En conclave à Ouagadou du 09 au 10 décembre 2020 pour faire l’état des lieux du Projet d’extension du réseau de gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (WAGPEP), les experts de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sont favorables à un gazoduc unique dans l’espace ouest-africain. Une recommandation qui devrait permettre d’ouvrir les échanges avec les promoteurs du projet du Gazoduc Nigéria-Maroc.
Sylvestre TCHOMAKOU
Pour le projet d’extension du gazoduc de l’Afrique de l’ouest sur lequel ils travaillent, les experts commis par la Cedeao optent pour une action concertée afin d’aboutir à la réalisation d’un gazoduc unique dans l’espace. Au terme de la rencontre de Ouagadougou, le comité a formulé des recommandations en vue de la conclusion d’un Mémorandum d’entente (MoU) devant permettre d’aboutir à l’étude détaillée d’un projet unique de gazoduc en Afrique de l’Ouest. Pour ce faire, il est demandé par les participants que les études à conduire pour le projet de Gazoduc incluent l’analyse de faisabilité pour la fusion du projet du gazoduc Nigéria-Maroc (NMGP) et celui de la Cedeao en un projet unique et que les résultats soient présentés aux Etats membres en vue d’une décision finale. Pour eux, la réalisation d’un gazoduc unique reliant l’ensemble des états membres de la CEDEAO est une réelle opportunité pour la région. De ce fait, ils ont recommandé la prise en compte de la satisfaction des besoins en gaz de tous les Etats membres dans le processus de fusion des deux projets. A cet effet, les études à mener avec les promoteurs du NMGP devront inclure la phase 1 du projet d’extension du réseau de gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (WAGPEP) dont la préparation avait été entamée par la CEDEAO. De la présentation du projet WAGPEP faite par la Commission de la CEDEEAO et celle du projet NMGP faite virtuellement par la Société Nationale Pétrolière du Nigeria (NNPC) et l’Office National des Hydrocarbures du Maroc (ONHYM), il ressort que les deux initiatives ont à peu près le même tracé et sont au même stade d’avancement. De plus, les conclusions des deux études ont montré que ces projets concourent à des objectifs similaires notamment la valorisation des ressources gazières de la région et l’approvisionnement des pays en énergie propre y compris les États membres de la CEDEAO. La réunion de deux jours a été également marquée par des présentations des experts du West African Gas Pipeline Company Ltd. (WAPCo) et du West African Gas Pipeline Expansion Project (WAGPEP) sur l’état de fonctionnement actuel du gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (GAO) et des actions entreprises pour améliorer les performances de l’installation existante.
Pour mémoire…
En 2015, la Commission de la CEDEAO sur recommandation des chefs d’Etats et de Gouvernement, avait initié une étude de faisabilité pour l’extension du réseau de gazoduc de l’Afrique de l’Ouest. Cette étude s’était avérée nécessaire compte tenue de la demande largement exprimée dans la région pour l’utilisation du gaz naturel pour la production d’électricité mais aussi la nécessité de trouver des solutions durables aux difficultés rencontrées par le gazoduc existant. Les conclusions de l’étude avaient été adoptées par les Ministres sectoriels en charge de l’Energie/Hydrocarbures puis, par les instances statutaires de la CEDEAO en décembre 2018 à Abuja.