La production de la 2ème culture d’exportation du Bénin après le coton, subit une régression en milliers de tonnes. Au titre de la campagne 2020, la récolte de la noix de cajou passerait de 160 000 à 155 000 tonnes.
Félicienne HOUESSOU
Le 4ème pays producteur africain du cajou devrait voir ses performances de la campagne 2020 baisser. Une mauvaise nouvelle pour ce secteur qui occupe selon les chiffres de 2019, une superficie de 285 000 ha avec un rendement moyen de 300-400 Kg/ha. Si les zones ou aires favorables pour la production de l’anacarde au Bénin couvrent une superficie de 9 763 836 ha, le pays devrait être en mesure de produire au minimum 2.929.150 tonnes de noix de cajou si toutes les conditions nécessaires sont réunies. L’ambition du gouvernement est d’accroitre la production de noix brute de cajou à 300 000 tonnes en 2021, à travers la mise en œuvre du Programme national de développement de la filière anacarde (PNDFA). Ce plan inclut l’accompagnement des pépiniéristes, la réhabilitation et la mise aux normes de plantations anciennes, ainsi que l’installation de nouvelles plantations. Pour l’heure, l’atteinte de cet objectif reste incertaine. Car, la récolte 2020 n’affiche que la moitié de la production envisagée.
A l’instar des autres pays producteurs de la zone ouest-africaine, la production du Bénin a enregistré une chute de 5000 tonnes selon le rapport de N’kalô, relayé par le site d’information ‘’Commodafrica’’. « Tous les pays de la région devraient connaitre une baisse de leurs volumes avec, en première ligne, les leaders : la production ivoirienne ne ferait que glisser de 890 000 tonnes à 887 500 tonnes cette année, celle du Nigeria étant attendue à 273 000 tonnes contre 285 000 tonnes en 2019. En revanche, la Guinée Bissau enregistrerait une baisse de 30 000 tonnes pour se situer à 190 000 tonnes, tandis que le Bénin passerait de 160 000 à 155 000 tonnes, le Ghana de 140 000 tonnes à 131 500 tonnes et le Burkina Faso de 115 000 t à 100 500 tonnes», indique la même source. En prélude à la nouvelle récolte du cajou, le spécialiste N’kalô estime que la production Afrique de l’Ouest, principale région de production du monde, connaitra une baisse de 5%.
Une baisse légère et générale
La nouvelle récolte s’annonce bonne avec un timing normal marqué par un retard plus ou moins acceptable. Néanmoins, la production ouest-africaine serait en légère baisse. De 2 019 000 tonnes en 2019, elle se situe à 1 919 500 tonnes. Le dernier bulletin d’information hebdomadaire de N’kalo indique que, « sur ce total de production de 1 919 500 tonnes, 1 115 000 tonnes de noix de cajou brutes devraient prendre la destination du Vietnam et 650 000 tonnes celle de l’Inde. A noter que de Côte d’Ivoire, 140 000 tonnes sont estimées passer au Ghana et 60 000 tonnes du Nigeria vers le Bénin ». Le spécialiste estime que 139 000 tonnes de cajou seraient transformées localement en Afrique de l’Ouest pour cette campagne. De ce total, 9 570 tonnes d’amandes seraient expédiées vers l’Europe, 7 500 tonnes vers le Vietnam et 4 600 tonnes vers les Etats-Unis.