Dans ses dernières décisions, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a demandé la restauration du droit de grève au Bénin, de même que le retour à la Constitution du 11 décembre 1990. Ces décisions, comme celle qui avait ordonné de surseoir à l’organisation des élections communales et municipales de 2020, entrent en droite ligne des principales revendications de l’Opposition au pour de la Rupture. De ce fait, elles ont suscité beaucoup de réactions. Pour certains hommes de droit thuriféraires du régime, la Cour africaine sort de son domaine de compétence et se discrédite. Son président, le magistrat Sylvain Oré, réagit.
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples n’est pas insensible aux critiques de certains hommes de droit face à ses décisions. Dans une interview accordée à DW, rapportée par le site d’information banouto, Sylvain Oré, le président de la Cadhp rassure que la Cadhp prend ses décisions en toute indépendance. « La Cour a dit le droit en toute indépendance et ce serait dangereux de penser que ces critiques-là, ces observations ou ces commentaires à l’égard de la cour puissent entamer son indépendance. Non il n’en est pas question », a dit le magistrat. Selon ses explications, le fait que les décisions favorables aux Etats soient mal interprétées n’est pas une première. A ses dires, les Etats n’aiment pas perdre. Cela peut être compréhensible dans la mesure où ce sont des entités souveraines qui doivent garantir le fonctionnement des institutions. Mais cela devrait-il donné lieu à un tollé contre les décisions de la Cour ? Silvain Oré pense que le début de la garantie de l’Etat de droit, c’est le respect de la loi quoiqu’il en coûte. La Cadhp n’est pas une juridiction indésirée mais incomprise, selon son président. Il préconise que la Cour africaine approche dorénavant les parties impliquées pour expliquer son fonctionnement afin de dissiper les malentendus.