La députée Sèdami Médégan Fagla a usé de son droit législatif pour interpeller le gouvernement, conformément aux dispositions de l’article 106 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, sur un sujet préoccupant qui l’a particulièrement marquée. Il s’agit du harcèlement sexuel dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur et dans les institutions de la République. Hier, mardi 5 janvier 2021, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Eléonore Yayi Ladékan, a exposé à la Représentation nationale les mesures prises par le gouvernement pour contrer le phénomène.
La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Eléonore Yayi Ladékan, était hier au Palais des gouverneurs à Porto-Novo pour sacrifier à la tradition de répondre aux questions posées par les députés. Il s’agit pour elle d’informer la Représentation nationale sur les mesures prises pour lutter contre le harcèlement sexuel en milieu universitaire et dans les institutions de la République, ainsi que les dispositions prises pour prévenir les cas de harcèlement et les sanctions à l’encontre des coupables, conformément aux dispositions des textes de loi en vigueur au Bénin. En effet, selon la députée Sèdami Médégan Fagla, malgré l’existence au Bénin de la loi n°2011-26 du 9 janvier 2012 portant prévention et répression des violences faites aux femmes, force est de constater que la recrudescence du harcèlement sexuel dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur et dans les institutions de la République demeure une réalité. Dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur, en particulier dans les universités nationales et privées, le phénomène a atteint un niveau préoccupant. Des enseignants chargés de transmettre le savoir et de servir de modèle à la jeune génération, profitent de leur position pour exiger des étudiantes une faveur sexuelle et cela en toute impunité. Ces dernières, menacées de représailles en cas de refus de céder aux avances, se retrouvent dans un engrenage. Celles tenaces qui résistent aux menaces et intimidations, sont contraintes soit d’arrêter leurs études, soit de changer de filière. Ce qui constitue une perte inestimable pour les familles mais aussi pour la société. Pour la députée Sèdami Médégan Fagla, ce fléau a un impact direct sur la qualité et la quantité du capital humain disponible sur le marché de l’emploi.
Quid des institutions?
Le même phénomène s’observe dans les institutions de la République où des collègues masculins exigent des faveurs de leurs collaboratrices sous peine de représailles de tout genre. Selon elle, une société responsable du bien-être et du devenir de ses fils et filles ne pourrait continuer à tolérer de telles pratiques, car les conséquences sont perceptibles et hautement nuisibles à l’économie béninoise en termes de disponibilité de capital humain. Pour la ministre, les mesures sont beaucoup plus concentrées au niveau de l’Université d’Abomey-Calavi qui est la plus grande université, université mère qui, également alimente en termes de personnels enseignants administratifs les autres universités. Il s’agit essentiellement des mesures de sensibilisation d’abord puisque cela commence par là pour que les uns et les autres sachent déjà que le phénomène existe, comment il se manifeste et comment faut-il se comporter. C’est ce qui fait donc que, au niveau de l’Université d’Abomey-Calavi, il y a eu en termes de mesures, la création d’un Observatoire genre qui organise un certain nombre d’activités de sensibilisation aussi bien vers les filles que vers les garçons. Cet observatoire a également des points focaux dans toutes les entités. Il a aussi positionné sur les espaces universitaires, des boîtes à suggestions et des boîtes à plaintes. Ainsi en termes de sensibilisation, cela se fait de façon réduite au niveau des autres universités.