Déclaration de candidature: Talon : aucune surprise !

Publié le lundi 18 janvier 2021 | Matin libre

© Présidence
Monsieur Patrice TALON, Président de la République, Chef de l`État, Chef du Gouvernement lors de son message sur l`état de la nation

Ça y est ! Le chef de l’Etat a finalement lâché le morceau. Le suspense, qui n’en était plus vraiment un, a fini par se transformer en déclaration de candidature.

Vendredi 15 janvier 2021, Patrice Talon a clôturé sa tournée de reddition de compte par la commune d’Adjohoun. Et c’est cette ultime étape qu’a choisie le chantre de la Rupture pour annoncer ce qui était devenu un secret de Polichinelle. “Je serai candidat pour défendre la démocratie, nos libertés et la bonne gouvernance (…) Rien que pour rendre durable la bonne gouvernance jusqu’à ce que cela soit un acquis pour chacun et pour tous, je resterai dans la dynamique”, a annoncé Patrice Talon.

Sur la toile, un peu partout dans les forums de discussion, cette déclaration de candidature n’a surpris grand monde, tant les signes annonciateurs étaient perceptibles. Pour les uns, depuis le ‘’j’aviserai’’ de 2017, après l’échec de la première tentative de révision de la Constitution, il n’était plus question de mandat unique. La phrase : « “Si par extraordinaire, le mandat unique ne passait pas, dans tous les cas, à titre personnel je ferai le mandat unique pour montrer à mes concitoyens que j’y crois fermement et qu’en cinq ans on peut faire le job et laisser la tâche à d’autres personnes », tenue par le chef de l’Etat lors de l’entretien télévisé du 1er août 2016, s’est muée en : « 2021 est loin désormais. Ça aurait pu être réglé maintenant par la révision de la Constitution (le mandat unique, Ndlr). Ce n’est pas le cas. En 2021, j’aviserai en fonction de mon ressenti. Je suis respectueux des règles de la République », en 2017. Dès lors, il était attendu du chef de l’Etat qu’il dise clairement s’il est candidat ou pas. Ce qu’il n’a pas fait jusqu’au 15 janvier 2021. Mais, entre-temps, les journaux ont relayé une rencontre avec un groupe restreint. Rencontre au cours de laquelle Patrice Talon aurait annoncé sa volonté de briguer un second mandat. Ça n’a pas été démenti. Puis vint la tournée dite de reddition de compte qui, aux premières heures, était faite de promesses tous azimuts. Pour l’opposition, cette tournée de reddition de compte était en fait une campagne électorale précoce, avec les moyens de l’Etat. Dans le discours, Patrice Talon aura beau essayé de garder le suspense pour la fin, des bouts de phrase trahissent l’idée qu’il était en quête d’un second mandat. C’est le cas par exemple ce 14 janvier, veille de la déclaration d’Adjohoun où Patrice Talon avait dit : « Juste encore un peu d’effort, si nous avons fait 22 stades en un mandat, un mandat encore, c’est fini », avant de nuancer « ce n’est pas nécessairement que ça soit Talon hein, non non. Je ne veux pas dire par-là qu’il faut que Talon revienne, non non… ». Mais avant, le 31 décembre 2020, on pouvait lire dans le message de vœux du chef de l’Etat que sa candidature était actée. « Pour ma part, je mesure davantage la responsabilité qui est la mienne de contribuer encore à consolider les acquis qu’ensemble nous avons engrangés ces dernières années. Je ne vais pas me dérober à mon devoir envers la République (…) », avait-il lancé.

Pour le commun des Béninois, que Patrice Talon se déclare publiquement candidat, n’était donc qu’une question de timing. Chose qu’il a faite vendredi dernier. Cela n’a donc surpris personne qu’il ait réservé pour la fin ce que d’aucuns suspectaient en début de sa tournée. Pour certains Béninois, l’événement aurait été qu’il décide finalement de s’en tenir à la promesse de départ, celle d’un mandat unique quoiqu’en soient les circonstances.

M.M

Commentaires

Dans le dossier