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Riposte communautaire contre la COVID-19 : la CEDEAO dans l’étau de la vaccination de masse

Publié le jeudi 28 janvier 2021  |  Fraternité
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© Autre presse par DR
Le vaccin Pfizer contre la COVID-19
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Moïse DOSSOUMOU 28 janvier 2021

C’est un débat qui fait rage en Europe et en Amérique. Compte tenu du désastre macabre et socio-économique occasionné par la pandémie du moment, les Etats s’organisent pour limiter au mieux les dégâts. C’est ainsi qu’après plusieurs mois d’intenses recherches, les chercheurs ont mis au point des vaccins déjà adoptés çà et là. Aux Etats-Unis, à peine élu et avant même de prêter serment, Joe Biden ne s’est pas fait prier pour donner l’exemple à ses compatriotes réticents face à cette offre qui cache encore bien de mystères. Si en France, les positions commencent par s’assouplir, les inquiétudes liées à l’efficacité des vaccins et aux éventuels effets secondaires qui leur sont prêtés sont toujours d’actualité. Dans ces pays, le vaccin apparait comme la solution privilégiée pour venir à bout de ce virus éminemment mortel qui n’a pas fini de livrer tous ses secrets.

Des désastres économiques certains
Par contre, en Afrique et plus particulièrement dans la zone Cedeao, si les chiffres sont inquiétants, les populations ne le sont pas tant que ça. Quand on considère le nombre de personnes infectées et les décès, cela va de soi que des précautions soient prises, surtout quand on voit à quel point les économies et les relations sociales ont été affectées. Soit. La vaccination est-elle la solution ? La Cedeao répond par l’affirmative. Le communiqué final ayant sanctionné le 58ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté est assez explicite. « La Conférence a pris note de l’évolution défavorable des activités économiques … en 2020, qui serait marquée par un recul de 1,7% du PIB réel, après une croissance réelle de 3,9% en 2019… ». Compte tenu de la dégradation macroéconomique, la Cedeao invite les Etats membres à relancer leurs économies. « Au regard de l’impact prévisible de la deuxième vague de la pandémie… le Sommet décide d’exempter les Etats membres du respect des critères de convergence macroéconomique au cours de l’année 2021 ».

La solution de la vaccination
Dans la même veine, après avoir adopté le protocole harmonisé relatif à la circulation transfrontalière des personnes et des biens pendant la pandémie, la Conférence a fixé le coût du « Test PCR COVID-19 » pour les déplacements à l’intérieur de l’espace au profit des ressortissants à un montant ne devant pas excéder l’équivalent de 50 dollars américain. Le Sommet a également adopté une approche d’achat groupé des vaccins anti-Covid et milite pour la mise en place d’ « un Fonds qui servira à garantir la disponibilité des vaccins par un approvisionnement commun à court terme et une fabrication régionale à moyen et long termes ». Ainsi, le processus d’acquisition de 240 millions de doses de vaccins approuvés par l’Oms sera incessamment conduit à travers des démarches directes et collaboratrices auprès des fabricants, des partenaires et des gouvernements étrangers. Il n’en fallait pas plus pour que la Conférence annonce le démarrage des campagnes de vaccination au plus tard à la fin du mois de juin 2021.

La vaccination, la hantise à venir
La grande polémique qui a cours dans les pays les plus touchés et qui sont d’ailleurs les plus aptes à vacciner leurs ressortissants incite à un peu plus de retenue par ici. Certes, les économies africaines déjà fragiles sont durement éprouvées. Est-ce pour autant qu’il est pertinent de s’engager dans la voie des vaccinations de masse alors que l’expérience en cours ailleurs n’a pas encore été jugée, à tous égards, concluante ? Nos gouvernements ont-ils les moyens de réagir promptement aux éventuels effets secondaires qui font jaser sous d’autres cieux ? Puisque malgré les pronostics lugubres, l’Afrique et particulièrement la Cedeao a réussi à se tirer à bon compte ne serait-ce que sur le plan du nombre de cas et de décès, ne faudrait-il pas envisager une solution différente ? La question se pose d’autant plus qu’en présence du même virus, les effets diffèrent que l’on soit en Europe ou en Afrique. Pourquoi prendre fait et cause pour la solution de l’Europe alors que la réalité n’est pas la même ici ? Sur quels critères se sont basés nos chefs d’Etat pour prendre cette décision qui fera aussi grincer des dents au moment de son application ? Voilà autant d’aspects non abordés dans le communiqué final de la Conférence. En attendant le démarrage des fameuses campagnes de vaccination, les Africains, comme à leur habitude vaquent à leurs occupations en défiant ce virus qui tue moins ici qu’ailleurs.
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