La Constitution béninoise du 11 décembre 1990 a 30 ans. Et pour commémorer l’évènement, la Groupe national de contact (Gnc) dirigé par l’ancienne députée Amissétou Affo Djobo a organisé un colloque en vue de susciter la réflexion et agiter les pensées autour des différentes dimensions de la Constitution. La rencontre qui s’est tenue au Golden Tulip Hôtel de Cotonou, a débouché sur d’importantes résolutions en vue de l’organisation de la prochaine élection présidentielle, non pas sur la base de la Constitution révisée du 31 octobre 2019, mais plutôt, celle du 11 décembre 1990.
Les participants au Colloque sur les 30 ans de la Constitution du 11 décembre 1990 exigent l’organisation de l’élection présidentielle de 2021, sur la base de la Constitution du 11 décembre 1990. C’est du moins la principale résolution issue de leur assise. Et pour ce faire, ils entendent converger les forces de la Résistance, en unissant les efforts pour des assisses nationales. Ils exigent par ailleurs la tenue desdites assises nationales avant la fin du mandant en cours et devant venir à terme le 5 avril 2021. L’objectif général de la rencontre était de faire ressortir la pertinence des choix opérés par le constituant au sujet du régime politique choisi et ce qu’il en reste aujourd’hui. Il était question de mener la réflexion sur la qualité du système partisan tel que pensé par la Constitution du 11 décembre 1990, et l’analyse de l’alternance démocratique au travers de cette Constitution.
Les communications
Quatre communications ont permis de nourrir le débat. La première animée par le professeur Léon Bani Bio Bigou est intitulée : « L’histoire de la Constitution du 11 décembre 1990 », la deuxième a porté sur : « La Constitution du 11 décembre 1990 à l’épreuve des tentatives avortées et/ou réussies de sa révision » et est présentée par Maître Sadikou Alao, et la troisième : « L’animation de la vie politique par les partis politiques », est présentée par Thierry Bidouzo en lieu et place de Serge Prince Agbodjan. La quatrième communication ayant pour thème : « La problématique de l’alternance démocratique à l’aune de la Constitution du 11 décembre 1990 », est l’œuvre de Maître Zacharie Baba Body.
Des résolutions
Au terme du débat animé en ligne, comme en présentiel, par d’éminentes personnalités de la trempe de Françoise Sossou Holonou, Eugène Azatassou, Saylvain Akindès Adakpédjou, Joseph Tamègnon, Paulin Hountondji, Félicien Chabi Zakary, Alexandre Hountondji et plusieurs autres, sous la modération de Maître Georges Barnabé Baglo, il est retenu que l’élection présidentielle de 2021, ne peut être organisée que par le cadre tracé par la Constitution du 11 décembre 1990 et le gouvernement du Bénin devra s’y conformer avant l’ouverture de la candidature. Faute de se conformer à cette exigence, les partis politiques, les membres de la société civile et autres, doivent tirer toutes les conséquences de la prochaine fin de mandat constitutionnelle du président Patrice Talon le 5 avril 2021, et se préparer à un vrai dialogue national.
A l’ouverture de la rencontre, la présidente du Gnc, a justifié l’initiative par la mise en exergue de la participation de tous les acteurs politiques à l’animation de la vie politique. Amissétou Affo Djobo, a vanté les mérites de la constitution du 11 décembre 1990, à travers ses options fondamentales et sa longévité et a abordé sa révision intervenue en 2019 après plusieurs tentatives avortées faute de consensus national. Elle s’est pour finir interrogée sur la révision sans consensus en 2019, avec l’aide de la Cour constitutionnelle qui a validé la loi de la révision sous prétexte que le consensus ne saurait constituer un obstacle.