La situation des malades d’insuffisance rénale du Bénin qui n’était déjà pas reluisante, depuis quelques mois, s’est davantage dégradée hier mardi. C’est une note de service et un contrôle inopiné au centre de dialyse du Centre national hospitalier universitaire Hubert Koutoukou Maga qui a chamboulé l’ordinaire des dialysés. Tout a commencé dans la matinée du lundi 11 janvier dernier après une réunion entre la direction du Cnhu et l’équipe du professeur Vigan en charge du centre de dialyse. De cette rencontre, il ressort que de lourds soupçons pèsent sur la gestion du stock des kits de dialyse de la pharmacie de ce centre hospitalier. Ainsi, hier mardi, une note de service du service de la dialyse oblige tout malade à présenter un reçu attestant que son kit a été acheté à la pharmacie du Cnhu avant de se faire dialyser. Et cette décision a été immédiatement mise à exécution sans délai et sans aucune explication et avertissement préalable. Ainsi, alors que les malades étaient installés dans les lits pour subir des soins, une équipe du Professeur Vigan s’est déployée dans les salles pour un contrôle. Tous les malades qui n’avaient pas de prises en charge et de ticket du Cnhu ont purement et simplement été vidés des salles, sans ménagement. Ils sont retournés chez eux sans soins et sans savoir combien de temps il leur reste à vivre. Hier soir, c’était la désolation. Beaucoup de malades avaient les larmes aux yeux. Un malade rencontré sur les lieux expliquait son désarroi. Ses parents se sont cotisés pour lui faire un stock de 10 kits pour une somme de 700 mille francs CFA. C’est la troisième fois qu’il puise dans ce stock pour se faire dialyser. Hier il est venu au Cnhu pour se faire soigner. Mais il n’avait pas son ticket et après des recherches à la maison il n’a pu retrouver le fameux ticket. Ses supplications auprès du Professeur Vigan n’ont rien changé. Il s’est résigné à rentrer chez lui la mort dans l’âme ne sachant pas s’il verra le jour ce matin. Plusieurs autres malades sont également dans ce cas. Ils ont acheté des kits dans les pharmacies de la place à des prix moins élevés. Ils ne peuvent plus être admis dans ce centre. Tant d’argent perdu en ces temps de soudure. La situation des dialysés du Bénin était déjà déplorable depuis des lustres. Selon leurs responsables, plus de 300 malades sont déjà morts par manque de ressources financières suffisantes pour s’acheter des kits, sans que cela n’émeuve les autorités sanitaires béninoises