Discours sur l’état de la nation du Président Talon : la réaction de l’Opposition

Publié le jeudi 31 decembre 2020 | aCotonou.com

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‘’Front républicain pour l’application des décisions de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples’’ (Frad Cadhp)

Communiqué du collectif des partis et mouvements politiques de l’opposition à propos du discours du président de la République sur l’état de la Nation

Le Chef de l’Etat, le Président Patrice TALON a délivré le 29 décembre 2020 son discours sur l’état de la Nation.

Ce discours attendu par le peuple béninois et singulièrement par le Collectif des partis et mouvements politiques de l’opposition nous a laissés sur notre faim et est resté une surprise à tous égards.

L’état de la Nation, cette année, voire pendant le quinquennat a été exécuté en vingt (20) minutes. La brièveté de la présentation a autant surpris que le contenu. En effet, à l’analyse, le Collectif constate avec beaucoup d’amertume que le Président est resté comme d’habitude droit dans ses bottes.

Notre pays aurait, selon Patrice TALON, fait des progrès énormes dans tous les domaines à la faveur des réformes dont le succès a nécessité de revoir notre conception de la démocratie et des libertés. Ces acquis de la Conférence Nationale sont aujourd’hui considérés comme des ‘’faiblesses’’ qui auraient été des freins dans la marche de notre pays vers son progrès et son développement.

Le Président Patrice TALON pense qu’il peut s’autoriser à mettre sous boisseau les libertés publiques, l’état de droit, le contrôle parlementaire parce qu’il aurait levé des obstacles. Il se glorifie d’avoir, dans tous les domaines : économique, politique et social, fait mieux que tous les gouvernements connus dans notre pays depuis les indépendances.

Pourtant, reconnaît-il lui-même, en matière d’eau, d’énergie, d’internet et d’infrastructures, beaucoup de choses qu’il a fermement pris l’engagement de concrétiser en cinq (05) ans n’ont pas été bouclées.

Cerise sur le gâteau, il dit : « même si le taux de scolarisation de nos enfants paraît de plus en plus satisfaisant, la couverture de nos besoins en infrastructures et surtout en enseignants demeure insuffisante à tous les niveaux », donnant ainsi la preuve que le système éducatif a été détruit, compromettant ainsi l’avenir de la jeunesse.

Que reste-t-il à une Nation lorsque sa jeunesse est sacrifiée parce que son avenir falsifié ?

C’est enfoncé dans cette contradiction qu’en fin de discours, le président se satisfait et affirme sans ambages que le bilan est « si élogieux » que point n’est besoin d’un discours fleuve.

Le collectif regrette que le discours n’aie même pas effleuré les souffrances quotidiennes de nos populations saisies par une pauvreté chaque jour croissante.

De même, les préoccupations de notre peuple, relatives à la gouvernance exclusive qui a entraîné des affrontements et des morts dans le pays, n’ont pas été abordées.

Rien sur le taux de réalisation du PAG, tout au moins de ses projets phares.

Rien sur les décisions de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) dont l’application aurait redoré le blason de notre pays sur le plan international, lui évitant ce qu’il est devenu aujourd’hui de toute évidence « un Etat voyou ». Toutes choses qui, en annulant la Constitution nuitamment révisée et les lois crisogènes, préviendraient les crises, la division et la tension sociale que connaît le Bénin depuis avril 2019 et ne sauraient permettre de rêver ‘’d’élections festives’’ encore moins inclusives, transparentes et paisibles.

En somme, nous avons eu droit ce 29 décembre 2020 à un discours d’une légèreté et d’une vacuité certaines par sa brièveté, son caractère auto-satisfaisant et surtout la non prise en compte du véritable état de notre Nation.

Pour le Collectif,

Président Eric HOUNDETE

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