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Elections professionnelles: Ce que propose la Cstb

Publié le lundi 4 janvier 2021  |  Matin libre
Kassa
© aCotonou.com par DR
Kassa Nagnini Mampo, Secrétaire Général de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB)
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CONFEDERATION SYNDICALE DES TRAVAILLEURS DU BENIN (CSTB)


03 B.P. 932 Cotonou

Tél. : (00229) 67-08-61-14 (00229) 67-40-68-00 (00229) 64-58-00-86

Email : cstbsn@yahoo.fr / SiteWeb : WWW.CSTB.bj

POINT DE PRESSE DE LA CSTB SUR LES DERIVES REPETEES DU PROCESSUS DE PREPARATION DE LA TROISIEME EDITION DES ELECTIONS PROFESSIONNELLES NATIONALES, 3ème EDITION.

Chers amis journalistes !

D’entrée de jeu, je voudrais vous prier de recevoir à travers moi, les meilleurs vœux de la CSTB : santé, bonheur, paix à vous et à vos familles respectives, succès dans vos entreprises.

Nous vous souhaitons la bienvenue à ce point de presse qu’organise la CSTB ce jour 31 décembre 2020, dernier jour de l’année. Vous vous demanderez sûrement pourquoi encore cette sortie alors que le précédent point de presse est intervenu il y a seulement quelques jours et qu’en principe aujourd’hui et en ce moment, nous devrions être avec nos familles respectives pour les fêtes de fin d’année. Mais la situation dans laquelle se trouve actuellement le processus d’organisation de la troisième édition des élections professionnelles nationales, est préoccupant et recommande ce point de presse, convaincus sommes -nous que l’écho que vous en ferez permettra de toucher les travailleurs qui sauront prendre leurs responsabilités et l’opinion publique nationale et internationale qui ne doit pas rester indifférente au processus en cours, entaché de fraude.

Merci alors de votre présence et du traitement que vous ferez de cette sortie.

Depuis le démarrage du processus d’organisation de la troisième édition des élections professionnelles, nationales la CSTB n’a cessé d’apporter sa contribution sous diverses formes en vue d’un aboutissement heureux de ladite édition tirant leçons des deux précédentes (2001 et 2006). Cette contribution s’est illustrée par la participation remarquable de notre représentant au Comité Électoral National, nos différentes propositions sous forme de correspondances au ministre chargé du travail, notre rencontre avec le cabinet du ministre le 18 décembre 2020, nos prises de positions à travers déclarations, communiqués de presse, conférences et points de presse, etc.

Malheureusement, il se précise que, plus nous avançons, moins se constate la volonté du pouvoir d’organiser des élections crédibles et transparentes et plus on se rapproche de la catastrophe.

Face à cette situation d’une extrême gravité, nous organisons le présent point de presse pour prendre l’opinion publique nationale et internationale à témoin et informer nos mandants, les travailleurs de ce qui se trame dans leur dos.

QUELQUES ELEMENTS ILLUSTRATIFS DES DERIVES DANS LE PROCESSUS.

A travers nos sorties antérieures, nous avions longuement mis en relief le premier coup de force du gouvernement du président TALON au processus avec le changement des règles du jeu en plein jeu, à travers notamment, l’imposition du vote électronique et la désignation unilatérale de la CENA, comme structure devant établir la liste électorale alors qu’elle n’en a ni les compétences, ni l’expérience. Comme si cela ne suffisait pas, le Conseil des Ministres, en sa réunion du mercredi

23 décembre 2020 a :

– fixé unilatéralement au dimanche 24 janvier 2021 la date de la tenue de ces élections. Pourtant l’accord avait été fait pour éviter la tenue de ces élections pendant les congés scolaires ainsi que les week- end ;

– maintenu son attachement au vote électronique. Or, le CEN n’avait jusque -là établi aucun chronogramme indiquant les tâches précises à accomplir entre temps et n’avait fait à l’autorité (du moins officiellement) aucune proposition en terme de date pour la tenue de ces élections.

Cet autre diktat du gouvernement a eu pour conséquence l’accélération de l’escamotage des tâches et ce, malgré les vives protestations du représentant de la CSTB.

En effet, alors qu’aucun chronogramme n’est encore élaboré, le CEN décrète en sa séance du mardi 29 décembre 2020, l’arrêt de la réception des listes des personnels des entreprises, établissements et services avec effet immédiat. Or nous savions depuis que sur la question de l’établissement des listes, le CEN cafouille sérieusement et ne fait aucun effort pour améliorer et clarifier les choses.

En effet, à ce jour :

les CED dont l’arrêté de nomination des membres n’est intervenu qu’à la fin du mois de novembre 2020, à la suite de multiples pressions, n’ont véritablement pas démarré le travail, le CEN ne leur ayant donné aucune instruction, en particulier celles se rattachant à la collecte et à l’acheminement des listes des personnels des structures se trouvant sur leur territoire de compétence. Il en est ainsi parce que, pour le gouvernement, avec l’option du vote électronique, les CED n’avaient plus leur raison d’être ;
Il existe de nombreux établissements, entreprises, services privés et parapublics n’ayant pas encore produit les listes de leurs personnels suivant le canevas proposé et les modalités de leur transmission au CEN parce que non informés ou non suffisamment informés ;
Listes récupérées au sommet avec comme conséquences :
des doublons de noms et / ou de listes ;
des listes non entièrement renseignées ou comportant des renseignements erronés;
des listes communiquées avec des numéros de téléphone douteux, sans l’avis de leurs propriétaires et qui peuvent se révéler non fonctionnels :
des listes provenant d’entreprises dont l’existence est douteuse et avec par endroits des agents dont l’immatriculation à la CNSS n’est pas encore établie;
des effectifs de certaines entreprises apparemment fantaisistes comme une pharmacie qui compterait 248 agents;
impossibilité de contrôle desdites listes par les travailleurs à la base;
risque d’inexploitation de ces listes à terme ;
risque d’exclusion de nombreux travailleurs ;
etc.

Malgré ces graves insuffisances, le CEN sur injonction du gouvernement, fait une marche forcée pour nous conduire au 24 janvier 2021 avec le silence coupable des autres centrales et confédérations syndicales.

Mais pour quels résultats ?

Est-ce pour des élections transparentes, crédibles et véritablement inclusives ?

Est -ce pour permettre aux travailleurs de désigner leurs véritables porte-paroles ou veut-on, par des astuces, leur en imposer ?

De toute évidence, il apparaît nettement que lorsque le gouvernement, en amont, se refuse d’associer les travailleurs à la confection des listes électorales afin que ceux-ci exercent leur droit de contrôle à la base, puis en aval, impose le vote électronique pour lequel l’opérateur technologique, recruté par lui, peut agir sur les données au moyen de son paramétrage, on se retrouve en présence d’élections programmées pour être véritablement frauduleuses.

Ma confédération syndicale qui reste toujours en course pour lesdites élections, refuse néanmoins ces manœuvres et manipulations qu’elle dénonce et condamne puis combat et qu’elle continuera de dénoncer, de condamner et de combattre jusqu’au bout.

A ce sujet, nous réitérons les exigences suivantes.

2- REAFFIRMATION DE NOS EXIGENCES.

Ces exigences bien connues sont :

2.1- La poursuite du recueil des listes des personnels des entreprises, établissements et services privés et parapublics jusqu’à la fin de la première semaine du mois de janvier 2021 en insistant sur le respect de la fourniture de tous les renseignements surtout les numéros de téléphone ainsi que les modalités de transmission:

2.2- Une véritable implication des CED dans le processus de recueil et d’acheminement desdites listes, de manière à obtenir des listes désagrégées, (respectant le canevas établi et surtout l’ensemble des renseignements demandés, entre autres les numéros de téléphone), exploitables et contrôlables à la base) ;

2.3- Une étroite collaboration entre le CEN et la CNSS en vue de la vérification d’une part, de l’existence réelle des entreprises émettrices de listes des personnels, et d’autre part, de l’immatriculation effective des agents listés ;

2.4- Prendre des dispositions pour extirper des listes les agents dont l’immatriculation est déclarée comme étant en cours ;

2.5- veiller à ce que les auteurs des listes soient réellement les responsables des entreprises, établissements ou services ou leurs représentants dûment mandatés ;

Nos positions ainsi actualisées à ce jour ne remettent nullement en cause notre rejet du diktat relatif au vote électronique et de l’introduction frauduleuse de la CENA dans le processus et ce, sur fond de changement des règles du jeu en plein jeu.

Nous ne saurons terminer ce point de presse, sans lancer un appel aux travailleurs à poursuivre la mobilisation sur le terrain en vue entre autres :

d’exiger que le processus des élections professionnelles nationales 3ème édition soit crédible, transparent et véritablement inclusif;
de la poursuite du recueil et de l’acheminement des listes des personnels jusqu’à la fin de la première semaine du mois de janvier 2021 avec l’implication effective des CED ;
de faire échec à toute nomination de centrales et confédérations syndicales représentatives à l’instar des députés, des maires, des conseillers communaux et municipaux.

En tout état de cause, ma confédération, la CSTB, insiste pour l’organisation d’une troisième édition des élections professionnelles nationales, transparente pour permettre aux travailleurs de désigner une confédération dont les responsables sont capables de défendre leurs revendications avec courage et sans corruption. Au nombre de ces revendications figurent :

1- la libération des responsables syndicaux et travailleurs arbitrairement emprisonnés ;

2- la réintégration des travailleurs arbitrairement radiés de la fonction publique depuis 2016 ;

3- l’abrogation de toutes les lois et de tous les textes scélérats qui restreignent les droits des travailleurs ;

4- l’augmentation des salaires dans le secteur public comme dans le secteur privé ; cela passe par la revalorisation de 50% du point indiciaire et du SMIG ;

5- le paiement des rappels aux salariés et aux retraités ;

6- la prise des décrets et arrêtés d’application du statut général de la fonction publique prenant en compte la situation des fonctionnaires territoriaux ;

7- la satisfaction des différentes revendications sectorielles des travailleurs.

Seule la lutte paie.

Cotonou, le 31 décembre 2020
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