La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme ( Criet) a lancé un mandat d’arrêt international contre le Sieur Abdou Raman Soumanou, citoyen Béninois et ses associés. Pourquoi une sentence aussi grave de la juridiction spéciale ?
Pour une certaine opinion, c’est de la distraction pure et un alibi pour le Gouvernement afin de se soustraire de l’exécution des sentences des juridictions internationales dans le dossier SECURIPORT.
En effet, rappelons, que le Bénin a perdu devant la Cour d’Arbitrage de la Chambre de Commerce Internationale de Paris le 24 janvier 2019 et à la Cour d’Appel de Paris le 27 Octobre 2020. Cette dernière a constaté que la résiliation du contrat de SECURIPORT est illégale puis, a condamné l’Etat du Bénin.
Au 31 décembre 2020, la dette du Bénin envers SECURIPORT s’élève à 127 millions de dollars.
En pleine pandémie mondiale de COVID-19, rendant impossible tout déplacement, la Brigade Economique et Financière et la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET) ont délivré des convocations irrégulières avec des délais extrêmement courts contre Messieurs Abdou Raman SOUMANOU (actuellement résidant en FRANCE), Enrique SEGURA (USA) et Gaston TARQUINI JAQUEMIN (ARGENTINE). Les intéressés ont manifesté leur volonté de répondre aux questions par écrit, à condition qu’on leur signifie les motifs de leur convocation. Les avocats ont déposé des requêtes au cabinet du Président de la commission d’instruction de la CRIET pour solliciter que leurs clients soient entendus sur commission rogatoire et rappelaient à toutes fins utiles, que les vols intercontinentaux ne sont pas encore rétablis. Aucune suite favorable n’a été réservée à ces doléances. Abdou Raman SOUMANOU, contraint à l’exil en France et la société SECURIPORT auraient-ils commis un crime en investissant au Bénin ?
A travers ses investissements et sans que le gouvernement n’ait déboursé un franc, la société SECURIPORT a mis à la disposition du Bénin, des équipements sophistiqués permettant la défense du territoire national et la lutte contre le terrorisme.
Abdou Raman SOUMANOU a ainsi, de 2013 à 2015, pris contact avec plusieurs Ministres du Gouvernement Béninois. Le Ministère de l’Intérieur représenté successivement par les ministres : François HOUESSOU, Simplice CODJO et feu Placide AZANDE, a eu à travailler sur ce dossier et a fait le point des négociations avec SECURIPORT en conseil des ministres du mercredi 26 Mars et 9 Avril 2014.
Les négociations ont été menées de manière continue de 2013 à 2015. L’Etat a même envoyé à Abidjan, en Janvier 2014, quatre (04) Cadres du Ministère de l’intérieur pour évaluer la qualité et l’efficacité du système SECURIPORT. Le contrat a été signé le 18 Novembre 2015 entre le Gouvernement béninois et SECURIPORT.
Le contrat signé par l’Etat et la Société SECURIPORT, a été mis à exécution à la satisfaction des deux parties.
Aux lendemains de l’élection présidentielle de Mars 2016 et l’installation, le 06 Avril 2016, d’un nouveau Président de la République, le Conseil des Ministres du 11 Mai 2016 a décidé de mettre fin au contrat avec SECURIPORT au prétexte, d’une part, que ledit contrat retirait à la police ses prérogatives régaliennes en matière de gestion des données d’immigration et, d’autre part, que le contrat aurait été signé en violation de la Loi N° 2009-09 du 22 Mai 2009 relative à la protection des données à caractère personnel. Le 20 Mai 2016, ordre a été donné à SECURIPORT de cesser ses activités.
Le 11 janvier 2017, le gouvernement béninois installe de force Morpho Dys, une société créée en Côte d’Ivoire le 11 avril 2016, soit 5 jours seulement après l’arrivée au pouvoir de Patrice Talon afin d’exercer les mêmes activités que la société SECURIPORT. Ce qui confirme que les manœuvres visaient effectivement à prendre le contrôle de ce marché. Comment confier la sécurité de l’aéroport d’un pays à une société qui n’a que 5 jours d’existence et sans références ?