Le jeudi 10 décembre 2020, la France a procédé à la ratification de l’accord monétaire conclu douze (12) mois passés, avec les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Un acte qui signe le passage symbolique du FCFA à l’Eco.
Sylvestre TCHOMAKOU
Validée par l’adoption d’un projet de loi le 20 mai 2020, la fin du Franc CFA est actée. Après la ratification le 10 décembre 2020 de l’accord monétaire conclu avec les Etats de l’Uemoa, l’Eco remplace le Franc CFA, qui signifiait initialement, « Colonies françaises d’Afrique » devenu depuis 1961 « Communauté Financière Africaine ». Comme annoncée par le duo Emmanuel Macron et Alassane Ouattara le 21 décembre 2019 à Abidjan, trois (03) réformes majeures sont prises en compte par la nouvelle monnaie. Il s’agit du changement du nom de la monnaie du franc CFA en « Eco » ; l’arrêt de la centralisation des réserves de change au Trésor Français et la fermeture du compte d’opération ; puis le retrait des représentants de la France de tous les organes et instances de décision et de gestion du FCFA notamment, de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Ainsi, avec cet accord actant la fin du franc CFA, la France ne siègera plus au conseil de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO). En revanche, la France continuera de jouer son rôle de garant pour cette monnaie en maintenant une parité fixe avec l’euro (1 euro = 655,96 francs CFA), y compris en cas de dépréciation de la devise européenne.
« C’est d’abord une demande des États africains eux-mêmes, garantir la convertibilité de la monnaie, permet lorsqu’il y a des situations instables dans beaucoup de pays de continuer à soutenir d’une certaine façon l’économie » ; assurait à RFI le député rapporteur du projet de ratification Jean-François Mbaye. « C’est une responsabilité financière énorme que la France va endosser, sachant que les réserves ne seront plus sur le compte d’opérations du Trésor public français », ajoutait-il.