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Tours de garde des pharmacies au Bénin: Une expérience infructueuse

Publié le mardi 19 janvier 2021  |  L'Economiste
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© Autre presse par dr
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Au Bénin, instaurée depuis le 1er janvier 2021, la décision de l’Ordre national des pharmaciens du Bénin (Onpb), liée aux tours de garde des pharmacies, s’est révélée être une menace pour l’accès aux médicaments des citoyens. D’une expérience à une autre, les limites de cette réforme se notent.

Sylvestre TCHOMAKOU

Décidée le 1er décembre 2020 à travers la décision n°002/2020/ONPB du 26 novembre 2020 “portant tours de garde des officines en République du Bénin”, la réforme de l’Ordre national des pharmaciens du Bénin (Onpb) relative aux tours de gardes des pharmacies, quelques jours passés, laisse perplexe plus d’un, quant à sa pertinence. Censée améliorer l’accessibilité géographique des médicaments aux populations, la réforme des tours de gardes des officines qui fixe les heures d’ouverture des pharmacies de 8h à 22h (du lundi au samedi) pour certaines, et de 24h/24 (du lundi au lundi) pour d’autres, ne manque de susciter le courroux des popuplations. Pour cause, l’observance de cette nouvelle mesure par les pharmacies béninoises depuis le 1er janvier 2021 a conduit certains patients ou proches de patients à se déplacer de pharmacie en pharmacie, sans pouvoir se procurer des produits souhaités. D’autres, pour éviter le pire à leur malade, se voient dans l’obligation de parcourir des distances plus longues. Ce qui, engendre plus de dépenses, en matière de transport. « A Calavi, les pharmacies de gardes sont éloignées l’une de l’autre. Quand certaines parmi elles faisaient le travail 24h/24, ça arrangeait. Tu sais que si tu vas là-bas, tu vas trouver absolument ton produit, mais brusquement ils ont mis les tours de gardes avec des conditions pas possibles. La dernière fois, j’avais un rhume dans la nuit et j’allais à la pharmacie juste pour prendre un “fébrilex” ou un “litacold”. Bizarrement, j’ai fait le tour des pharmacies SOS, Chilo, qui n’étaient pas de garde, et je suis revenu à la maison bredouille. Çà, c’est un exemple banal. Pour prendre un produit de 300 F CFA, tu dois débourser plus de sous pour ton déplacement vers les pharmacies de gardes. Ce n’est pas sérieux », se désole un usager de phamarcie. Ainsi, quand bien-même la décision de l’Onpb prescrit en son article 4, que « les officines qui se retrouvent seules dans leur zone ou très éloignées les unes des autres sont tenues d’ouvrir 24h/24 », les difficultés ne font que s’accroître pour les populations.

En attendant l’évaluation périodique, changer de cap

« C’est pour améliorer l’accessibilité géographique du médicament à nos populations que ces tours de garde ont été initiés depuis des décennies », avait fait savoir sur Océan Fm, le mardi 05 janvier 2021, d’après le quotidien « Matin Libre », la présidente de l’Onpb, Chantale Padonou Alladayè. Mais au vue des constats faits, des témoignages enregistrés, ainsi que des réprobations qui ont fusé sur les réseaux ces derniers jours, il s’avère important pour l’Ordre des pharmaciens du Bénin d’être plus à l’écoute de la population afin d’adapter les dispositions de cette réforme qui a visiblement prouvé ses limites. Avec le coronavirus qui est toujours présent sur la terre béninoise, autant dire que le moment est mal choisi pour l’application de cette décision. L’accès facile des populations aux médicaments, sans parcourir une longue distance, ne doit souffrir d’aucune discussion ou doute, car le niveau de vie des populations est exempt de confort. Ainsi, parcourir des distances à la recherche d’une pilule de moins de 500 F CFA paraît impertinent. Bien que l’ouverture permanente des officines impose une contrainte aux pharmaciens, il serait plus juste d’envisager une réorganisation des tours de garde sur des territoires plus restreints ainsi que dans les grandes agglomérations, afin de satisfaire à la fois usagers et professionnels.


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