Selon une publication de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 3.174 migrants sont décédés cette année le long des différents itinéraires migratoires dans le monde. Ceci, malgré le confinement lié à la pandémie du Covid-19. Il s’agit, selon l’Oim, d’une baisse de près de 2.000 morts par rapport aux 5.327 décès recensés en 2019. “Le fait que des personnes continuent à faire ces voyages malgré la nature sans précédent des restrictions à la mobilité souligne la nécessité de disposer d’options de migration plus sûres, légales et prévisibles”, a souligné vendredi lors d’un point de presse à Genève Paul Dillon, porte-parole de l’OIM, citant le projet “Migrants disparus”. Selon un communiqué de l’Organisation, le fait que plus de 90.000 restrictions de voyage et de mobilité liées au coronavirus soient imposées dans le monde entier n’a pas empêché des dizaines de milliers de personnes en situation désespérée de se lancer dans des voyages dangereux à travers les déserts, les jungles et les mers. Certains itinéraires ont connu une hausse du nombre de décès, selon l’Oim. C’est le cas de la route menant des côtes ouest-africaines aux îles Canaries, en Espagne. Au moins 593 personnes sont mortes cette année sur cette voie traversant l’Océan atlantique, contre 210 en 2019 et 45 en 2018. Toutefois, l’Organisation estime que “la pandémie de COVID-19 remet également en question la capacité de l’OIM à la fois à rassembler des données sur les décès pendant la migration et à surveiller des itinéraires spécifiques”. Ceci, pour montrer que des chiffres avancés peuvent bien ne pas refléter la réalité notamment le nombre total de décès qui pourrait bien être en hausse. A l’occasion de la célébration de la Journée internationale des migrants, Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a appelé vendredi dernier à inclure les migrants, quel que soit leur statut juridique dans la riposte de chaque pays à la pandémie de COVID-19, en particulier dans les programmes de santé et de vaccination. “En cette Journée internationale des migrants, saisissons l’opportunité de la récupération de la pandémie pour mettre en œuvre le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, réinventer la mobilité humaine, permettre aux migrants de relancer les économies nationales et internationales et construire des sociétés plus inclusives et plus résilientes”, a déclaré le chef de l’ONU dans un message. Au milieu de la pandémie mondiale, les sociétés ont fini par reconnaître leur dépendance vis-à-vis des migrants “qui sont trop souvent invisibles au sein de nos communautés”, a souligné le secrétaire général. Et de poursuivre “les migrants ont joué un rôle démesuré en première ligne pour répondre à la crise -de la prise en charge des malades et des personnes âgées à l’approvisionnement alimentaire pendant les confinements … tout comme les migrants font partie intégrante de nos sociétés, ils devraient rester au cœur de notre rétablissement”.