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ZLECAF: Les pays appelés à dynamiser le commerce électronique

Publié le mercredi 16 decembre 2020  |  L'Economiste
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© Autre presse par DR
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Le Centre africain pour les politiques commerciales (CAPC) de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et son Bureau sous régional pour l’Afrique centrale ont organisé le 14 décembre 2020 à Yaoundé, un forum intitulé « Maximiser le commerce intra-africain dans le contexte de la ZLECAF : le rôle du commerce électronique et du secteur privé ». A l’occasion, les pays africains ont été invités à mettre au point des stratégies intelligentes pour le commerce électronique.

Félicienne HOUESSOU

Les pays africains se préparent à lancer la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) en janvier 2021. A ce titre, le CEA exhorte chaque gouvernement à mener des actions nécessaires en faveur du E-commerce. Ils doivent s’atteler à mettre au point des stratégies intelligentes pour le commerce électronique, sans lesquelles ils pourraient passer bien à côté des attentes de la quatrième révolution industrielle. La rencontre organisée en collaboration avec la Commission de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC) prône la promotion du commerce électronique qui serait un maillon essentiel pour l’implémentation de la ZLECAF. Avec à peine 15% des échanges commerciaux intra-africains contre 70 % pour l’Union européenne, l’Afrique qui représente qu’à peine 2% du commerce mondial, a encore du chemin à faire pour répondre aux attentes de la quatrième révolution industrielle. D’après les chiffres, la part de l’Afrique dans les 3,4 milliards de dollars américains de l’écosystème mondial du commerce électronique n’est que de 1,3%. Sur les 450 milliards de dollars de gains potentiels, environ 300 milliards proviendraient des mesures de facilitation du commerce visant à lever les freins bureaucratiques et à simplifier les procédures douanières.

Sortir de la léthargie

Des économistes, spécialistes de la politique de l’économie numérique, entrepreneurs et autres parties prenantes sont arrivés à conseiller aux pays africains une sortie au plus tôt de la léthargie du commerce électronique. «Un peu plus de 18% des habitants de l’Afrique centrale ont accès à Internet en ce moment, ce qui est bien en dessous de la moyenne mondiale de 48,6%», a déclaré Giuseppe D’Aronco, économiste des politiques en matière de TIC au Bureau de la CEA pour l’Afrique centrale. Cependant, a-t-il fait remarquer, il existe une forte volonté politique de la part de certains États membres de la sous-région. Le commerce électronique, qui est un échange monétaire de biens, de services et de produits d’informations via Internet, jouera un rôle clé dans la deuxième phase des négociations de la ZLECAf. Il s’agit donc d’un élément encore plus impérieux pour stimuler le commerce intra-africain que ne semblent l’imaginer divers acteurs de l’écosystème. La situation ne devrait pas se présenter ainsi, a fait valoir Mamadou Bal, un autre économiste du Bureau de l’Afrique centrale, ajoutant que «la ZLECAf et l’effort de mieux bâtir à partir d’une expérience délicate de la COVID-19, offrent des possibilités de changer le contexte dans lequel les industries en Afrique centrale produisent et exportent, notamment par le biais de chaînes de valeur intégrées qui utilisent des technologies de production propres et moins coûteuses en ressources». Il va sans dire que les moyens électroniques d’achat et de vente offrent l’opportunité d’intégrer des chaînes de valeur plus élevées et plus rentables.

La pratique du paiement à la livraison pour les articles commandés en ligne, génère des frais indirects pour les e-commerçants liés au transport et à l’entreposage des articles non livrés. Les diverses options de paiement intelligentes telles que l’utilisation de cartes bancaires, d’argent mobile et en espèces collectés aux points relais ne sont pas encore rentrées dans les habitudes des acheteurs africains. «Face à ce type de difficultés logistiques et systémiques qui ont entraîné la fermeture de certains géants d’e-commerce en Afrique centrale tels qu’AfriMarket, Cdiscount et Jumia, le continent doit bâtir son propre modèle de commerce électronique qui prend en compte ses besoins spécifiques et des modes de fonctionnement qui sont différents de ceux d’ailleurs », a ajouté Giuseppe D’Aronco. Angela Ndambuki, directrice régionale pour l’Afrique subsaharienne de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI) a indiqué que le commerce électronique est un catalyseur clé du commerce des services que les pays africains devraient promouvoir activement parce qu’il permet d’accroître les bénéfices des petites et moyennes entreprises (PME) et des secteurs dépendants de la propriété intellectuelle tels que l’audiovisuel et l’industrie de la musique enregistrée.

6 recommandations clés

Plusieurs stratégies clés ont été recommandées à l’issu du forum pour faire face aux contraintes du commerce électronique en Afrique en général. Il s’agira donc d’augmenter la connectivité et la fiabilité de l’accès à l’Internet ; de mettre au point des systèmes de paiement numérique spécifiques à l’Afrique ; de promouvoir les investissements dans les services de commerce électronique et les start-ups ; de Formuler et adopter des réglementations solides sur le commerce électronique; de maintenir la logistique qui accompagne le commerce électronique, comme la distribution du courrier et les systèmes de stockage de colis et les voies de livraison et d’améliorer le climat des affaires dans les pays. Adama Coulibaly, chef de la Section des initiatives spéciales du Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique, qui a ouvert le débat en ligne, a déclaré que la réflexion sur le commerce électronique, dans le contexte du régime de libre-échange africain, doit recevoir une attention particulière.sss
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