Coup d’essai, coup d’échec. La primaire à la FCBE a fait un véritable flop. Au regard du timing, il était permis d’en douter. Non pas que l’on ne pouvait en espérer grand-chose étant donnés les circonstances et les acteurs. Mais c’est un enjeu qui nécessite une préparation rigoureuse ; une ambition pour laquelle le parti n’a pas su se donner les moyens. En effet, les soirs blêmes de cette primaire annoncée tambour battant par les responsables du parti contrastent cruellement avec les espoirs inoculés, tant l’échec cuisant de cette mise à l’épreuve est retentissant.
Minée par l’incertitude, les polémiques et les divisions, l’organisation de ce scrutin interne a finalement tourné au vinaigre. Pour des raisons différentes, certes. Le 28 janvier 2021, le bureau exécutif national se fend d’un communiqué dans lequel il donne pourvoi au couple Djimba-Hounkpè pour défendre les valeurs des Cauris à la prochaine présidentielle. Se sentant évincé, Théophile Yarou, qui nourrit aussi des rêves présidentiels, tombe de sa chaise et dénonce des arrangements scandaleux, alors que le dépôt des dossiers de candidatures commence début février. A plusieurs reprises, le numéro 2 du parti a essayé de plomber les espoirs du parti pour la présidentielle, invitant ses camarades partisans à renoncer à toute candidature.
La FCBE aurait aimé faire de la primaire un modèle innovant au Bénin, pour éviter les scénarii de déceptions et de règlements de comptes ayant émaillé la désignation de Lionel Zinsou en 2016 par le parti hérité de Yayi. Mais les responsables étaient mal préparés pour engager une primaire dans des conditions imprévues. Les quelques élus communaux du parti dont les parrainages pouvaient être considérés comme acquis prennent, eux aussi, position. La profondeur de cette discorde et l’absence de cohésion présagent un avenir hypothéqué pour les Cauris. Nul doute que les jours qui viennent seront agités. Car les dissensions sur l’organisation de la primaire qui a conduit à la désignation du duo Djimba-Hounkpè dépassent le seul périmètre de la précampagne.
Initialement, l’idée de la primaire voulue par le parti était de désigner un candidat apte à rassembler sa famille politique et les électeurs de son camp, doté d’une légitimité populaire pour la présidentielle. Le pari était risqué et les guerres de leadership ont pris le dessus au fil des événements. Le bal d’égos aux relents régionalistes n’est pas pour arranger la situation. Et si le parti arrive à survivre à l’élection présidentielle, il va falloir cicatriser les blessures. Tâches prioritaires, en effet.