L’École doctorale pluridisciplinaire «Espaces, cultures et développement» de l’Université d’Abomey-Calavi a organisé, le vendredi 22 janvier 2021, une conférence publique dont le thème est intitulé «Quelques considérations sur l’héritage dahoméen dans les religions de présence africaines dans le Nouveau Monde: Haïti, Brésil et Cuba». Tenue dans la salle de conférence de ladite École, cette conférence a connu la présence du Coordonnateur de la formation doctorale de Sociologie et d’Anthropologie, Professeur Abou-Bakari Imorou, du Président de la Société Béninoise de Sociologie et d’Anthropologie (SoBeSA), Professeur Roch Houngnihin, du Directeur de l’école doctorale pluridisciplinaire «Espaces, cultures et développement», Professeur Placide Clédjo, du Conférencier Docteur Hyppolite Brice Sogbossi et plusieurs autres enseignants, et enseignants-chercheurs du département de sociologie-Anthropologie.
Cette conférence co-organisée par la SoBeSA et la formation doctorale sociologie-anthropologie entre dans le cadre d’une des missions de la Société Béninoise de Sociologie et d’Anthropologie (SoBeSa), celle de contribuer au renforcement de la formation académique dans les universités. Dans son mot de bienvenue, le Coordonnateur de la formation doctorale de Sociologie et d’Anthropologie, Professeur Abou-Bakari Imorou a salué la SoBeSA pour son appui technique avant de souligner que cette conférence s’inscrit dans une tradition que l’école doctorale a commencée pour régulariser le niveau des formations doctorales, celle de l’animation scientifique qui accompagne les échanges pédagogiques dans les amphithéâtres, des animations scientifiques autour desquelles il est offert des plateaux aux chercheurs nationaux de présenter leur savoir et de pouvoir les mettre en débat. «Mettre les savoirs en débat suppose que nous avons un auditoire qui est très attentif et réceptif, critique et ça permet de clore l’esprit scientifique et le développer», a-t-il laissé entendre. Pour rappel, le 8 avril 2017, la SoBeSA a été portée sur les fonts baptismaux. Et cette rencontre a regroupé environ 200 participants, Sociologues et Anthropologues de différentes générations, de 1979 à ce jour. La mise en place d’une telle instance scientifique vise à pallier l’absence des Sociologues et Anthropologues de la scène publique béninoise. «Malgré les contraintes de nos deux disciplines, nous avons réussi à mettre en place une telle société savante et à partir de ce jour, nous espérons être beaucoup plus présent sur la scène publique pour donner notre point de vue en tant que spécialiste des faits sociaux», a fait savoir le Président de la Société Béninoise de Sociologie et d’Anthropologie (SoBeSA), Professeur Roch Houngnihin. Il a pour l’occasion souhaité que les activités de cette Société contribuent à l’épanouissement véritable de ses acteurs pour le développement de la cité. Car, a-t-il poursuivi le défi de la SoBeSA est d’élever et de maintenir les potentialités intellectuelles et professionnelles des membres par la publication de résultats de recherches dans tous les domaines d’activités relevant de leur compétence. Il est également du devoir de la SoBeSA de rendre ses membres plus efficaces dans leur milieu de travail à travers le renforcement des compétences, de faire connaître au public ses disciplines, dans les différents domaines de la vie sociale, économique, politique et culturelle du Bénin, a-t-il ajouté. Dans son discours d’ouverture, le Directeur de l’école doctorale pluridisciplinaire «Espaces, cultures et développement», Professeur Placide Clédjo a fait savoir que la SoBeSA s’engage aux côtés de l’école doctorale pluridisciplinaire pour concrétiser leur ambition commune qui est de former les hommes, les femmes et les enfants au service du développement du Bénin, des professionnels de haut niveau capables d’affronter les défis du monde contemporain et ses mutations. «Presque toutes les générations de sociologues et d’anthropologues béninois sont réunies à l’occasion de cette rencontre scientifique», s’est-il réjoui avant d’inviter les sociologues et anthropologues béninois à se réapproprier l’histoire du Bénin en mettant en valeur la contribution des différentes sciences par le biais de cette conférence. Pour finir, il a réitéré la nécessité pour les sciences sociales de prendre conscience de leur propre mission comme ce fut le cas en Europe au XIXème siècle où la sociologie s’est donnée comme vocation d’analyser les crises et de leur trouver des solutions. Cette conférence animée par le Professeur Brice Sogbossi de l’Université Fédérale de Sergipe au Brésil a été marquée par une séance d’échange entre les enseignants, enseignants-chercheurs et les étudiants présents.
Qui est Prof. Brice Hyppolite Sogbossi ?
Brice Hyppolite Sogbossi est un Béninois résidant au Brésil et Professeur titulaire d’Anthropologie depuis 2018 à l’Université Fédérale de Sergipe au Brésil. Au Bénin, il a fait ses études primaires à l’école publique d’Allada, le secondaire au Collège d’Enseignent Général d’Abomey-Calavi et de Dantokpa où il obtint respectivement son Brevet d’Etude du Premier Cycle (BEPC) en 1980, et le Baccalauréat en 1985. Après un an d’études de droit à l’Université d’Abomey-Calavi, il obtint une bourse d’étude pour la maîtrise en Langues et Littérature Hispaniques à la Havane, Cuba. Après avoir obtenu son diplôme en 1992 suite à la soutenance d’un mémoire sur «l’héritage dahoméen à Cuba en particulier les ararà de Jovellanos et Périco», il poursuivit ses études dans le même pays des Caraïbes au niveau du doctorat en sciences philologiques et soutint en 1996, une thèse intitulée : Les éwé-fon à Cuba: une approche à la tradition linguistico-culturelle des Ararà à Jovellanos, Périco et Agramonte. Une thèse publiée par la Chaire UNESCO d’ Etudes Afro-Ibéro-Américaines de l’Université d’Alcalà de Henares, en Espagne. En 1997, Hyppolite Sogbossi obtint une nouvelle bourse cette fois-ci du gouvernement brésilien afin de réaliser une étude anthropologique, au Musée National de l’Université Fédérale de Rio de Janeiro sur la présence dahoméenne dans ce pays plus précisément sur la Casa das Minas de Sâo Luiz do Maranhâo, au Nord-Est brésilien. En 1999, il poursuivit ses études doctorales qu’il termina en 2004. Cette fois-ci avec une étude anthropologique sur la cosmologie et le rituel entre les Jèje à Bahia et Sâo Luiz. Dès 2002, il intègre le corps des Professeurs à l’Université Fédérale de Sergipe au Brésil avec un rapide passage à l’Université d’Abomey-Calavi entre 2002 et 2004 en tant que Professeur assistant au Département de Langues, Lettres et Civilizations Espagnoles (DELICE). Jusqu’en 2005, à l’UFS il enseignait l’espagnol mais à partir de cette même année, il intègre le département de Sciences Sociales où il enseigne et fait des recherches dans le domaine de l’Anthropologie culturelle, la linguistique anthropologique des populations africaines et afro-américaines. Plus récemment, la préoccupation du chercheur porte sur l’Anthropologie du rituel et de la mort. Il a publié des articles dans des revues périodiques nationaux et internationaux.