Les secrétaires généraux des confédérations et centrales syndicales du Bénin se donnent la main pour défendre les intérêts vis-à-vis du gouvernement. Les responsables de la Confédération des syndicats et travailleurs du Bénin (CSTB), de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA-Bénin), de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (CGTB), de la Centrale des organisations des syndicats indépendants du Bénin (COSI)ont décidé, d'appeler l'exécutif béninois à rouvrir les négociations qu'il avait unilatéralement suspendues depuis novembre 2012 alors qu'aucune avancée n'a été notée dans les discussions entre le gouvernement et les centrales et confédérations syndicales pour le compte de l'année académique 2012-2013.
Le lundi 15 octobre 2012, le gouvernement a honoré sa promesse faite aux enseignants d'ouvrir les négociations à mi-octobre, une fois la rentrée des classes effectuée. Effectivement, les deux parties se sont retrouvées à l'Infosec à Cotonou. Conformément à l'ordre du jour inscrit sur les convocations, la concertation devrait s'articuler autour de deux points essentiels à savoir : les mesures envisagées par le gouvernement pour la revalorisation de la fonction enseignante, puis les questions diverses. Mais aucun des points inscrits à l'ordre du jour n'a été abordé. De nouvelles préoccupations ont été évoquées et un nouvel ordre du jour a été arrêté.
La question liée à la restitution des fonds défalqués aux enseignants pour faits de grève qui n'était pas prévue par le gouvernement, a pu finalement être inscrite à l'ordre du jour aux côtés des deux questions initiales. La partie gouvernementale dirigée par le Premier ministre Pascal Koupaki, a proposé de régler les problèmes des enseignants dans une approche structurelle.
Plus de quatre mois après la suspension des négociations, rien ne se dessine alors qu'environ trois mois nous séparent des examens de fin d'année. Les problèmes demeurent. Les frustrations augmentent. Il y a lieu de changer de fusil d'épaule. Selon le représentant de la Cstb, Paul Assè Iko, leur vision est claire : ''nous demandons expressément au gouvernement du président Boni Yayi de nous rétablir dans nos droits fondamentaux, en rouvrant les négociations Gouvernement/Centrales et confédérations syndicales, que l'exécutif a unilatéralement suspendues, en vue de donner satisfaction à nos principales revendications, pour une amélioration de nos conditions de vie et de travail'' a-t-il déclaré. La reprise des négociations sera d'un apport certain pour le dégèle de la situation qui est annoncée pour embraser tout le pays durant les semaines à venir si rien n'est fait. A la date d'aujourd'hui, les écoles d'enseignement public n'ont pas encore reçu les subventions de l'Etat béninois pour faire résoudre les problèmes pratiques liés aux exigences pédagogiques ; une situation qui découle des mesures de gratuité adoptées par le régime en place. Et en dehors des directeurs d'écoles qui ont donné de la voix, il y a également le Front d'actions des syndicats des trois ordres d'enseignement qui revient à la charge face au mutisme du gouvernement malgré leurs diverses luttes.
Pour les syndicalistes béninois, les différentes crises sociales dans les secteurs de l'éducation, de la santé, de l'administration publique et autres ces dernières années à l'issue sombre et confuse, sont une parfaite illustration du manque du dialogue entre le pouvoir et ses travailleurs. Certaines écoles sont déjà fermées et les enfants sont sous le poids de leurs parents aux heures de cours ou dans la rue. Le retour au dialogue social perçu comme une discussion dont le but est de parvenir à un consensus entre deux protagonistes, ou entre employeurs et travailleurs en vue d'un développement harmonieux de l'entreprise ou du secteur d'activité, paraît impérieux aux fins de rouvrir les salles de cours hermétiquement verrouillées, d'atteindre les résultats escomptés en vue d'achever l'année scolaire dans la quiétude. Vivement la reprise des négociations en vue de sauver l'école béninoise.