Le Port Autonome de Cotonou, qui a connu sa construction et mise en exploitation en 1965, avec une extension en 1982, a renforcé sa position dans la région pendant les années passées. Les développements se sont déroulés lors des années, par exemple avec la construction du Bénin Terminal et la zone des hydrocarbures en 2016. Mais afin de préparer le Port pour les vrais défis de l’avenir, au niveau de l’infrastructure, ainsi que la gestion, le Gouvernement béninois a exprimé sa volonté pour un plan de développement en Mai 2018.
Plan directeur
À la suite de l’approbation du contrat de gestion avec le Port of Antwerp International, un Plan directeur a été élaboré et présenté au Conseil d’administration en Septembre 2018. Après l’accord, le projet connaissait sa conception et appelait le début d’un grand projet d’infrastructure, avec un impact énorme pour le développement du Port de Cotonou. Chaque projet d’une telle dimension, doit bien être étudié, préparé et approuvé. Il s’agit de plusieurs facteurs à prendre en compte, en considérant la complexité de l’environnement dans lequel le projet doit être exécuté. Il faut tenir également compte par exemple des contraintes procédurales et administratives puis des aléas de parcours. Le Directeur général du Port Autonome de Cotonou explique : ‘’Afin de réaliser un projet d’une telle magnitude, il y a un processus à suivre. La phase de la construction même est toujours la dernière phase. Avant que la première pelle soit mise dans le sol, le dossier doit bien être étudié et approuvé (…) Tout commence avec l’initiative, en suite le lancement du projet. Ceci inclut l’étude de faisabilité à exécuter, ainsi que définir le projet et l’estimation en détail des besoins ‘’. Les études de conception, ce qui couvre les études conceptuelles et la conception préliminaire et détaillée, sont nécessaires pour commencer la 3ème phase d’approvisionnement et passation de marchés de travaux. La phase 4 est finalement la réalisation des travaux. Mais même l’exécution des chantiers de travaux est répartie en phases, comme la préparation, la construction et finalement la mise en service. Le Port autonome de Cotonou a divisé le Plan directeur dans 4 grands projets principaux :
Le Terminal 5
L’extension du bassin et la rénovation du Quai Nord
Création du Parking tampon à Zongo et construction d’un accès centralisé dans le Port
Développement d’une zone logistique dans l’enceinte portuaire.
En addition, le Port autonome de Cotonou a été appointé dans le rôle de maitre d’ouvrage pour les travaux de modernisation du Boulevard de la Marina et la construction du Centre des Affaires Maritimes.
Terminal 5
‘’Le projet Terminal 5 contient 5 sous-projets’’, nous informe Kristof Van den Branden, le Directeur Commercial et du Marketing du PAC. ‘’Il s’agit de la création de 22ha de nouveau terrain dans la mer, à l’Est de la traverse actuelle. Ensuite, il y a la création de 2 postes à quai de 550m au total. Afin de protéger le Port de la mer, la digue sud sera élargie de 350 mètres, et la Traverse existante sera démolie. Finalement, une profondeur de 15m sera draguée pour le nouveau Terminal 5.’’ Selon Van den Branden, le concessionnaire de Terminal 5 devra exploiter ce nouveau terminal aux normes internationales, afin de bien gérer la capacité créée de +/- 2.5 mln tonnes par an. Joris Thys annonce que le Port est sur le point d’entrer dans la phase 4 pour le projet Terminal 5: la construction. Les différents constructeurs internationaux ont soumis leurs propositions commerciales et techniques au cours du mois de Novembre. Le PAC a analysé les offres et a présenté le dossier à son ministère tutelle pour la décision finale. Il est attendu que cette décision sera prise par le Conseil des Ministres au cours de ce mois de Décembre 2020.
La route vers la construction
Joris Thys Directeur général du PAC
‘’L’équipe du Port Autonome de Cotonou a vraiment travaillé dur pendant les 2 années passées pour se trouver sur ce point. Comme je vous ai expliqué, nous avons finalisé une multitude d’études d’abord.’’ Joris Thys informe avec passion les différentes parties qui étaient impliquées : ‘Il y eu 7 études principales pour le Terminal 5, exécutées pendant les 2 années passées. Tout d’abord, l’étude de faisabilité par Artelia. Ils sont des experts d’ingénierie pour des grands travaux d’infrastructures. Ils avaient d’expérience au Bénin et ils ont des projets de référence disponibles. Cette étude de +/- 133 millions FCFA a été financée par ENABEL, l’agence de développement Belge au Bénin’. Le Directeur général liste ensuite les autres études exécutées : une étude de conception préliminaire et d’ingénierie avec un dossier de plans et la création du dossier d’appel d’offres pour les constructeurs par le spécialiste Allemand Sellhorn. Le coût, qui a été financé également par ENABEL, est de 138 millions FCFA. Une étude géotechnique a été exécutée au début de 2020 par la société CHEC, financée par le Port autonome de Cotonou pour un montant de 670 millions FCFA. Cette étude était nécessaire afin de déterminer la condition du sol sur terre et sur mer. Une équipe d’au moins 25 personnes a fait des forages et sondages. Les essais au laboratoire ont été faits par CHEC avec assistance du Centre national d’Essais et de Recherches des Travaux Public ici à Cotonou. Le CNERTP dispose d’un bon laboratoire, où une partie des 936 tests et analyses pouvaient être exécutés. Ensuite, la société Fugro, le leader mondial spécialisé en géo-data, était appointée pour l’exécution de levés de sismique réflexion. Cette étude faite, une analyse du fond marin dans la zone où le nouveau terminal et la digue seront situés. L’étude a montré la présence d’une épave d’un navire dans la zone de construction. Par conséquent, la société Bénin Scaphandrier, un expert de travaux sous-marin basé à côté du Port de Pêche à Cotonou, a été appointée pour inspecter l’épave. 3 plongeurs et une équipe de support ont accompli cette mission avec succès. Kristof Van den Branden ajoute encore que le projet Terminal 5 a également été soumis à une étude d’impact environnemental et social. Cette étude est primordiale pour obtenir tous les permis de construction requis. Le Cabinet Safa Group de Bénin a pris cette tâche en charge. Il a travaillé avec leurs experts Biologistes, Analystes, Géographe Planificateur et statisticiens pour composer le dossier de presque 200 pages. Joris Thys résume : ‘’Après que le Conseil des Ministres approuvera le constructeur, nous aurons l’opportunité de fixer le planning des travaux. Ceci va donner une grande satisfaction, car tous les travaux dès fin 2018, avec tous les dossiers d’appel d’offres pour les bureaux d’études, tous les rapports écrits, toutes les réunions et préparations, résulteront finalement dans le commencement des travaux de construction dans le Port. Et nous serons fiers de montrer le progrès de ces travaux aux chers membres de la communauté portuaire et par extension à la population béninoise.’’
Extension Bassin et rénovation du Quai Nord
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Mais l’équipe du Port autonome de Cotonou ne fait pas les choses l’un après l’autre. En simultanéité avec toutes les préparations pour le projet Terminal 5, un trajet similaire est en cours pour le projet de l’extension du bassin et le renouvellement du quai nord. ‘’Nous allons élargir le bassin portuaire avec 154 mètres vers l’Ouest’’, explique le Directeur technique Jan De Voght. Ceci permettra au concessionnaire du quai sud Bénin Terminal d’accueillir 2 navires de grandes dimensions au même moment. Leur quai agrandira de 546 mètres à 700 mètres. Ensuite, le quai nord sera aussi rénové. Dès que les premiers 340 mètres d’un total de 700 m sont installés, le nouveau concessionnaire pour manutention de porte-conteneurs pourra s’installer. La balance du quai nord, plus que 800m, sera rénovée pour la manutention des navires Roro, vrac et conventionnels’’, conclut Jan De Voght. Une grande portion des études comme préparées pour Terminal 5, sont aussi en cours pour ce projet. C’est la société Sellhorn qui prépare aussi le dossier de conception et les dossiers d’appel d’offre. Joris Thys souligne que le Port Autonome de Cotonou a aussi reçu l’apport d’ENABEL pour le financement de cette étude. La société allemande Inros Lackner AG s’est vu attribuer le travail pour l’étude d’impact environnemental et social. Selon le Directeur commercial Kristof Van den Branden, la préparation du projet de construction est aussi en cours. ‘’Nous avons lancé l’avis d’appel d’offres pour l’expression d’intérêt des constructeurs pour ce projet. Nous anticipons lancer l’appel d’offres pour les constructeurs retenus dans le premier quart de 2021.’’
Parking Zongo et accès centralisé au port
Un des défis du Port autonome de Cotonou, est de gérer le trafic des camions qui entrent et qui sortent du Port. Afin de résoudre les problèmes actuels de congestion à l’entrée du Port sur le Boulevard de la Marina, le PAC a développé un plan de parking au dehors dans la zone de Zongo à Cotonou. Un parking pour 600 camions sera créé comme filtre. Le Directeur général Joris Thys explique : ‘’Tous les camions qui veulent entrer au port, devrons passer par ce parking. Les chauffeurs auront des facilités pour manger, se laver, prier… Mais le plus important, c’est que notre système informatique va signaler quand un camion peut se rendre dans le Port pour son activité’’. Selon le DG, ceci va réduire le trafic à l’entrée du Port, ainsi que réduire le temps qu’un camion passe dans l’enceinte portuaire. Les études pour ce projet sont aussi achevées par les sociétés OTD/Seaport pour la préparation de l’appel d’offres avec l’assistance de Sellhorn Engineering, et Banca Engineering pour l’avant-projet sommaire. L’étude d’impact environnemental et social est fournie par Simed-Group SARL.
Support de projet
Kristof Van den Branden mentionne quelques choses générales qui sont arrangées aussi entretemps : ‘’Des grands projets d’infrastructures comme le nôtre, sont bouclés avec des contrats très complexes sous des lois internationales. Afin de protéger les intérêts du Port autonome de Cotonou et de l’Etat, un cabinet d’avocats spécialisés a été recruté. Les experts de Allen & Overy ont une expertise internationale et ils vont accompagner le PAC dans les discussions légales avec tous les constructeurs des différents projets’’. Il ajoute en plus qu’afin de rassurer les sociétés d’assurances de projet, le bureau technique SECO est impliqué dans toutes les activités de construction. SECO doit valider toutes les données techniques avant et pendant l’exécution des projets. Ceci est un contrôle additionnel du dossier technique et de toutes les actions des constructeurs dans les projets.
Financement
Kristof Van den Branden Directeur commercial
Joris Thys explique que le projet total est estimé à 250 milliards FCFA. C’est un grand montant, mais normal pour un tel projet. Basé sur le plan d’affaires, ce projet est très réaliste et par conséquent les négociations pour le financement ont bien évolué et dans l’étape de conclusion. ‘’Les négociations sont en cours, les experts croient fortement au Plan directeur et la nécessité du développement du Port de Cotonou’’, ajoute Joris Thys. Le PAC envisage de conclure le contrat de financement pendant le premier semestre de 2021. Seulement les études ont coûté déjà à-peu-près de 1 milliard FCFA. Mais à côté des études, le Port autonome de Cotonou est en plein modernisation d’équipement et outils aussi, tous en support de l’exécution de leur Plan directeur. Le Directeur commercial Kristof Van den Branden est excité quand il rend compte de toutes les améliorations réalisées dans le Port les 2 années passées : ‘’Non seulement nous avons atteint plus que 20 000 heures de formation pour les collaborateurs du PAC, nous avons également acheté des nouveau bouées océanographiques et latérales. Nous avons aussi acheté 2 nouveaux remorqueurs avec une grande puissance, afin d’être prêt pour accueillir les plus grands navires dans le Port’’. Ces achats sont seulement des exemples des réalisations. ‘’Nous avons fait des travaux de dragage d’entretien dans le bassin, nous avons établi navigation 24/7/365, nous avons digitalisé la planification des navires, nous avons transformé la facturation et les paiements en électronique, nous avons construit un système de gestion des documents électroniquement, nous nous sommes mis-à-jour au niveau du code de sécurité portuaire, nous avons installé des contrôles d’entrée, nous sommes en train de renouveler le réseau électrique dans le Port avec 2×10 MW, nous allons remplacer la lumière dans le Port avec de la lumière LED, etc’’… Afin de déstresser le flux de trésorerie du PAC, la Banque Internationale pour l’Industrie et le Commerce (BIIC) a été rapprochée pour une facilité de crédit-relais. 17,5 milliards FCFA ont été mis à la disposition du Port Autonome de Cotonou, qui seront remboursés dès que le financement est conclu. Le Directeur général est reconnaissant : ‘’Nous sommes très heureux avec le support que nous recevons des institutions financières. Ils voient le potentiel du Plan directeur, et ils croient dans l’avenir du Port autonome de Cotonou.’’
Conclusion
L’avenir s’annonce donc brillant pour le Port de Cotonou. ‘’Grace à la contribution de chaque collaborateur du Port autonome de Cotonou, ainsi que l’entière communauté portuaire, nous verrons un nouveau Port dans les années à venir’’, conclu le Directeur général Joris Thys.