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Les non-dits de la position de l’UN sur la poursuite d’anciens ministres
Publié le lundi 11 mars 2013   |  24 heures au Bénin


François
© Autre presse par DR
François Noudégbessi, ex ministre de l’environnement


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En plénière, les députés de l’Union fait la Nation ont toujours gardé la dent dure contre le gouvernement dans les dossiers relatifs à la poursuite de certains anciens ministres. Qu’est-ce qui explique en réalité cette position de l’opposition radicale au régime du Président Yayi Boni ?

Lors des débats en plénière pour la poursuite des anciens ministres François Noudégbessi, Rogatien Biaou, Armand Zinzindohoué, Kamarou Fassassi et Soulé Mana Lawani, les députés de l’Union fait la Nation (Un) n’ont pas varié leur position. La plupart d’entre eux, dans leurs déclarations, attachent du prix à la lutte contre l’impunité et la corruption. Mais, ils s’opposent à toutes formes d’instrumentalisation de l’Assemblée nationale à des fins politiciennes.

Pourquoi l’opposition garde cette position dans des dossiers relatifs à la poursuite d’anciens ministres accusés de mauvaise gestion au sommet de l’Etat ? Tout d’abord, il est du ressort de l’Un de dénoncer toutes dérives attentatoires à la liberté d’opinion en tant que groupe politique de l’opposition.
A ce titre, elle veille au grain pour que les demandes de poursuite des anciens ministres devant la Haute Cour de justice ne soient pas des affaires de règlements de compte. De ce fait, l’Union fait la Nation tente de sécuriser ses arrières. En son sein, il y a plusieurs anciens ministres, actuellement députés au Parlement. On peut citer Bruno Amoussou du Plan et de la coordination de l’action gouvernementale, Lazare Sèhouéto de l’Agriculture, Kolawolé Idji des Affaires étrangères sous le régime du Général Mathieu Kérékou, Jocelyn Dégbé des Mines dans le premier gouvernement de Boni Yayi .

Dans le rang de leurs militants à la base, il y a encore des anciens ministres et des personnalités qui ont géré ce pays au haut niveau. Est-ce que les poursuites d’anciens ministres devant la Haute juridiction votées par les députés ne seront pas un précédent pour réduire l’opposition au silence ? Par le passé, on a vu que des affaires ont été soulevées contre certains opposants, au lendemain de leurs déclarations contre le gouvernement. L’affaire Titan a été sortie du tiroir en 2009 après les déclarations de l’ancien ministre de la Communication, Gaston Zossou, contre le régime du Changement.

De ce fait, qui peut encore oser dénoncer, en toute quiétude, les tares du pouvoir en place après le vote de poursuite des anciens ministres Noudégbéssi, Zinzindohoué, Fassassi, Lawani et Biaou ? C’est dire que l’épée de Damoclès plane sur plusieurs anciens membres de gouvernement de Mathieu Kérékou et de Yayi Boni.

De ce fait, l’Union fait la Nation joue la carte de la prudence dans l’analyse des dossiers dits de malversations. Dans ces conditions, il appartient à la justice béninoise de faire son travail en toute indépendance. Pour y arriver, elle doit se dégager de tous préjugés pour accomplir de manière professionnelle sa mission. L’avenir de la démocratie béninoise en dépend.

LM

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