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Nouveaux horaires dans l’administration publique: Les agents de l’Etat adhèrent et s’adaptent

Publié le mardi 5 janvier 2021  |  La Nation
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© Autre presse par dr
Les horaires dans l’administration publique
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Par Anselme Pascal AGUEHOUNDE,

Conformément à la décision du Conseil des ministres en sa séance du mercredi 9 décembre dernier, l’administration béninoise fonctionne, depuis hier lundi 4 janvier, suivant de nouveaux horaires. Notamment : 8 h 30 à 12 h 30 en matinée, 1h30 de pause, puis 14 h à 17 h 30 dans l’après-midi. Même si cette réforme bouscule un peu les habitudes, les agents de l’Etat en reconnaissent le bien-fondé.


Il a sonné hier 12 h 30 sans que, dans l’administration publique, l’on sente un grand mouvement des agents. L’on eût dit qu’ils ont opté pour un auto-confinement dans leurs bureaux pour vivre le premier jour d’application de la réforme des horaires de travail dans l’administration publique. Au ministère du Travail et de la Fonction publique comme au ministère des Enseignements secondaire et technique et de la Formation professionnelle, les quelques agents qui sont allés à la pause étaient déjà de retour aux environs de 13 h 30 et ont aussitôt marqué leur arrivée dans le registre de présence. « Depuis quelques semaines où cette nouvelle mesure a été annoncée, nous avons commencé à nous préparer psychologiquement. J’ai fait l’effort de m’y conformer et je pense que je vais m’y habituer», confie, du retour de la pause, Thomas Goutondji, en service à la Direction des retraités et des archives au ministère du Travail et de la Fonction publique.
Pour Carmel Dossa, agent en service à la Direction des systèmes d’information du ministère des Enseignements secondaire et technique et de la Formation professionnelle, la réforme est opportune, même si elle va bousculer certains agents de l’Etat dans la manière dont ils géraient leur temps de pause. «Pour toutes choses, les débuts sont souvent difficiles. Ça n’a pas été facile de me réveiller à temps pour reprendre le service à 14 h. Mais je pense que nous allons nous y habituer », avoue Colette Sodé, chef service secrétariat au ministère du Travail et de la Fonction publique. Elle ne doute pas du bien-fondé de cette réforme. « Je reste convaincue que ce réaménagement est avantageux. Il nous permet de vite rentrer pour suivre les enfants, faire les travaux, nous reposer afin de vite revenir le lendemain. C’est une mesure qui me plaît », soutient Colette Sodé.
Son collègue de la Direction des retraités et des archives renchérit: « Cette nouvelle mesure, il faut l’avouer, a une conséquence positive. Le fait que les parents puissent rentrer un peu plus tôt pour s’occuper des enfants est un avantage. C’est la famille qui gagne. Rien que pour les enfants et pour la famille, je pense que la décision est salutaire ». Pour une rapide adaptation, le ministère du Travail et de la Fonction publique accorde une grande attention à la sensibilisation. « Il est bientôt quatorze heures, et vous aurez sans doute constaté que les agents sont en train de s’inscrire dans les registres.


Nous avons beaucoup sensibilisé et cela va continuer. Je suis sûr que tous les agents de l’Etat vont reconnaître que cette réforme leur est profitable », assure Eric Pèdé, directeur de l’Administration et des Finances du ministère du Travail et de la Fonction publique. A l’en croire, la mise en œuvre de la réforme ne sera pas sans suivi. De nouveaux registres sont mis en place pour vérifier le respect par les agents de l’Etat des nouveaux horaires de travail. « Sur instruction du ministre du Travail et de la Fonction publique, dès ce jour 4 janvier 2021, nous avons ouvert de nouveaux registres pour que les agents puissent s’inscrire. Les agents de l’Etat vont désormais s’inscrire aussi bien en matinée qu’en soirée contrairement à l’ancienne pratique où ils ne s’inscrivaient que dans la matinée. Ainsi, ils s’inscrivent à leur arrivée le matin à 8h et dans l’après-midi à 14 h. Madame le ministre a insisté sur le contrôle hiérarchique. Elle a instruit pour que le cahier soit arrêté déjà à
8 h 15 dans la matinée et à 14 h 15 dans l’après-midi, pour faire le point de ceux qui sont venus à l’heure et se sont inscrits », explique Eric Pèdé, directeur de l’Administration et des Finances du ministère du Travail et de la Fonction publique.
Pour rappel, le Conseil des ministres a adopté le décret portant réaménagement des horaires de travail dans l’administration publique en sa séance du mercredi 9 décembre 2020 avec effet à compter du 1er janvier 2021.


Forte rentabilité économique et sociale

La décision du gouvernement de réaménager les horaires de travail dans l’administration publique n’est pas venue ex nihilo. « Le temps de pause était trop long. Il fallait réduire un peu la pause pour permettre à l’administration d’être plus efficace. Pour ce qui est de l’heure de sortie, vous savez que plusieurs agents de l’Etat vivent en dehors de Cotonou. Il y en a qui sont à Calavi, Allada, Ouidah…, ils rentrent souvent tard la nuit et déjà le lendemain, ils doivent être au bureau à 8 h. Ils n’ont pas assez de temps pour se reposer. Avec le réaménagement des horaires, la pause a été réduite pour permettre aux agents de rentrer un peu plus tôt», relève Eric Pèdé.
Le directeur de la Programmation et de la Prospective du même ministère décrit la démarche suivie pour aboutir à cette réforme. « Nous avons commis un cabinet qui a mené des études sous la présidence du secrétaire général du ministère. Nous avons travaillé sur un échantillon de quinze pays et nous avons associé toutes les couches, notamment les agents de l’Etat, les parents et enfants des agents de l’Etat, les partenaires sociaux…


Nous avons abouti à des propositions parmi lesquelles le gouvernement a choisi la pause à 12 h 30 et la reprise à 14 h pour finir à 17 h 30… Il n’y a pas de référence dans la sous-région, car les horaires de travail varient d’un pays à un autre. Mais la particularité au Bénin, c’est qu’on avait deux heures trente de pause alors qu’aucun pays dans la sous-région ne fait une pause aussi longue », fait savoir Abdoulazize Malick. De cette réforme, se dégagent des avantages non seulement financiers mais aussi sociaux. « Nous avons projeté un gain de 26 milliards F Cfa par an en matière d’électricité, d’eau et autres. Car, en réduisant l’amplitude horaire, les agents de l’Etat vont gagner sur le plan sanitaire et l’Etat qui les subventionne va également gagner. Mais ce qui est plus important dans cette réforme, c’est sa rentabilité sociale. Le gouvernement est soucieux du bien-être des agents de l’Etat et de leurs enfants », souligne Abdoulazize Malick. Il précise que toute l’administration publique est concernée par cette réforme, excepté ceux qui ont des particularités de travail. « Vous ne pouvez pas demander à la police ni à un hôpital de fermer à 12 h 30 pour revenir à 14h ! Ces corps ont des particularités. Donc, ils vont s’organiser eux-mêmes en fonction des réaménagements. Les élèves également ne sont pas concernés par la réforme », fait-il observer.
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