il faut tenir cet acquis, le défendre. Peu importe celui qui sera le prochain président, le train est sur les rails », a soutenu fièrement le président Patrice Talon.