(Le pays échappe à la récession avec une reprise forte de l’économie)
Un nouveau rapport 2020 du Fonds monétaire international (Fmi) sur les perspectives économiques régionales en Afrique subsaharienne est désormais disponible. Centré sur l’évolution sanitaire liée à la Covid-19, cette projection présentée aux autorités du ministère de l’économie et de finances, vendredi 11 décembre 2020, fait cas d’une reprise difficile de l’économie dans la région. Néanmoins, en justifiant la résilience de l’économie béninoise par certaines dispositions idoines et efficaces prises par le gouvernement face à cette crise, ce rapport stipule que la croissance du pays devrait rebondir de 2,3% en 2020 à 6% en 2021, contrairement à d’autres pays de la région qui seront obligés de subir jusqu’en 2023, avant de voir évoluer leurs performances économiques.
De sanitaire au départ, la crise mondiale liée à la pandémie du Coronavirus s’est rapidement transformée en une crise économique mondiale. Dans l’élan donc de faire face à ces deux crises, chaque pays a pris des résolutions bien distinctes. En Afrique subsaharienne, si ces résolutions n’ont pas permis à certains de ces pays de gérer convenablement ces crises et leurs corollaires, elles ont par contre aidé d’autres à mieux se sortir d’affaire. Au nombre de ces derniers, figure en bonne place le Bénin. C’est ainsi ce qui ressort du récent rapport 2020 du Fmi sur les perspectives économiques régionales, sur cette zone de l’Afrique. Au cours de la séance virtuelle de déclinaison de la quintessence de ce rapport par le Représentant du Fmi aux responsables du ministère de l’Economie et des finances et également à la presse, trois grands axes ont été abordés. Il s’agit de l’évolution sanitaire, de ses répercussions sur la région et des perspectives politiques.
L’évolution sanitaire…
Ainsi, pour Younes Zouhar, quant à l’évolution sanitaire, l’Afrique subsaharienne n’a pas en général beaucoup subi et ce contrairement à d’autres régions, qui ont été lourdement infectées par ce virus. Il justifie ce fait d’après le rapport par plusieurs exemples dont la survenue tardive de la maladie dans la zone inversement à d’autres ou encore le faible taux de cas et pas synchronisés, avec le reste du monde. Laquelle survenue a permis aux pays de se préparer à leurs manières en ayant plus ou moins le temps de peaufiner des stratégies de riposte, respectives. « Le Bénin est classé dans le rapport parmi les pays où l’incidence est très faible. Tout ceci parce que les autorités béninoises ont tôt fait de riposter convenablement à la crise avec l’installation et l’adaptation des laboratoires, la mise en place des mesures de précaution, l’alerte et la mise à disposition de certains hôpitaux et centres sanitaires, pour traiter les cas. Moi-même je suis arrivé voir tout cela en octobre et les mesures étaient strictes, à commencer par l’aéroport. J’ai vraiment apprécié. C’est donc toutes ces dispositions et la volonté affichée par les autorités dans la lutte qui sont appréciées et qui ont donc permis au Bénin de mieux gérer la crise, ce qui n’est pas forcement la même chose dans d’autres pays de la région », a-t-il détaillé.
Des répercussions…
La pandémie liée au Coronavirus a eu une multitude de répercussions sur l’économie des pays de la région. Le rapport à ce niveau selon le conférencier note que ces répercussions sont plus sévères sur les pays dont l’économie dépend plus des ressources naturelles. En effet, les études dans ce rapport ont montré à travers ses explications que les mesures de confinement ont pesé sur les voyages, le commerce, les matières premières et ont dévasté les pays tributaires du tourisme. « L’économie informelle est aussi affectée. Le volume d’importation a baissé en moyenne de 6% dans la région. Les pays exportateurs du pétrole ont vu leurs recettes chuter drastiquement. Les canaux de transmission de la Covid-19 ont déteint sur les pays dont le tourisme est rentable. Le choc Covid sur ces pays est dramatique. Les envois de fonds ainsi que les entrées des capitaux ont aussi souffert », a-t-il signifié. Mieux, dans la suite de son développement, Younes Zouhar mentionne que la crise a engendré une récession de 3% en 2020 et touche plus les pays riches en ressources naturelles, contrairement aux pays pauvres en ressources naturelles qui s’en sortent mieux. Cette récession dans ses dires affecte la croissance du Pib par habitant notamment les gains des revenus durement acquis. « C’est le cas par exemple du Nigeria qui d’après le rapport a perdu en un an, ce qu’il perdait en dix ans de récession. Le Bénin fait partie des quelques pays sans récession à cause des réponses très fortes apportées par l’Etat. Donc la croissance du pays n’est pas si affectée, contrairement aux autres pays de la région. Le pays affiche aussi un niveau de dette variable et soutenable et une plus grande résiliente, face à la crise », se justifie-t-il.
Quant aux perspectives…
A ce niveau, il faut noter dans le rapport qu’une reprise de longue durée et inégale ne débutera qu’en 2021. Dans ce contexte, il annonce que le Pib réel des pays de la région ne reviendra à son niveau que dans trois ans, pour les pays riches en ressources naturelles. En ce qui concerne les pays pauvres en ces ressources, leur croissance devrait rebondir à travers le rapport, à partir de l’année prochaine. Pour le cas du Bénin, il va fait savoir que la croissance actuelle du pays est estimée à 2,3%. Laquelle devra en 2021 évoluer en crescendo et atteindre les 6% et ce, contrairement à d’autres pays qui selon lui, ne connaitront pas le même essor économique. Toutefois, le rapport dans son exposé fait plusieurs recommandations pour une reprise naissante de l’économie de ces pays. Et comme procédé, il préconise des reformes porteuses de changements durables dont : l’accroissement des recettes intérieures, l’importance à accorder à la protection sociale pour inverser la pauvreté due à la Covid-19, la promotion de connectivité et le passage au numérique, l’accroissement de la transparence, l’amélioration de la gouvernance ou encore l’élimination de la corruption. D’autres reformes comme le financement extérieur considérable, plus d’engagements à une meilleure gouvernance… ; sont aussi préconisées par le Fmi. « Il y a encore beaucoup d’incertitudes, beaucoup de risques. Les pays doivent toutefois se préparer et rassurer à travers les équilibres budgétaires qui doivent être maintenus et surtout la remise en marche du moteur de la croissance », a-t-il conclu. A la fin de son exposé, des responsables du ministère de l’Economie et des finances ont pris la parole, pour apprécier le rapport. Si pour Hermann Takou, Directeur de cabinet du Ministre Romuald Wadagni, la résilience de l’économie n’est que le fruit des mesures exceptionnelles pensées par le gouvernement sur tous les plans pour contrer le mal, pour le Directeur général Adjoint des affaires économiques Adechina Colaholé Elie Idohou, plusieurs réformes sont en cours pour faire face à l’après crise et qui vont dans la plupart des cas, dans la direction des solutions préconisées par le rapport. Tous deux, ils ont rassuré l’exposant de ce que le Bénin prendra davantage en compte les conseils et autres recommandations, formulés dans le rapport par le Fmi.