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Norbert Boccace Kanhounon, Sg du Mtfp, sur les nouveaux horaires « Les vraies raisons et avantages de la réforme »

Publié le mardi 5 janvier 2021  |  La Nation
Norbert
© Autre presse par DR
Norbert Boccace Kanhounon, secrétaire général du ministère du Travail et de la Fonction publique,
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Par Alexis Meton,

L’administration publique met en œuvre, depuis hier 4 janvier 2021, les nouveaux horaires de travail fixés par le gouvernement. Norbert Boccace Kanhounon, secrétaire général du ministère du Travail et de la Fonction publique, justifie la pertinence d’une décision qui, selon ses dires, vise le bonheur des travailleurs et leur épanouissement. Dans cette interview, il est revenu sur les avantages de la mesure pour l’Etat et les agents, sans occulter les sanctions en cas de retard dûment constaté.


La Nation : Qu’est-ce qui a motivé le réaménagement des horaires de travail dans l’administration publique ?

Norbert Boccace Kanhounon : La ministre du Travail et de la Fonction publique a commandité une étude sur les anciens horaires de travail en vigueur depuis 1984. En premier lieu, les études ont montré que l’amplitude horaire de 2 h 30 minutes de pause est trop longue. L’organisme humain fonctionne comme un moteur diésel. Lorsqu’on le met au repos pendant longtemps, il lui est difficile de reprendre aussitôt.
Deuxièmement, nous avons procédé à une étude comparée dans quinze pays au niveau de la sous-région. Aucun des quinze pays ne pratique 2 h 30 minutes de pause. En plus, l’étude a révélé que pendant les 2 h 30 minutes de pause, les climatisations, les caméras et les lampes sont allumées. Donc il y a une consommation massive d’énergie électrique. Ce qui constitue une perte pour l’Etat.
Troisièmement, l’étude a montré que les anciens horaires ne permettent pas la cohésion sociale parce que les parents sortent très tard alors que les enfants de la maternelle et du primaire sortent tôt. On ne sait pas ce qu’ils font avant que les parents rentrent à 21 heures, 22 heures ou minuit. Dans ce cas, il est difficile de suivre leur cursus scolaire.


Qu’est-ce qui change essentiellement dans les nouveaux horaires ?

L’étude a proposé une série de réaménagements et le Conseil des ministres, après avoir avisé, a décidé de réduire la pause d’une heure entre 12 h 30 et 15 h de sorte qu’à partir du 1er janvier 2021, l’administration rouvre ses portes à 14 heures dans l’après-midi. Ainsi, les matins, il n’y a pas de changement, c’est de 8 heures à 12 h 30 et dans l’après-midi, c’est de 14 heures à 17 h 30. Les agents de l’administration publique qui sont parents auront le temps de vite rentrer pour s’occuper de leurs enfants, se reposer un peu et renouveler leurs forces afin de bien reprendre le lendemain.

Y a-t-il des dispositions pour vérifier l’effectivité de la réforme ?

Nous avons mis en place un dispositif de contrôle de présence. Les matins, tous les agents des ministères doivent émarger dans ce que nous appelons le registre de présence et les responsables hiérarchiques sont chargés de fermer ces cahiers les matins à 8 heures et quart au plus tard. Les soirs à 14 h, tous les agents doivent encore émarger pour prouver leur présence et les responsables sont chargés de contrôler et de fermer le cahier à quatorze heures et quart. Cela s’appelle le contrôle hiérarchique et ce contrôle est systématique. Les responsables directs des agents, eux aussi, sont contrôlés. Nous allons mettre en pratique ce contrôle hiérarchique pendant un certain temps et les inspections générales des ministères vont être déployées pour contrôler l’effectivité du respect des nouveaux horaires de travail dans l’administration publique béninoise.


Quelles sanctions risquent les agents contrevenants ?

La loi est claire. Le statut général de la fonction publique prévoit les sanctions en cas de retard. Lorsque vous faites deux retards dans une même semaine, on vous flanque une demande d’explication et lorsque la justification n’est pas convaincante, vous endossez les responsabilités. Lorsque c’est répétitif, il y a des sanctions prévues. Ces sanctions sont graduelles. C’est pour éviter d’en arriver là que nous sensibilisons les agents. Il y a eu de la sensibilisation sur toute l’étendue du territoire national. Nous avons rencontré les commissions administratives départementales, nous sommes allés vers les honorables députés, ainsi qu’au niveau de toutes les couches socio-économiques de notre pays. Nous allons poursuivre cette sensibilisation. Nous passons de bureau en bureau pour exhorter les agents à se conformer aux nouveaux horaires de travail. Mais d’ici à trois mois, je crois que les sanctions vont être appliquées sans état d’âme à l’égard de ceux qui ne respecteraient pas les nouveaux horaires.


N’est-ce pas un nouveau programme qui s’impose aux agents de l’administration publique ?

Si les nouveaux horaires sont considérés comme un nouveau programme, je crois que ce nouveau programme est le bienvenu, parce que ces horaires règlent plusieurs problèmes. D’abord, le problème de santé des agents eux-mêmes qui restent longtemps au bureau avec un temps de repos qui ne cadre pas avec le fonctionnement de l’organisme. Ensuite, ces horaires sont avantageux parce qu’ils permettent aux parents de rentrer tôt et de s’occuper de la vie scolaire de leurs enfants. C’est fondamental parce que les enfants constituent l’avenir de la nation. Une société se forme déjà à partir de la maison. Cette réforme donne aux parents le temps de s’occuper de leurs enfants. Je crois que c’est important.
Enfin, ce réaménagement horaire a un intérêt économique certain pour l’État. L’étude a démontré que par an, en termes d’intérêts cumulés, l’Etat peut faire jusqu’à 26 milliards F Cfa de bénéfice sur l’utilisation de l’énergie électrique et autres.
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